Editorial

Dan Fani show

La célébration du 8-Mars cette année s’annonce bien particulière.
Le gouvernement de Paul Kaba Thiéba a pris au rebond l’initiative «Dan Fani» du gouvernement de la transition. En effet, le gouvernement Zida avait décidé de s’habiller en «Faso Dan Fani», cette cotonnade locale tissée des mains des femmes rurales qui valorisent une partie de la production locale de l’or blanc, se créant ainsi des sources de revenus parallèles.
Deux arguments ont guidé ce choix: l’option patriotique basée sur le «consommer local » et l’option économique qui consiste à créer de la valeur ajoutée à une filière qui mobilise des centaines de milliers de femmes.
Le gouvernement a donné le ton. Mais sur le terrain, l’expérience se heurte à des obstacles. L’engouement des Burkinabè a dopé la demande. Elle sera donc difficile à satisfaire. Du coup, la spéculation est en train de monter les enchères, confinant à nouveau le Faso Dan Fani dans cette catégorie de produits de luxe. Pas que son prix soit exorbitant, mais parce que les tisseuses n’ont pas pu prévoir une telle pression: rupture d’intrants oblige et comme c’est un produit fait à la main, seuls les plus prévoyants et les plus chanceux auront leur tenue traditionnelle. Ce n’est que partie remise pour la grande masse des Burkinabè qui se contentera cette fois-ci du pagne classique. Il fallait donner le ton. Les autorités ont fait leur part du boulot. Au marché et aux acteurs de s’ajuster. Une seconde vie commence pour le Faso Dan Fani. Cette fois-ci, c’est sûr !
Abdoulaye TAO

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