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Port d’Abidjan : Les travaux du 2e terminal ont été lancés

La vive polémique n’aura visiblement rien changé au résultat de l’appel d’offres pour la construction et la gestion du 2e terminal à conteneurs du port d’Abidjan. Les autorités ivoiriennes ont annoncé, le 6 octobre dernier, avoir lancé les travaux d’extension du Port autonome d’Abidjan (PAA), avec la construction du 2e terminal.

Ce qui confirme la décision de l’Etat ivoirien, en date du 25 mars 2013, faisant du consortium formé par le groupe Bolloré, APM Terminals et Bouygues le concessionnaire de cette infrastructure portuaire. La contestation des candidats sortis perdants et la procédure judiciaire qu’ils ont engagée devant la Cour de justice de l’Uemoa pour réclamer l’annulation du résultat de l’appel d’offres n’ont donc pas empêché la poursuite du projet. Le port d’Abidjan réalise actuellement un trafic de 25 millions de tonnes par an.
Avec la construction du 2e terminal, les autorités ivoiriennes espèrent faire du port d’Abidjan, qui est déjà le plus important port de l’Afrique de l’Ouest, le premier port de l’Afrique subsaharienne. Il devrait être capable d’accueillir les «plus grands porte-conteneurs fréquentant les côtes africaines ».
Les travaux, dont le coût global est évalué à 560 milliards de FCFA, devront permettre «l’approfondissement de la passe d’entrée du canal de Vridi (terminé en 1950), la modernisation des quais et la construction du deuxième terminal», a fait savoir le ministre ivoirien des Transports, Gaoussou Touré, lors de la cérémonie de lancement des travaux.
Selon le ministre Touré, il s’agit du «plus grand projet d’infrastructure économique de la Côte d’Ivoire ces cinq dernières années». Il est financé par la Chine à hauteur de 85% et sera livré dans 4 ans.
Le PAA, leader en Afrique de l’Ouest, représente 90% des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire. Il approvisionne également les pays de la sous-région dépourvus de façade maritime (Mali, Niger et Burkina Faso).
KG


 

Le groupe Bolloré tient une belle opportunité

Un consortium formé par deux groupes français, Bolloré Africa Logistics et Bouygues Travaux publics, et le groupement APM Terminals du groupe Maersk (Danemark) avait obtenu en mars 2013 la concession de la réalisation et de l’exploitation d’un deuxième terminal à conteneurs au port d’Abidjan.
Le groupe Bolloré, spécialisé dans la logistique portuaire et ferroviaire en Côte d’Ivoire, assure depuis 2004 la gestion et l’exploitation du 1er terminal à conteneurs du port. « 1.200 mètres de quai à 18 mètres de profondeur : ça n’existe pas aujourd’hui sur la côte ouest-africaine. Ces infrastructures permettront de traiter des bateaux de 8.500 conteneurs. Des bateaux de plus de 300 mètres de long. Là aussi, ça n’existe pas sur la côte atlantique d’Afrique. Cela représente le triple des caractéristiques des navires que les meilleurs ports ouest-africains peuvent traiter aujourd’hui », a précisé Dominique Lafont, président de Bolloré Africa Logistics.
« L’enjeu est non seulement de permettre aux armateurs de déployer des navires beaucoup plus importants, mais surtout d’attirer tous les grands armateurs asiatiques, qui aujourd’hui sont très insuffisamment présents sur les ports d’Afrique de l’Ouest », a-t-il poursuivi.


Conséquences du putsch : Le cri de détresse des commerçants

Le Syndicat national des commerçants du Burkina (Synat-Com-B) a fait le 2 octobre dernier à Ouagadougou un bilan des pertes enregistrées par les commerçants lors de la tentative de putsch qui a paralysé l’activité économique du pays pendant près de deux semaines. Selon les estimations du Synat-Com-B, ses membres auraient perdu plus d’une centaine de milliards de francs CFA dont des pertes non récupérables de plus d’une dizaine de milliards lors de la crise socio-politique.
Ce bilan estimatif repose sur celui fait par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 28 septembre qui évaluait les pertes de l’Etat à plus de 50 milliards de francs. « Nous n’avons pas fait d’étude concise pour estimer nos pertes lors de ces évènements. Nous avons évalué cette somme sur la base du rapport du gouvernement qui estimait à plus de 50 milliards ses pertes. Etant donné que les impôts sont payés par nous et qu’ils ne représentent qu’une infime partie de ce que pourraient gagner les commerçants, alors nous estimons nos pertes à plus du double de celles du gouvernement », affirmait le secrétaire général du Synat-Com-B, Roch Donatien Nagalo. Ce bilan ne serait pas exhaustif selon le syndicat qui dit n’avoir pas pris en compte la situation des commerçants de certaines villes du pays.
Cependant, tous les 105 marchés et yaars de la ville de Ouagadougou, plus les commerces et les boutiques, ont été durement impactés durant la crise suite au putsch. Ainsi, le souhait du syndicat est la relance de l’activité économique par le gouvernement : «Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et venir en aide aux commerçants qui ont été durement touchés par la crise. Sans quoi, certains risquent de ne plus jamais s’en remettre », déclarait Donatien Nagalo.
La crise du 16 septembre dernier a eu un impact considérable sur l’activité économique du pays, comme l’ont souligné les économistes. Les couches de la société les plus affectées sont celles du secteur informel et les ménages, car ils ne sont pas organisés et vivent le plus souvent des recettes journalières. Cependant, comme l’a souligné le secrétaire général du Synat-Com-B, « certains commerçants ont tiré profit de la situation en augmentant les prix des marchandises durant la crise quand ils avaient l’occasion d’ouvrir leurs commerces pendant les moments d’accalmie ou dès les premiers jours de la reprise des affaires.» Face à cette situation, le syndicat attire l’attention du gouvernement quant à la mise en place d’un organe de contrôle des prix.
Germaine BIRBA

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