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Télécoms : Airtel convoitée par Orange

Déjà présent chez les voisins, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Mali; l’opérateur français Orange vise sérieusement le marché burkinabè. C’est le rachat des filiales du groupe indien Airtel dans quatre pays du continent africain qui est aujourd’hui la passerelle sur laquelle elle voudrait s’appuyer pour réaliser cette ambition.

Dans un communiqué rendu public en juillet dernier, les opérateurs français et indien annonçaient être entrés en négociation pour la cession des filiales d’Airtel à Orange au Burkina, au Congo, au Tchad et en Sierra Leone. Le même communiqué avait toutefois tenu à préciser que «ces discussions n’aboutiront pas nécessairement à un accord ferme». N’empêche que les volontés de vente, d’une part, et d’acquisition, d’autre part, sont réelles. De même, les arguments favorables à la réalisation de cette opération de rachat ne manquent pas de réalisme. Le groupe français ambitionne de poursuivre son développement en Afrique et souhaite profiter des difficultés locales de son concurrent indien.
Airtel continue de connaître des résultats financiers décevants en Afrique. Entre mars 2014 et mars 2015, il a enregistré sur le continent une perte significative nette de 580 millions de dollars. Le groupe semble admettre le succès mitigé de sa stratégie sur le marché africain, où il est arrivé en 2010 après le rachat du Koweïtien Zain. Devant cette réalité, Airtel chercherait à réduire ses coûts et donc à vendre. Ces difficultés d’Airtel coïncident avec une volonté d’expansion du groupe Orange, dont le plan stratégique 2020 annoncé par son président, Stéphane Richard, est de «faire d’Orange un opérateur téléphonique paneuropéen et panafricain». Actuellement présent dans 15 pays sur le continent, Orange ne cache pas son envie de devenir le premier en termes de couverture géographique. Il dépasserait ainsi l’actuel numéro un qui est Mtn, son concurrent sud-africain, aujourd’hui présent dans 18 pays en Afrique. L’ensemble des quatre filiales concernées par la possible transaction constitue des petits marchés, dont le poids représente environ 15% des revenus africains du groupe. Cependant, ces actifs sont parmi les plus vigoureux au sein du groupe en Afrique. L’ensemble de ces quatre marchés convoités par Orange enregistre une bonne santé financière. C’est probablement pour cette raison qu’Orange s’y intéresse d’ailleurs. En obtenant ces quatre filiales, on estime que le groupe français gagnerait entre 450 et 500 millions d’euros de revenus supplémentaires en Afrique. Par rapport au reste des possessions du groupe Airtel sur le continent, ces quatre pays présentent l’avantage d’être moins concurrentiels avec deux ou trois opérateurs par pays dont deux dominants, parmi lesquels on retrouve à chaque fois Airtel.
En cas de succès des négociations de cession, le groupe français compléterait un peu plus ses solides dispositifs régionaux en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Karim GADIAGA


Le Burkina a toujours été dans le viseur

Ce n’est pas la première fois qu’Orange manifeste son intérêt pour le marché des télécoms au Burkina. Le groupe français avait déjà fait les yeux doux à Telecel Faso. Par ailleurs, il avait été annoncé comme possible candidat dans le projet d’attribution d’une quatrième licence au Burkina.
Même si les revenus tirés de la voix diminuent régulièrement, les spécialistes sont optimistes sur le potentiel de l’Afrique. Selon une récente étude du cabinet Deloitte, on assistera à un doublement du nombre de Smartphones utilisés, qui devrait atteindre les 350 millions.
La question du développement des services sur mobile (internet, paiement, etc.) est au cœur des lourds investissements que doivent désormais réaliser les opérateurs.

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