Politique

Situation de la nation : Un bilan qui interpelle

 

Le 6 mai dernier, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba était, pour la 2e fois depuis sa nomination, face aux élus du peuple. On se rappelle que conformément à la Constitution, il avait reçu l’onction des députés pour accomplir ses charges de Premier ministre à l’issue de sa Déclaration de politique générale prononcée le 5 février 2016. Se conformant une nouvelle fois à la Loi fondamentale, Paul Kaba Thiéba a sacrifié à l’exigence à lui faite en présentant la situation de la nation devant la représentation nationale. Il a fait le bilan sous cinq principaux axes qui sont la gouvernance politique, institutionnelle et juridictionnelle; la gouvernance administrative et locale; la gouvernance économique et financière; le développement durable et les infrastructures et enfin la gouvernance sociale.
Le chef du gouvernement a indiqué à l’Assemblée nationale que son gouvernement s’emploie à «créer les conditions idoines pour la restauration d’un appareil judiciaire, réconcilié avec les principes d’intégrité, d’indépendance, de probité et de respect des droits humains». Et de citer des mesures prises pour améliorer le fonctionnement du système judiciaire, restaurer l’image de la justice et consolider les acquis en matière de droits humains et de civisme. En termes de perspectives Paul Kaba Thiéba a confié aux élus du peuple que son gouvernement œuvrera, entre autres, à une remise à niveau des modes opératoires de l’appareil judiciaire.
Le cas de l’armée a été un des points abordés par le Chef du gouvernement. Aux députés, il dira à ce sujet, qu’outre le recrutement de 750 élèves sous-officiers de gendarmerie, de 100 élèves sapeurs-pompiers et de 30 élèves officiers d’actives, des infrastructures ont été réalisées au profit de l’armée avec un accent particulier au niveau des forces anti-terroristes de Djibo et de Dori. Au cours de l’année 2015, le Premier ministre a confié que 3 bataillons et 2 escadrons de gendarmerie ont été déployés dans le cadre des missions des Nations-unies, de l’Union africaine et de la CEDEAO. Il a saisi l’occasion de cette adresse pour rendre un vibrant hommage aux «vaillants soldats tombés sur les théâtres des opérations». Paul Kaba Thiéba a annoncé qu’en vue d’une meilleure sécurisation des personnes et des biens, les actions de son gouvernement porteront, entre autres sur le renforcement du système de renseignements et de surveillance du territoire, l’organisation d’un forum sur la sécurité intérieure, la mutualisation des moyens logistiques et le partage de renseignements à travers le G5 Sahel.
Au détour de l’adresse du Premier ministre, on retiendra que 4.588 postes seront pourvus au titre des concours professionnels et 12.324 postes au titre des concours directs dont 11.537 postes en 2016 et la prise en compte de 787 postes des 12 concours annulés en 2015. A cela s’ajoutent 7.910 postes à pourvoir au titre des concours directs sur mesures nouvelles.
En matière de gouvernance économique et financière, Paul Kaba Thiéba a dit aux élus du peuple que dans le domaine des finances publiques, les recettes totales (dons compris) se sont situé à 1.286,2 milliards de FCFA en 2015 contre 1.321,2 milliards de FCFA en 2014. Pour mobiliser les ressources, le Premier ministre a son plan: renforcer l’élargissement de l’assiette par un meilleur suivi des obligations de déclarations et de paiement; accélérer la modernisation des administrations fiscale et douanière.
Quant à la filière coton, elle a bénéficié de l’Etat de 26 milliards de FCFA, toute chose qui a permis de maintenir le coton comme 2e produit d’exportation du Burkina Faso. Les revenus nets servis aux producteurs de coton se sont élevés à 94,5 milliards de FCFA, a fait noter Paul Kaba Thiéba.
Le gouvernement, dit-il, compte soutenir la transformation des produits locaux pour offrir plus d’opportunités en matière de production d’articles de qualité en vue de conquérir les marchés au plan national, régional et international.
Le secteur des mines a été l’une des attractions lors de l’adresse du Premier ministre aux députés. A ce niveau, le chef du gouvernement a révélé que ce secteur a enregistré d’importants résultats au cours de l’année écoulée, et ce malgré la baisse du cours mondial de l’or. Ainsi la production industrielle des mines est passée de 36,283 tonnes d’or métal en 2014 à 36,350 tonnes en 2015.
Avec 168, 410 milliards de FCFA contre 168,493 milliards de FCFA en 2014 (soit une baisse de 0,05%) rapportés au Trésor public, les recettes minières occupent toujours la première place dans les revenus d’exportation du Burkina Faso.
Délestages, faiblesse de la couverture électrique du pays, voilà les lignes sombres que le Premier ministre a évoquées lorsqu’il a abordé le secteur de l’énergie. Ainsi, le gouvernement envisage d’augmenter la puissance produite en vue d’accroitre le taux de couverture en électricité et le porter à 85%.
Selon le Premier ministre la situation alimentaire de la période de mars à août 2016 «laisse présager une situation de stress alimentaire dans près de 20 provinces».

Alexandre Le Grand ROUAMBA


Les cause de la morosité économique selon le PM

Face aux députés, le Premier ministre n’a pas omis de rappeler que la Transition, outre les fortes tensions sociales auxquelles elle a dû faire face, a subi divers soubresauts dont le point d’orgue fut sans conteste le coup d’Etat manqué des 16 et 17 septembre 2015. Après avoir loué la bravoure du peuple burkinabè et de son armée, Paul Kaba Thiéba s’est félicité de ce que ce courage et cette vigilance «ont mis en échec les différentes tentatives d’imposture d’acteurs aux desseins obscurs et inavoués».
Cette situation, a-t-il fait noter, a eu pour conséquence l’attentisme des investisseurs surtout dans une situation économique mondiale qui n’était guère meilleure.
Comme pour convaincre, le Premier ministre a rappelé devant la représentation nationale que le taux de croissance économique mondiale a connu un repli pour se situer à 3,1% en 2015 contre 3,4% en 2014.
Pour lui, cette morosité économique est la conséquence d’un ralentissement de l’activité dans les pays émergents et en développement, et d’un affaiblissement de la reprise dans les pays avancés.
Sur le plan régional, des freins ont été constatés et qui ont sérieusement influencé négativement l’activité économique et plombé les prévisions de croissance.

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