La région du Centre-Ouest, dont la capitale est Koudougou, est une localité réputée dans la production d’oignon. Les producteurs qui faisaient face aux problèmes de stockage et de mévente de leur production ont fait recours au Programme d’Appui aux filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) pour résoudre cette difficulté.
L’intervention du Programme a permis de construire au profit des acteurs un comptoir de légumes avec ses quatre relais d’un coût global de 207 millions de francs CFA. De la production à la commercialisation en passant par le stockage, le marché de l’oignon s’avère organisée dans cette partie du Burkina. Producteurs, acheteurs-exportateurs et autorités locales s’y mettent pour que tout marche.
La production maraîchère fait partie des préoccupations agricoles de l’Etat burkinabè. Cependant, le stockage et la commercialisation des produits agricoles de saison sèche, notamment les légumes, constituent un véritable casse-tête pour les producteurs qui, le plus souvent, assistent impuissants au pourrissement de leurs produits. A défaut, ils les bradent à vil prix. Pour répondre à cette préoccupation majeure des acteurs, le Programme d’Appui aux filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) a entrepris un vaste programme de réalisation d’infrastructures de mise en marché, y compris dans la région du Centre-Ouest. A ce jour, plus de 207 millions de francs CFA ont été investis dans la région du Centre-Ouest pour la construction «d’infrastructures marchandes afin de faciliter le groupage et la commercialisation de légumes, principalement l’oignon», indique le Chef d’antenne-Centre du programme, Lamoussa Zongo.
Outre le comptoir de l’oignon de Koudougou, le PAFASP a également réalisé au bénéfice des acteurs maraichers quatre comptoirs relais à Tita, Ténado, Réo et Kyon.
Conserver pour mieux vendre
Dans le village d’Essapoune dans le Sanguié, Karim Bayili produit de l’oignon depuis 20 ans. Sa principale difficulté : conserver sa production d’oignon dans de bonnes conditions. En 2011, le PAFASP l’appuie à réaliser un silo de conservation couramment appelé «ruudu». «Avant l’acquisition de ce silo, mes oignons pourrissaient dans ma maison où ils étaient conservés. J’étais obligé de les vendre à bas prix au moment de la récolte. Ce silo me permet de bien conserver l’oignon et de le vendre quand les prix sont bons», se réjouit M. Bayili. « Actuellement, le sac de 50 kg d’oignon coûte 4.000 FCFA sur le marché. A partir d’août jusqu’à octobre, le même sac coûtera 50.000 francs CFA».
Le PAFASP a subventionné la réalisation du silo à hauteur de 480.000 F CFA, pour un coût total de 600.000 F CFA. Le «ruudu» permet de conserver en moyenne trois tonnes d’oignons pendant six mois.
Kilsio, à 5 km d’Essapoune, toujours dans le Sanguié, les membres du groupement féminin Koroyé sont fiers de leur infrastructure de conservation d’oignon de 15 tonnes réalisée en 2010 avec l’appui du PAFASP. D’une valeur de 2.626.000 F CFA, le Programme y a contribué à hauteur de 2.100.000 F CFA, soit 80 % du coût total de réalisation.
6.000 tonnes d’oignon exportées annuellement
Une partie de la production d’oignon de Karim Bayili, du groupement féminin Koroyé et de bien d’autres producteurs de la région se retrouve au comptoir de l’oignon de Koudougou. Sur le site, des dizaines de personnes s’organisent pour convoyer l’oignon en Côte d’Ivoire, au Ghana ou au Togo. Certains trient l’oignon (essentiellement des femmes), tandis que d’autres s’occupent de la manutention et du chargement des camions. Si Awa Kaboré assure gagner entre 2.000 à 3.000 F CFA par jour en triant les oignons, Fousseni Touré avoue être fier de son gain, qu’il estime à 5.000 F CFA par jour, acquis dans des opérations de conditionnement de l’oignon dans des sacs. En moyenne 6.000 tonnes d’oignon destinées à l’exportation transitent annuellement par le comptoir de Koudougou. Un certificat d’origine, attestant de la provenance de l’oignon, est délivré par la commune de Koudougou pour tout chargement de camion, contre une taxe de 5.000 F CFA. «C’est une source de revenus non négligeable pour la commune», se félicite le président de la délégation spéciale (qui fait office de maire), Laurent Koudougou Kotogom.
Le vice-président de l’interprofession de la filière oignon, Adama Nassa , apprécie positivement les divers appuis du PAFASP (réalisations d’infrastructures, formations, missions commerciales) qui contribuent fortement à améliorer les rendements de la filière oignon.
Selon le Directeur régional en charge de l’agriculture dans la région du Centre-Ouest, Rimyallodo Paul Tiemtoré, «plus 40.000 tonnes d’oignon sont attendues cette année dans la région».
Le PAFASP en bref
Le Programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP) est mis en œuvre depuis janvier 2007 par le gouvernement du Burkina Faso à travers le ministère en charge de l’Agriculture, avec le soutien technique et financier de la Banque mondiale.
L’objectif du PAFASP est d’accroître la compétitivité des filières ciblées sur les marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux en vue de contribuer à une croissance agricole partagée.
Les interventions du programme portent principalement sur quatre filières (mangue, oignon, bétail-viande et volaille locale) et sur le coton et ses cultures de diversification (maïs, niébé et sésame).
Les résultats obtenus après huit années de mise en œuvre sont probants. Il est donc apparu indispensable aux deux parties (Gouvernement burkinabè et Banque mondiale) de consolider les acquis. Dans cette perspective, la Banque mondiale a fait suite à la requête du Gouvernement en lui octroyant un financement additionnel de 24,5 milliards de F CFA pour la période allant de juillet 2014 à juin 2016 afin de poursuivre la mise en œuvre du programme.o
OS
bonjour je voudrai avoir le prix de sac de 50 kg d oignon bort champs pour ce mois fevrier 2019 merci