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Le MPP : Une machine électorale mise en place en 23 mois

Comment le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti politique créé il y a seulement 23 mois, est-il arrivé à mettre en place cette machine électorale pour remporter aussi bien l’élection présidentielle que les élections législatives du 29 novembre 2015?

Le 4 mars 2012, à la clôture du 5e congrès ordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), la nouvelle équipe dirigeante a pour premier responsable Assimi Kouanda. C’est la première fois depuis la création de l’ODP-MT devenu CDP en 1996 que le trio Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré ne joue pas les principaux rôles dans le bureau exécutif du parti. L’absence de Salif Diallo s’explique par sa suspension en août 2009 des instances du parti pour manquements graves, même si cette suspension a été levée en mars 2010. Les absences de Simon Compaoré et Roch Marc Christian Kaboré étaient alors remarquables. Au sortir du congrès, il a été procédé au renouvellement des structures du parti. On assistera à une véritable «épuration» des proches de ces trois leaders.
Puis, virent les élections législatives de décembre 2012. Présent en France en février 2012 pour participer à une conférence sur la coopération décentralisée, Simon Compaoré explique qu’ils ont assisté à une «OPA» de la FEDAP/BC sur le parti, à tel point que ceux qui venaient de cette association sont devenus membres de la direction du CDP, engendrant une fracture entre les camarades du parti et ceux qui étaient au niveau de la Fédération. Malgré tout, ils se sont impliqués dans la campagne et le CDP est sorti vainqueur à l’issue de ces élections.
Mais l’opposition politique et la société civile refusent de voir l’article 37 de la Constitution modifié et le climat social va se dégrader progressivement.
Le trio Roch-Salif- Simon (RSS) rencontre en septembre 2013 Blaise Compaoré pour lui proposer de suspendre le processus de mise en place du Sénat et la modification de l’article 37. L’ancien président s’exécute et met en place une commission composée de 7 personnes pour lui faire des propositions. Font partie de cette commission Assimi Kouanda, Alain Yoda, Naboho Kanidoua, Ernest Yonli, Juliette Bonkoungou, Roch Kaboré, Simon Compaoré, des personnes qui ne partageaient plus les mêmes points de vue. Le rapport de la commission qui devait être déposé le 8 novembre 2013 a finalement eu lieu le 3 janvier 2014. Selon les indiscrétions, le climat était tendu ce jour-là, contraignant Blaise Compaoré à suspendre la rencontre.
Le lendemain 4 janvier 2014, 75 membres du bureau politique rendent leur démission du CDP après avoir informé Blaise Compaoré en premier lieu. Parmi les démissionnaires, on compte d’anciens Premiers ministres, d’anciens ambassadeurs, d’anciens gouverneurs, des haut-Commissaires, de maires et des directeurs généraux dont certains étaient toujours en fonction. Dans leur lettre de démission, ils dénoncent la gouvernance au niveau du parti et les divergences liées à l’article 37 et le Sénat.
Le 18 janvier 2014, ils participent à une marche de protestation de l’opposition politique. Ces démissionnaires créent le 25 janvier 2014 leur parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), au terme d’une assemblée générale.
Cette démission portera un coup dur au CDP qui n’a pas pu trouver les hommes nécessaires pour les remplacer. Pour le reste, le MPP s’allie à l’opposition politique pour combattre la modification de l’article 37 jusqu’à l’insurrection des 30 et 31 octobre.

Elie KABORE


Roch président, une prophétie de Salif Diallo

Après la création du MPP en janvier 2014, ses premiers responsables se sont attelés à mettre en place ses structures déconcentrées. Pour ce faire, ils ont utilisé le même schéma organisationnel que leur ancien parti, le CDP. On assistera à des démissions des rangs du CDP pour rejoindre le MPP.
Dans la stratégie de mobilisation, de grands meetings sont organisés dans les chefs-lieux de région. Bobo-Dioulasso accueillera le premier meeting, suivie de Ouahigouya. A l’étape de Ouahigouya, Simon Compaoré demandera pardon aux populations de cette ville pour avoir sanctionné Salif Diallo en 2009.
Salif Diallo, dans son discours, dira: « Suite à la crise née de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, la Constitution a été révisée en limitant le nombre de mandat à 2. J’ai dit à Blaise Compaoré, si tu acceptes cet amendement, tu devrais partir après les 2 mandats» Plus loin, il ajoutera: «Je vous avais dit avant que Blaise Compaoré sera président du Faso. Aujourd’hui, je vous dis qu’en 2015, le président du Faso sera le candidat du MPP, à savoir Roch Marc Christian Kaboré». Au terme de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle par la CENI, le 30 novembre 2015, la prophétie de Salif Diallo s’est réalisée.


Frustrés, ils démissionnent du CDP

Roch, Simon et Salif ont subi des frustrations avant de prendre la décision de quitter le CDP. Premièrement, sous prétexte de faire la promotion des jeunes et des femmes dans le parti, ils ont été écartés du bureau exécutif pour occuper les postes de conseillers politiques à l’issue du congrès de mars 2014.
Deuxièmement, ils disent n’avoir pas été consultés à propos du renouvellement des instances du parti en 2012 où des personnes taxées de pro Roch, Simon, Salif seront mises à la touche. Aussi, ils accusent les dirigeants du parti de les avoir ignorés au moment de la confection des listes pour les élections législatives et municipales du 2 décembre 2012. Cette attitude a valu au CDP une non-participation aux élections municipales à Banfora et à la perte de l’arrondissement 4 de Ouagadougou. Pourtant deux ministres membres de la FEDAP/BC sont originaires de la ville de Banfora.
Troisièmement, ils se sentent trahis par Blaise Compaoré à qui ils ont conseillé de suspendre la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 face à la pression de la rue exercée par l’opposition et la société civile. En effet, pendant qu’ils tentaient de clamer les esprits, ils ont été informés de la création du «Front républicain» par des camarades du CDP et d’autres hommes politiques. Pour eux, Blaise Compaoré ne les écoutait plus et ne les consultait plus.

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RAF

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