Société-Culture

Lutte contre les OGM : Un front uni contre Monsanto

Des organisations de la société civile burkinabè ont organisé du vendredi 22 au dimanche 24 avril 2016 les «Rencontres internationales des résistances (RIR) aux organismes génétiquement modifiés (OGM)». L’objectif est de former un front uni contre la société Monsanto afin de barrer la route au coton transgénique.
La lutte contre les OGM continue au Burkina Faso. C’est ce qui explique l’organisation des Rencontres internationales des résistances (RIR) aux organismes génétiquement modifiés (OGM) dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu le vendredi 22 avril 2016 à Ouagadougou. Plusieurs panels et ateliers ont marqué ces rencontres dont l’objectif est de souligner le drame que constituent les OGM pour la culture du coton au Burkina Faso, mais aussi pour d’autres plantes ailleurs dans le monde.
La création de ce front commun passe par la mobilisation de tous les acteurs intervenant dans la lutte contre les OGM en Afrique, mais aussi de tous les cinq continents. Christian Legal de la Coordination du collectif citoyen pour l’agro-écologie, structure chargée de la lutte contre les OGM au Burkina Faso, a fait le point de l’introduction de culture des OGM au Burkina Faso qui remonterait aux années 2000 de façon clandestine organisée par Monsanto avant d’être officialisée en 2006, tandis que la diffusion a commencé deux ans plus tard. «On a perdu 48 milliards de F CFA dans l’utilisation du coton BT parce que les semences n’étaient pas de qualité», a souligné Christian Légal qui ajoute aussi que ces chiffres correspondent à une perte de 25 mille F CFA à l’hectare pour le paysan burkinabè.
Il accuse les multinationales de vouloir faire du profit sur le dos des paysans. Malgré le divorce qui est en train d’être consommé entre les autorités gouvernementales burkinabè et Monsanto sur la question de l’utilisation du coton transgénique, Christian Legal a relevé que le gouvernement pourrait revenir sur sa décision si la question de la qualité des fibres était résolue. En Argentine, Monsanto tente également de vulgariser le soja transgénique qui a déjà fait selon Sofia Gatica, militante contre les OGM, échec. « Nous sommes des pays pauvres pour raisons économiques, mais riches pour nos ressources naturelles », a fait savoir Sofia Gatica. D’après elle, en Amérique du Sud, toutes les personnes qui tentent de s’opposer à Monsanto subissent des répressions.
Pour elle, la dangerosité des OGM n’est plus à démontrer puisqu’elle a perdu sa propre fille victime d’une malformation. «En Argentine, 90% de la production sont transgéniques et les gens sont en train de mourir.
Ils meurent à cause de l’utilisation du transgénique et des pesticides parce que les gouvernants qui doivent assurer notre santé ne font rien», s’est-elle indignée. Le rejet des OGM n’est pas seulement un combat des pays pauvres, souligne pour sa part Arnaud Apoteker, ancien militant de Green Peace, qui s’est prononcé sur la réglementation et la situation des luttes en Europe. Selon lui, cette lutte a commencé depuis les années 1995 lors de l’introduction des OGM sur le continent européen. Dans le principe et malgré son opposition avec celle de son ami José Bové, les maïs OGM devaient être acceptés en 2010 sur le continent européen.
Il a fallu donc créer des alliances pour mener la guerre contre les OGM. Si ces luttent sont en train de payer, Arnaud Apoteker prévient tout de même que les multinationales sont en train de transformer les semences, qu’elles soient appelées OGM ou pas. C’est pourquoi il a appelé à plus de vigilance et d’unité.
«Nous sommes dans un contexte où Monsanto est en train de s’armer pour bien arnaquer les paysans. Nous avions annoncé l’échec du coton BT il y a de cela des années et c’est cela qui est en train de se confirmer.
Nous restons méfiants parce que lorsque vous écoutez la communication, il n’est pas question d’arrêter totalement le coton OGM, mais c’est un abandon stratégique parce qu’économiquement à cause de la fibre qui est courte et qu’on n’arrive pas à vendre sur le marché international», constate Jean de Didier Zongo, généticien à l’Université de Ouagadougou. C’est pourquoi il appelle à la vigilance: «Ce qui veut dire que si d’aventure les recherches arrivaient à résoudre ce problème, ils allaient continuer la production du coton OGM». C’est pourquoi ces acteurs sont en train de s’armer à travers la mise en place d’un front africain pour la souveraineté alimentaire.

B. O.


Les Marches africaines prévues le 21 mai prochain

Un des résultats attendus des «Rencontres internationales des résistances aux OGM» était d’aboutir à la mise en place d’une structure dénommée Front africain pour la souveraineté alimentaire (FASA).
Les participants aux RIR ont doté cette structure d’une charte et d’un plan d’action. Ils ont en outre adopté une déclaration commune en prélude aux Marches africaines contre les OGM, prévues le 21 mai prochain.

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