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Promotion des exportations: Rabat veut s’ouvrir le marché ouest-africain

Le 22 septembre 2014, à l’initiative de Maroc Export et de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (Fenelec) du Maroc, 85 entreprises du royaume chérifien ont débarqué à Ouagadougou où elles ont eu des échanges B to B avec les hommes d’affaires burkinabè, dans le cadre de l’opération «Action lumière». Cette mission de promotion du savoir-faire et des produits marocains visait à faciliter aux entreprises de ce pays maghrébin la conclusion de relations d’affaires avec leurs homologues du pays des Hommes intègres, soit dans la distribution de consommables, soit dans la réalisation des travaux d’ingénierie électrique.
La délégation marocaine était conduite par le ministre délégué chargé du Commerce, Mohamed Abbou. Ce dernier a saisi l’occasion pour solliciter, de manière appuyée, le soutien du Burkina Faso pour faire aboutir l’Accord de partenariat économique que le royaume chérifien veut négocier avec l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Arthur Kafando, le ministre burkinabè du Commerce, a tenu a rassuré la partie marocaine : «Le Burkina Faso suit le dossier auprès de l’Uemoa».
Nous avons demandé à Arthur Kafando de nous préciser en quoi consistait cet Accord. Voici sa réponse : «C’est un accord de coopération que le Maroc voudrait signer avec l’Uemoa pour avoir un avantage au niveau de l’accord de promotion des investissements avec tous les huit pays membres de l’Union. Cela suppose que l’Uemoa fasse d’abord une étude au niveau des différents pays pour savoir quel sera l’impact d’un tel désarmement au niveau tarifaire et fiscal sur l’ensemble de ses pays vis-à-vis du Maroc. Il faut le faire pour l’ensemble des Etats parce que les pays, parfois, signent individuellement des accords de promotion avec le royaume. Pourtant, quand on est dans une communauté économique, en principe, on ne devrait plus aller signer un accord avec un pays tiers sans que ce ne soit la communauté qui signe avec ce pays. Il faut d’abord mener cette étude mesurant l’impact économique d’un tel accord avant de le signer».
Le Maroc, qui est une puissance dans le domaine agroalimentaire (sardines, biscuiteries, etc.) et industriel (matériel électrique, etc.), ambitionne de s’ouvrir un grand marché couvrant huit pays d’Afrique de l’Ouest. Cette situation doperait ses exportations, car ses marchandises seront plus concurrentielles à cause des détaxes conférées par l’accord de partenariat avec l’ Uemoa.
De leur côté, les huit pays ouest-africains pourront exporter facilement leurs produits vers le royaume chérifien, avec les mêmes préférences tarifaires et fiscales.
Après l’accord de partenariat économique conclu avec l’Union européenne, le Maroc, qui a décidé de se centrer sur l’Afrique subsaharienne pour ses investissements, est en train de négocier des accords commerciaux avec les organisations sous-régionales d’intégration que sont la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’ Uemoa.
Rabat espère ainsi l’appui du Burkina Faso pour faire aboutir ses requêtes.
Samba Traoré

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