Economie

Rationalisation des dépenses publiques : Difficile maîtrise des factures

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Une des préoccupations du gouvernement de la transition est la rationalisation des dépenses publiques. La réduction des montants des factures d’eau, d’électricité et de téléphone fait partie intégrante de cette mesure. Cependant, la transition a du chemin à faire au regard de la non disponibilité d’une base de données fiables des abonnés et les nouveaux abonnements, ce qui fausse les prévisions.

Le souci de rationaliser les dépenses d’eau, d’électricité et de téléphone a conduit le précédent Gouvernement à adopter une stratégie dans ce sens. Elle contient un ensemble d’actions parmi lesquelles l’inventaire périodique des abonnements en eau, en électricité et en téléphone. D’ailleurs, les députés de l’ancienne Assemblée nationale avaient recommandé au Gouvernement, au moment de l’examen de la loi de finances 2013, de dresser cet inventaire. Pour le Gouvernement, les dépenses liées aux abonnements d’électricité, d’eau et de téléphone constituent une charge de plus en plus importante pour les finances de l’Etat. Partant de ce constat, le ministère de l’Economie et des finances s’est résolument engagé à maîtriser ladite charge tout en ne compromettant pas la bonne marche des services publics et les conditions de travail des agents. C’est dans ce cadre que le Gouvernement a élaboré et mis en application la stratégie de rationalisation de ses dépenses en 2009. Sa mise en œuvre a eu une conséquence sur le montant de la facture globale des abonnements d’électricité, d’eau et de téléphone qui a connu une réduction sensible du taux d’accroissement annuel moyen. Elle est passée de 7,32% pour la période 2003-2008 à 0,02% pour la période 2009-2013. Cependant, on constate que cette volonté de rationaliser les dépenses rencontre quelques obstacles dans sa mise en œuvre.
Malgré la recommandation de procéder à un inventaire des abonnements et le dispositif mis en place par le Gouvernement, jusqu’en fin 2013, cet inventaire n’était pas effectif comme le relève le rapport d’exécution de la loi de finances 2013. L’année 2013 n’a donc pas vu la mise en œuvre de nouvelles mesures de rationalisation des consommations. «Malgré l’interpellation des différents ministères et institutions sur les transmissions des données actualisées des consommations de l’administration, il est constaté malheureusement qu’elles ne transmettent toujours pas les données à jour», regrette le rapport d’exécution de la loi de finances 2013. L’examen des montants de consommation en eau, électricité et téléphone indique là où des efforts méritent d’être faits par le gouvernement de la transition. En attendant d’entrer en possession du rapport d’exécution du budget 2014 en cours de finalisation, quid de celui de 2013.
La consommation d’eau a augmenté de 2,65% entre 2012 et 2013. Une augmentation qui s’explique entre autres par des nouveaux branchements d’eau de bâtiments administratifs, la prise en charge des factures de consommations aux bâtiments loués par l’Etat, les fuites d’eau constatées dans certains bâtiments administratifs et l’utilisation non rationnelle de l’eau dans certains ministères et institutions. Sur le dernier point, on constate des hausses considérables de la consommation d’eau de certains ministères et institutions, tels le ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale (46,21%), le Conseil supérieur de la communication (34,36%), le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (26,36%), etc. Les dépenses de consommations, d’électricité ont aussi connu une hausse de 4,95% entre 2012 et 2013. La raison de cette hausse tient aux nouveaux branchements de bâtiments administratifs, la prise en charge des factures de consommations de bâtiments loués par l’Etat et l’augmentation de la capacité de consommation de certains bâtiments.
Fort de ce constat, le président du Faso avait en son temps rappelé l’application de la mesure sous la forme d’orientation contenue dans la circulaire budgétaire qu’il a adressée aux ministères et aux institutions au mois de mai 2014, en prélude à l’élaboration du Budget de l’Etat de l’année 2015. Il annonce «l’opérationnalisation prochaine du logiciel de gestion des abonnements de l’Etat». Afin de disposer d’une base de données fiables au moment de l’affectation des ressources budgétaires, Blaise Compaoré avait, pour l’année 2014, instruit «chaque administrateur de crédits d’adresser au ministre de l’Economie et des finances un document annexe relatif à la liste exhaustive des lignes téléphoniques, des compteurs d’eau et d’électricité comportant les numéros de police d’abonnement ainsi que les structures bénéficiaires». 2015 verra-t-il l’opérationnalisation de cette mesure ?
Joël BOUDA


 

Les dépenses de consommation de téléphone en baisse

La bonne note vient des dépenses de consommation de téléphone qui ont connu une baisse en 2013 de 14,44% s’expliquant, d’une part, par l’opération de résiliation de lignes téléphoniques inactives, la poursuite des mesures de restriction, l’abandon partiel des abonnements Adsl au profit du Resina et d’autre part, par une nouvelle baisse du tarif de communication de l’Onatel, effective début février 2013.

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