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SEDECO 2016 : L’insécurité à la table des économistes

 

La question de l’insécurité au Burkina Faso inquiète plus d’un. Dans la dynamique d’ouvrir le débat sur l’impact de cette insécurité sur l’économie, le Centre d’études, de documentation et de recherche économique et sociale (CEDRES) a tenu la 10e édition de la Semaine du débat économique (SEDECO) sous le thème: «Enjeux économiques de l’insécurité au Burkina Faso».
«La 10e édition de la SEDECO se tient dans un contexte particulièrement fertile pour la recherche, tant il est vrai que la situation d’insécurité et ses effets sur l’économie nous fournissent de nombreuses possibilités de recherche et de vérifications de certaines de nos hypothèses», a expliqué le directeur du CEDRES, Pr Idrissa Ouédraogo.
La SEDECO n’a pas pour prétention d’apporter des solutions définitives aux questions économiques liées à l’insécurité, «mais nous restons convaincus que les attentes de la majeure partie des participants seront comblées», a rassuré le Pr Ouédraogo. Selon ce dernier, la SEDECO renouvelle l’engagement du CEDRES à accompagner les décideurs dans la quête du développement, mais il faudrait que les décideurs lui donnent les moyens nécessaires pour accomplir ses missions de service public.
Le président de l’Université Ouaga II, Pr Stanislas Ouaro, a fait noter que la croissance forte, durable et inclusive du capital humain, les questions de gouvernance et de l’économie ne peuvent pas trouver de solutions dans un contexte d’insécurité. Il a par ailleurs émis le vœu que les échanges et les conclusions de cette semaine servent aux autorités dans l’implémentation du PNDES. Le ministre d’Etat, Simon Compaoré, pour sa part, a exhorté les membres du CEDRES à travailler pour le développement d’une recherche productive qui contribue à la prise de décision. «Cette régularité de la SEDECO est pour nous le signe d’un dynamisme confirmé et d’une volonté ferme des premiers responsables de relever les défis», a-t-il apprécié.

Les communications
«Blanchiment d’argent, financement du terrorisme et insécurité», c’est sous ce thème que Issouf Traoré et Cipryen Dabiré de la Cellule nationale du traitement de l’information financière (CENTIF) ont entretenu le public. D’entrée de jeu, Issouf Traoré a défini le blanchiment de capitaux comme un processus qui consiste à donner une apparence légale au produit d’un crime ou d’un délit. Et le financement du terrorisme comme le fait d’apporter un soutien financier direct ou indirect à toutes activités considérées comme terroristes. Ces deux phénomènes n’ont pas cessé de prendre de l’ampleur dans le monde contemporain. «Dans les années 90, le FMI estimait le taux de blanchiment entre 2 à 5% du PIB mondial, en 2011 ce taux était de 6 à 8%», a signifié le communicateur. Quel est le lien entre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et l’insécurité? Les deux premières notions sont considérées comme étant des agissements criminels, selon Issouf Traoré. Ils n’ont pas de conséquence directe sur l’insécurité mais, de façon générale, ils constituent une menace pour le système financier et la stabilité sociale, politique, économique et sur l’environnement. Ils contribuent donc à maintenir l’insécurité. Concernant le blanchiment d’argent, le lien avec l’insécurité provient du fait que le blanchiment est une technique de dissimulation du produit du crime.
Ainsi donc, à suivre la logique de M. Traoré, les « blanchisseurs » d’argent sont des criminels qui font recours à cette technique pour utiliser de façon massive sans être contraints de l’argent sale. Pour le financement du terrorisme et l’insécurité, le communicateur a laissé entendre que le financement du terrorisme est un mécanisme de soutien aux terroristes dans l’achat d’armes, l’entretien des familles, d’établissement des moyens de communications, etc. «Les sources de financement du terrorisme résident dans le circuit de la criminalité internationale», a-t-il révélé.
Et quels sont les enjeux de ces deux phénomènes sur le secteur informel en Afrique de l’Ouest ? C’est la réflexion qu’a menée le Pr Idrissa Ouédraogo, directeur du CEDRES, et le doctorant Idrissa Kaboré. En présentant leurs travaux, Idrissa Kaboré a fait noter que les activités de blanchiment d’argent dans le secteur informel modifient les comportements des consommateurs et aussi des investissements. Puisque les blanchisseurs de capitaux ne sont pas dans une logique de recherche du profit. Mais plutôt dans celle de pouvoir introduire leurs ressources dans le circuit légal. «Cela porte atteinte à l’intégrité et à la stabilité du marché, et même les criminels ont recours à la corruption et à la violence puisque leur objectif est de blanchir à tout prix leurs capitaux», a-t-il indiqué.
A la question de savoir si le blanchiment d’argent ne peut pas être positif pour un pays pauvre comme le Burkina Faso, dans la mesure où il fait circuler de l’argent, Issouf Traoré répond: «Dans notre position, nous ne pouvons pas dire oui. Ce sont des débats qui se mènent. Mais quelque soit l’idée qu’on se fait du blanchiment d’argent, il faut savoir qu’à la base, il y a des activités criminelles; donc posée sous l’angle de l’éthique, de la morale, ça ne passe pas». Quant à la préoccupation sur le blanchiment d’argent dont le gouvernement avait fait cas, le communicateur n’a pas émis de commentaire: «C’est une communication fait par le Conseil des ministres, la CENTIF n’est pas habilitée à faire des commentaires», a-t-il affirmé.
Pour mémoire, l’année dernière, la SEDECO s’est penchée sur le thème: «Quelle économie dans un régime de transition: enjeux et perspectives».

J.B.K.


Les objectifs de la SEDECO 2016

Identifier et analyser les impacts sociaux et budgétaires de l’insécurité
Analyser les effets de l’insécurité sur les investissements publics et privés et les Investissements directs étrangers (IDE)
Mettre en exergue les relations entre l’insécurité et le blanchiment de capitaux, entre l’insécurité et le marché des assurances et entre l’insécurité et la réglementation bancaire
Proposer des stratégies économiques de réactions à l’échelle régionale face à la montée de l’insécurité
Proposer des stratégies économiques de réactions à l’échelle nationale.

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