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Elections  : L’exclusion présente aussi dans la Charte

Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, le colonel Auguste Denise Barry, a rencontré la presse le 16 avril dernier pour livrer un certain nombre d’informations sur le nouveau Code électoral, les dernières arrestations et l’insécurité qui sévit au Burkina. Direct comme à ses habitudes, le ministre Barry est revenu sur les commentaires et critiques enregistrés après l’adoption du nouveau Code électoral dont une des dispositions mettrait sur la touche certaines personnes (et non des partis): «Toutes les personnes ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation du nombre de mandat présidentiel, ayant conduit à une insurrection ou à toute autre forme de soulèvement». Pour le ministre Barry, «c’est la volonté populaire qui a été exprimée à travers ce vote».

Selon lui, il n’y a donc pas d’exclusion, car la majorité des Burkinabè pense comme les députés du Cnt et les membres du gouvernement de la transition. L’impératif pour la Transition, dit-il, est que «nous moralisions la vie politique et que nous honorions la mémoire des martyrs qui sont morts». Les organes de la transition sont donc «en phase avec les aspirations du peuple».
Comme pour ironiser, Auguste Denise Barry évoque l’exclusion formalisée dans la Charte : «La Charte a admis le principe de l’inclusion, mais dans le même temps a admis que certains soient exclus, puisque le président de la transition, le Premier ministre, le Gouvernement et les députés de la transition ne sont pas éligibles aux élections à venir». Cette exclusion formalisée dans la Charte a été faite «dans l’intérêt suprême de la nation». C’est pourquoi, il pense que ceux qui sont à l’origine de la tentative de la modification de l’article 37 doivent accepter ce sacrifice, il faut que ceux-là qui ont «problématisé la stabilité dans notre pays aient le courage de se regarder dans le miroir et acceptent également de faire ce sacrifice afin que notre pays aille vers une situation de normalisation» car, poursuit-il, «on ne peut pas imaginer aujourd’hui que sortir de l’insurrection donnerait le droit à qui que ce soit de narguer le peuple».
Et de conclure : «On ne peut pas admettre que l’on passe à pertes et profits le sacrifice de ceux-là qui méritaient de vivre encore. On ne peut pas balayer du revers de la main la légitimité de l’insurrection populaire». Quant aux arrestations qui ne semblent concerner que les anciens dignitaires de l’ex-régime, le ministre Barry a demandé de la patience pour mieux apprécier car, confie-t-il, il serait prématuré de penser ainsi. A l’entendre, les jours à venir pourraient connaître d’autres arrestations de personnes non liées au Cdp. Pour l’heure, 15 personnes ont été interpellées, dont 9 sont déférées à la Maison d’arrêt et de correction. Les autres qui ont été relâchés «restent à la disposition de la justice, surtout que la Haute Cour de la justice qui a compétence pour les juger a été installée le 17 avril dernier».
Alexandre Le Grand ROUAMBA


La traque aux bandits

Auguste Denise Barry a déclenché une «guerre» contre les bandits depuis le 7 avril dernier. Déjà, en une semaine, 3.853 personnes ont été interpellées sur l’ensemble des 13 régions du Burkina. Désormais, toute personne qui donnera une information sûre et juste aux forces de sécurité permettant d’arrêter des bandits sera récompensée à hauteur de 150.000 à 250.000 FCFA. Le ministre Barry a précisé que la «tête des bandits sera mise à prix».

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