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Economie

Show-biz : La culture affaiblie par la crise

L’année 2015 n’a pas été de tout repos pour les Burkinabè. La situation sociopolitique du pays a affecté tous les domaines d’activités, et le milieu de la culture n’y a pas échappé. Dans ces circonstances, les ménages ont joué la prudence en réorientant leurs achats de produits culturels vers d’autres produits de «première nécessité». Il y a donc eu une baisse de la consommation des produits culturels, et le ralentissement des activités nocturnes à cause du couvre-feu a accentué la crise du secteur. Les œuvres artistiques produites pendant la période n’ont pas pu avoir une promotion adéquate. Toute chose qui a eu des répercussions sur les recettes des droits d’auteur et l’organisation des évènements. Selon Walib Bara, manager, les acteurs du monde culturel ont fonctionné avec seulement 60% de leurs capacités.

Innocent Belemtougri, promoteur de spectacles, quant à lui, explique que les spectacles organisés cette année par sa structure n’ont pas donné les résultats escomptés. De plus, il en est ressorti avec des manques à gagner qui se situent entre 8 et 15 millions. «J’ai organisé avec ma structure deux grands concerts cette année. Cependant, vu la situation sociopolitique, je n’ai pas obtenu grande satisfaction. Avec le premier concert, je suis ressorti avec des dettes de 8 millions. Le second concert, quant à lui, m’a laissé une ardoise de 15 millions que j’essaie à ce jour d’éponger».
La situation sociopolitique a plongé les acteurs de la culture dans une certaine frilosité. En cette fin d’année où tout le monde s’active pour la clore en beauté, en chansons et en danses, du côté du Burkina Faso, c’était le calme plat. Pas de grand concert programmé comme à l’accoutumée, pas d’évènement culturel marquant non plus. Et pour cause, les acteurs de la culture ont joué la carte de la prudence. «Avec la situation sociopolitique actuelle, les esprits ne sont pas à la fête. Aucun promoteur culturel n’a voulu prendre le risque d’organiser un grand évènement en cette période, de peur d’essuyer un échec. L’actualité, c’est la situation politique. L’ambiance fait que tout le monde est attentif, les esprits ne sont donc pas à la fête», affirmait le promoteur de spectacles Innocent Belemtougri. L’une des raisons majeures du manque d’activités culturelles de grande envergure en cette fin d’année est la rareté des sponsors. Tous les budgets alloués au sponsoring ont été reportés à l’année 2016. Et pour cause, la crise sociopolitique a eu un impact également sur les entreprises qui financent la culture. Celles-ci ont fait face à des chiffres d’affaires en baisse.
«La crise a porté un coup dur aux financements. C’est un secteur lié à la liberté de création. Cette crise n’a pas permis la création. Les gens étaient stressés et les sponsors attentistes. L’année 2015 a vu des reports ou des annulations de certaines manifestations à cause du contexte», affirmait Boukari Ouédraogo, directeur de la promotion des industries culturelles. Mais le plus gros du problème a été et reste le maintien du couvre-feu qui perdure depuis plus de 3 mois. En vigueur entre 1h et 4h du matin, il n’a pas favorisé les spectacles et les manifestations. La majeure partie des spectacles a lieu la nuit. L’économie de la culture tourne la nuit. Les maquis et les boîtes de nuit n’arrivent plus à avoir leur clientèle habituelle. Toutefois, la crise n’a pas eu que des répercussions négatives. Les acteurs culturels avaient deux attentes majeures au niveau du secteur.
C’était la mise en place de l’agence de développement des industries culturelles créatives et le statut de l’artiste. Le gouvernement de transition a répondu à ces attentes.
Ainsi, il y a eu la mise en place d’un fonds de développement de la culture et du tourisme et l’opérationnalisation du statut de l’artiste. Sur le plan artistique, la situation politique a favorisé la créativité des artistes qui ont créé des concepts et mis sur le marché des produits dérivés comme des T-shirts invitant au patriotisme, la création de maquis et bars par certains acteurs du show-biz. «Toute crise est une opportunité. Nous avons certes bavé, mais la situation a également permis la prolifération des produits dérivés tels que le T-shirt patriote». Cette période de pause a été mise à profit pour la créativité.
Des concepts vont bientôt naitre. Et cela est la résultante de ce que nous avons vécu», expliquait Walib Bara, manager. Tous les regards sont donc tournés vers 2016 où chaque acteur espère un meilleur rendement et la reprise des activés culturelles.

Germaine BIRBA


 

Les évènements culturels et les sponsors

Les évènements culturels au Burkina Faso dépendent beaucoup du sponsoring. Aucun évènement ne peut se tenir correctement sans l’apport financier de certains partenaires, car les charges de fonctionnement sont au-dessus de la rentabilité des entrées aux spectacles. Cette année a été un coup dur pour les sponsors, car eux aussi ont connu des difficultés financières dues à la situation du pays. Tous espèrent que la mise en place d’un gouvernement élu améliorera la situation politique et économique.

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RAF

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