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Economie

Programme de développement: «Ouvrir un débat sur les méthodologies d’évaluation»

Mme Annie Duflot de Innovations for Poverty Action (IPA)

 

Depuis bientôt une année, s’est installée l’Ong américaine Innovations for Poverty Action (IPA) au Burkina Faso qui travaille dans le domaine de la recherche scientifique dans le but de réduire efficacement la pauvreté dans les pays non développés. La directrice générale, Annie Duflot, de passage au Burkina Faso, a accordé un entretien à L’Economiste du Faso, au cours duquel elle parle des objectifs de son organisation.

– L’Economiste du Faso : Qu’est-ce que IPA et quels sont ses objectifs ?
Annie Duflot : Innovations for Poverty Action (IPA) est une Ong internationale créée en 2002 par le professeur américain Dean Karlan. Nous sommes présents dans 16 pays, dont 11 en Afrique. Le Burkina Faso est un de nos bureaux les plus récents. Nous sommes ici depuis 2013. Notre objectif est de mesurer l’impact des programmes de développement, des programmes contre la pauvreté, de communiquer et de promouvoir les résultats de ces évaluations.
Pour faire ces évaluations, nous travaillons en partenariat avec des universitaires d’Europe, d’Afrique, des Usa ; et avec des organisations, des Ong, des gouvernements ou même des institutions privées qui mettent en œuvre des programmes. En faisant ces évaluations, notre but est de découvrir des solutions à un certain nombre de problèmes auxquels les pauvres sont confrontés. En partenariat donc avec les universitaires et les institutions qui mettent en place des programmes, nous conceptualisons des programmes innovants, et ensuite nous évaluons l’impact de ceux-ci.

– Quels sont les domaines dans lesquels vous intervenez ?
Nous avons plus de 200 projets d’évaluation, d’intervention et de développement de programme, contre la pauvreté de par le monde. Nous intervenons dans les domaines tels que l’éducation, la santé, l’agriculture, les produits financiers, bref dans tous les domaines. Nous travaillons surtout en partenariat avec des universitaires et des experts en économie et dans d’autres domaines. En général, quand nous avons un projet, nous travaillons avec des spécialistes du domaine.
Cependant, la plupart de nos projets impliquent un économiste. Le type de question que nous nous posons, pour mener à bien nos projets, est «comment changer les comportements soit d’un individu, soit d’une communauté ou d’une institution, de manière à ce que ces comportements soient plus optimaux». Dans le domaine de l’éducation, nous avons beaucoup de projets. Certains consistent à comprendre comment améliorer la participation à l’école, pour accroître le taux de scolarisation ou pour assurer l’assiduité à l’école.
Nous avons également des projets qui consistent à comprendre comment améliorer les niveaux d’apprentissage pour les enfants qui vont à l’école. Nous avons donc évalué l’impact d’une variété de programmes dont certains consistent à changer le comportement des professeurs, d’autres à changer l’organisation de la pédagogie, changer le comportement des parents ou des infrastructures….

– Parlez-nous de votre expérience au Kenya ?
Au Kenya, nous avons mis en place un programme qui est à présent très vulgarisé. Pour mieux expliquer notre mission, je prendrai l’exemple d’un investisseur qui souhaite investir dans un projet de développement ou de réduction de la pauvreté. IPA peut mettre à sa disposition les résultats de différents projets qui ont été faits dans le domaine de l’éducation à travers nos recherches rigoureuses qui, avec des preuves scientifiques, ont démontré l’efficacité de certaines interventions. Si l’objectif est d’augmenter l’accès à l’école, il y a différentes démarches à suivre. Nous les avons étudiées ainsi que leur coût et leur efficacité. Cela donne à l’investisseur une idée sur où investir pour être efficace et avoir des résultats concrets.

– Pourquoi avoir choisi de vous installer au Burkina Faso et quels sont les projets qui seront développés?
IPA a longtemps travaillé dans les pays anglophones et c’est pour nous un effort délibéré de nous ouvrir aux pays francophones d’Afrique. Il y a un réel besoin d’ouvrir un débat sur les méthodologies d’évaluation. La méthodologie que nous utilisons pour vulgariser les impacts des programmes de développement n’est pas très connue dans les pays francophones. Nous sommes des pionniers en Afrique francophone et c’est un objectif pour nous de partager notre expérience et dialoguer avec les chercheurs francophones. Nous avions déjà une présence au Mali depuis quelques années. Les deux pays sont assez similaires avec beaucoup de besoins et un intérêt très important pour répondre à un certain nombre de questions, pour expérimenter et trouver des réponses aux problèmes qu’ils connaissent. Ici nous avons beaucoup de projets dans divers domaines. Nous travaillerons dans les secteurs de l’agriculture, plus précisément le secteur de la finance rurale. C’est toute application des produits financiers au monde rural qui représente 85% de la population burkinabè. Le second secteur concerne l’éducation où nous voulons créer une expertise. Nous avons, d’ailleurs, tenu une conférence dans ce sens la semaine dernière à Ouagadougou. Le troisième secteur est celui de la santé. Dans les prochaines années, nous chercherons pour ces trois secteurs à comprendre ce qui marche ou pas, ici et ailleurs. Pour se faire, nous utiliserons un corpus de connaissances de l’IPA et des organisations jumelles. Ce qui a été découvert dans d’autres pays, les impacts qui ont été décelés ne sont pas toujours reproductibles ici, mais on peut toujours faire des évaluations pour voir si les projets qui ont marché ailleurs peuvent marcher ici également.

– D’où proviennent les financements de vos projets ?
En ce qui concerne le Burkina Faso, notre budget annuel 2014 est de 2,2 millions de dollars pour un travail de recherche appliquée. Au niveau mondial, nous avons un budget de 40 millions financé par un grand nombre de donateurs. Pour faire une évaluation d’impact, nous travaillons en partenariat avec l’organisation qui met en œuvre le programme. Même si nous participons assez activement au programme, nous ne le mettons pas en œuvre. Notre budget est donc principalement dédié à la recherche. En général, ce ne sont pas les organisations qui mettent en œuvre des programmes qui nous paient. Nous travaillons plutôt en partenariat et non en consulting. Nous ne sommes pas une organisation de conseil qui se fait payer par les clients. Quand nous devons financer une évaluation, nous levons des fonds en partenariat avec nos partenaires tels que la Fondation Gates et bien d’autres donateurs anonymes. Au Burkina Faso, nous travaillons avec plusieurs structures. Nous avons un projet qui s’occupe d’évaluer de quelle manière les paysans peuvent adopter ou non de nouvelles technologie agricoles ou de nouvelles méthodes agricoles et cela est réalisé avec l’Inera. Ainsi, les chercheurs agronomes collaborent avec les chercheurs économistes. Nous travaillons également avec des structures privées, le gouvernement burkinabè, avec le projet Pact qui appuie la décentralisation de l’Etat. Ce projet est financé par la Banque mondiale. A l’international, nous travaillons pour Eau et Assainissement pour l’Afrique (Wsa) dans un projet d’assainissement. Nous collaborons également avec l’université du Michigan State qui a une très forte présence en Afrique de l’Ouest depuis plusieurs décennies.
Entretien réalisé par Germaine BIRBA

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