A la UneSociété-Culture

Circulation à Ouaga : Le chaos

Il est quasi impossible de circuler aux heures de pointe dans certains quartiers. Les routes sont occupées par les voitures en stationnement, par absence de parkings. Ph. : (DR)
Il est quasi impossible de circuler aux heures de pointe dans certains quartiers. Les routes sont occupées par les voitures en stationnement, par absence de parkings. Ph. : (DR)

Depuis quelques mois, les riverains de la ville de Ouagadougou poussent un ouf de soulagement avec la fin des travaux des voies parallèles à Babangida. Lancés en décembre 2012, ces travaux sont désormais achevés, permettant ainsi de fluidifier un tant soit peu la circulation. «La construction de ces voies permet d’éviter les bouchons que nous connaissions chaque matin et soir sur l’avenue Babangida. Elles nous sont vraiment utiles et nous souhaitons qu’il y ait beaucoup plus de projets pour désengorger la circulation dans la ville de Ouagadougou», affirme Seydou Kouanda, un riverain.

Ces routes, longues de 2,55 km et 1,09 km, ont coûté respectivement 4 milliards de F CFA et 1,3 milliard de F CFA à l’Etat burkinabè. Mais force est de constater que depuis peu, les voies destinées à fluidifier la circulation se sont transformées en parking auto. En effet, certains riverains, voulant joindre l’utile à l’agréable, transforment les maisons aux abords en maquis, restaurants, boutiques, supermarchés, d’où un regain d’activités économiques non négligeables.
Mais voilà. Le problème est que ces routes ont été construites sans prévisions de parking. Ainsi, les usagers de la route, pour faire leurs achats, garent leurs engins à même les voies, réduisant ainsi la marge de manœuvre des autres usagers de la route. Le comble est que rien n’est fait pour éviter ces situations qui sont de plus en plus récurrentes dans la capitale. «Nous assistons impuissants à la transformation de nos routes en parking. Les petits commerces se développent le long de la route et rien n’est fait par la mairie pour éviter cette situation. Dans peu de temps, les nouvelles voies seront inaccessibles comme c’est le cas de plusieurs routes de la capitale», dénonce Roger Ilboudo, un riverain.
Le même phénomène est observé un peu partout. Par exemple, les voies convergeant vers l’échangeur de l’Ouest dans, le quartier de Gounghin, sont quasi impraticables. Les boutiques, supermarchés et le marché situé le long de la route construite sans parking obligent les usagers à garer sur la route. Aux heures de pointe, les usagers doivent se frayer tant bien que mal leur chemin. Ces situations sont la cause de nombreux accidents comme en témoigne Alima Sanou, une commerçante : «Chaque jour, nous assistons à des accidents de la circulation. Les voitures et les motos n’ont pas de parking. Les conducteurs sont obligés de se garer sur la voie, ce qui la rend très peu praticable. De plus, il y a les vendeuses qui sont pratiquement sur les routes. Les usagers ne se retrouvent plus. Aux heures de pointe, il est très difficile de circuler. Il faut que la mairie trouve une situation à ce problème». En 2010, la mairie de Ouagadougou, avec à sa tête Simon Compaoré, mettait en place une feuille de route portant sur la réglementation de l’occupation du domaine public dans la ville de Ouagadougou.
A l’époque, l’autorité communale essayait tant bien que mal de réglementer la situation en déguerpissant les personnes installées sur la voie publique. Mais depuis, plus rien. Dans son article 17, la loi sur les «Taxes et domaine public» dispose que, «un recul obligatoire d’un mètre par rapport au mur de clôture ou aux limites extérieures du domaine auquel l’abri fait dos doit être observé pour les aménagements en bordure de grandes voies. Un recul minimum de deux mètres par rapport aux caniveaux s’il en existe auquel l’abri fait face, doit être observé pour les aménagements en bordure des grandes voies». Avec tant de laxisme, on est tenté de croire que la mairie ferme les yeux sur ce désordre qui s’installe progressivement dans la capitale.
Un autre problème, et non des moindres, est l’absence de trottoirs sur les voies construites. Piétons, automobilistes et cyclistes doivent se partager le même espace. Dans l’estimation des besoins dans la stratégie de développement du secteur des transports qui couvrira la période 2011-2015, la construction des routes devrait coûter 1.758 milliards de F CFA à l’Etat burkinabè. Toutefois, les mêmes problèmes se poseront si la question des parkings reste en l’état et si, par ailleurs, rien n’est fait pour appliquer la réglementation sur les commerces aux à bords des grandes voies.


 

Problèmes de parkings

La ville de Ouagadougou ne connaît pas encore les grands embouteillages des grandes villes de la sous-région comme Abidjan et Dakar. Mais, on est en train d’y arriver à cause de l’étroitesse des voies, du mauvais comportement des riverains et des usagers de la route. Les voies doubles, quant à elles, sont occupées par les automobilistes qui stationnent afin de faire leurs courses. Le problème est que malgré le développement de la ville, la construction des routes et des bâtiments publics ne prend pas toujours en compte un espace pour les parkings. Ce problème ne date pas d’aujourd’hui car, une des vieilles guéguerres entre la mairie et les taximen est le manque de zone de stationnement dans la ville.

Germaine BIRBA

Commentaires
RAF
RAF

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page