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Dossier

«Chacun cherche son âne» Des paysans plus autonomes -Impact Journalism Day-

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La ville de Boromo est le passage obligé pour tous ceux qui rallient la capitale politique (Ouagadougou) à la capitale économique (Bobo-Dioulasso). Célèbre pour ses poulets grillés et son pain fabriqué au four traditionnel, il s’y mène aussi une expérience qui fait le bonheur de nombreux paysans et dont le modèle gagnerait à être connu et soutenu. Des producteurs ont désormais la possibilité de s’offrir un âne, animal indispensable pour les travaux champêtres et le transport des récoltes. Cela, grâce à un système original de microcrédit à taux zéro. 40.000 CFA, sans intérêt.

 Souleymane Ilboudo, coordonnateur du programme à Boromo : «Nous recevons beaucoup de demandes et c’est chacun son tour.» (Ph.: A.T)
Souleymane Ilboudo, coordonnateur du programme à Boromo : «Nous recevons beaucoup de demandes et c’est chacun son tour.» (Ph.: A.T)

A ce prix-là, «Chacun cherche son âne», c’est le nom du projet mis en œuvre depuis 2009 et financé depuis la France par des donateurs via la représentation de l’association.
Posséder un âne n’est pas évident pour des populations rurales pauvres, souvent sans revenu important. Pourtant, il est indispensable pour survivre dans un environnement pas toujours clément. A Boromo, non loin de l’espace qui servira désormais de siège officiel à l’association «Chacun cherche son âne», se trouve une fontaine. Ici, on s’aligne par ordre d’arrivée pour faire le plein de ses bidons ou de sa barrique. Dans les rangs, deux ânes, tractant une charrette d’une dizaine de bidons.
En un voyage, la famille de Fatimata Ouédraogo à sa consommation d’eau assurée pour plusieurs jours. Plus besoin de faire plusieurs fois par jour le trajet de la fontaine. Grâce à l’acquisition de l’âne, seulement en janvier 2015, l’approvisionnement de la famille en eau n’est plus un casse-­tête. Un grand soulagement. Inscrite sur la liste d’attente des bénéficiaires du programme depuis quelques mois, Fatimata est une femme soulagée. Elle consacre le temps ainsi gagné à d’autres activités telles le ramassage du fagot pour le feu de la cuisine. Mais l’un des principaux avantages de posséder un âne est son apport en tant que bête de trait pour les travaux agricoles (sarclage, labour et transport de la récolte). Si Fatoumata Ouédraogo est une récente bénéficiaire du programme, Noumassi Tiaho, agriculteur dans le village de Ouroubonon, à 5 km de Boromo, se targue d’être un des premiers dans sa communauté à recevoir un âne. Il s’en rappelle encore: «J’ai acquis mon âne, il y a quatre ans, et Laure Berthon (en charge des formalités administratives et des relations avec le Burkina Faso) était là. Je suis le tout premier bénéficiaire de l’association dans mon village.
Après la première expérience avec la famille de Yacouba Sawadogo, j’ai appris que ses amis voulaient mettre en place un système pour aider ceux qui ne pouvaient pas s’acheter un âne, c’est ainsi que je me suis inscrit».

Ici, un âne tractant une charrette pour le transport de l’eau. (Ph.: A.T)
Ici, un âne tractant une charrette pour le transport de l’eau. (Ph.: A.T)

Depuis, près d’une centaine de personnes a bénéficié de l’opération. Actuellement,6 personnes sont en train de chercher leurs ânes et 15 autres sont sur la liste d’attente. Le système est simple, explique Souleymane Ilboudo, coordonnateur de l’association à Boromo: «Les paysans s’inscrivent à notre niveau sur une liste. Lorsque nos amis en France ont pu lever un peu de fonds pour un nombre déterminé d’animaux, nous procédons aux attributions. Mais, c’est le producteur lui ­même qui cherche son âne et le programme paie à sa place. Nous avons un système de suivi qui permet à l’attributaire de payer à tempérament et le programme s’occupe également des soins vétérinaires pendant la période de paiement». Le paiement à tempérament, malgré quelques aléas inhérents à ce genre d’opérations, fonctionne bien, explique Boureima Sougué, bénéficiaire du programme et artiste peintre à ses heures perdues: «Les paysans remboursent toujours, mais il y a des retards, surtout quand le bénéficiaire est malade».
Le président de l’association «Chacun cherche son âne Burkina Faso», Malick Sawadogo, est plus précis: «En principe, les bénéficiaires paient 3.200 F CFA par mois sur 12 mois. Mais, il peut arriver qu’on ne le trouve pas ou qu’il n’a pas encore l’argent. Ces cas arrivent dans les villages où les paysans n’ont pas beaucoup d’activités génératrices de revenus».
A Boromo, épicentre du programme, «il n’y a pas ce genre de problèmes, au point où certains bénéficiaires peuvent solder le montant de l’âne avant terme», soutient le coordonnateur.
Après 5 ans d’activités «Chacun cherche son âne» diversifie ses activités avec l’opération des «charrettes en partage».
A l’âne, l’association essaie de coupler l’indispensable charrette et la charrue afin de rendre autonome le producteur. L’offre, cette fois-ci, cible les familles déjà bénéficiaires d’un âne, obligées de se mettre par groupe de 5 pour bénéficier gratuitement d’une charrette et d’une charrue. 19 charrettes et 22 charrues ont été déjà livrées. Pour les bénéficiaires, l’autonomisation est en marche.
Abdoulaye TAO

Pour en savoir plus

www.chacuncherchesonane.fr

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