Economie

Rosine Coulibaly (ministre de l’Economie, des Finances et du Développement) « La solution, c’est d’investir massivement dans le secteur de l’énergie »

Le ministre en charge de l’Economie, Hadizatou Rosine Coulibaly, présidente de la conférence sur l’économie et le développement, n’a pas caché son intérêt pour le thème abordé par la deuxième conférence publique organisée par la DGEP sur le thème « Energies et transformation structurelle de l’économie nationale : enjeux, défis et perspective ». Elle a bien voulu partager son point de vue sur la question avec L’Economiste du Faso.

L’Economiste du Faso : Pourquoi cette réflexion autour de la thématique de l’énergie ?
Rosine Coulibaly (ministre de l’Economie, des Finances et du Développement): La question de l’énergie est importante au Burkina Faso. D’ailleurs, si vous avez remarqué, parmi les trois axes du PNDES, la question de l’énergie revient. Il y a le premier axe qui traite des questions de gouvernance, le deuxième qui s’attarde sur la question de développement du capital humain et le troisième axe qui porte justement sur les questions des secteurs porteurs de transformations de l’économie.Donc, dans l’analyse que nous avons faite dans le PNDES, nous nous sommes rendu compte que l’énergie pouvait être un facteur favorable à la transformation structurelle de l’économie du Burkina Faso. En revanche, si cette question n’était pas sérieusement prise en compte, elle pouvait représenter un frein important. Il faut donc se demander comment transformer l’économie, créer de la valeur ajoutée, promouvoir le développement industriel, lorsque vous n’avez pas une offre d’énergies suffisante. L’investisseur qui veut intervenir dans un domaine donné va se demander si le coût des facteurs va lui permettre de rentrer dans son investissement. On se rend compte que c’est très important, surtout qu’avec le PNDES nous avons un objectif de croissance forte à l’horizon 2020, avec un taux de croissance de 8%. Ce qui suppose que nous essayons d’investir dans les secteurs porteurs de croissance tels que l’agriculture et l’industrie qui requièrent de l’énergie.

Est-ce qu’il y a des solutions durables pour faire face à la question d’énergies ?
La solution, c’est d’investir massivement dans le secteur de l’énergie. On en a besoin pour la transformation de l’industrie, pour la création d’une chaine de valeur dans le secteur de l’agriculture. Sans énergie, l’élève ne peut pas étudier, le professeur ne peut pas corriger les copies, donc, à travers cela, on se rend compte que l’énergie est au cœur du développement.
Nous avons grand espoir d’y arriver dans le déroulement du PNDES pour lequel d’ailleurs une conférence des partenaires au développement est prévue les 7 et 8 décembre à Paris, et nous espérons avoir l’appui des partenaires. Au plan national, nous voulons nous orienter vers un mixte énergétique qui permette d’avoir un équilibre entre le système actuel qui utilise le carburant, polluant l’environnement, et les énergies renouvelables qui sont la nouvelle voie pour le développement durable.

Quelle suite sera donnée aux recommandations et suggestions ?
Nous ne sommes pas venus ici pour travailler et mettre les conclusions dans les tiroirs. Nous avons voulu nous associer aux personnes ressources pour savoir comment nous allons dérouler le programme du gouvernement dans le secteur de l’énergie, de façon particulière. Puisqu’il y a déjà une politique du secteur, c’est de voir maintenant comment avancer de façon rapide avec cette politique. Aussi, ceux qui sont venus à cette rencontre ont soif d’apprendre un peu plus à ce sujet.

Quelles peuvent être les premiers effets attendus de l’organisation d’une telle conférence ?
D’abord, il faut dire que la connaissance est un investissement à long terme. Il ne s’agit pas de dire que l’on tient la conférence aujourd’hui pour mettre demain en application les recommandations. Cela va nous permettre de réfléchir autrement.

Propos recueillis par J.B.K


Objectifs et résultats attendus

L’objectif de cette conférence publique était de proposer des solutions durables en matière de production, d’approvisionnement et d’utilisation de l’énergie à moindre coût.
– Analyser les offres présentes d’énergies et les différents types d’énergies
– Analyser les canaux d’approvisionnement et le système de production énergétique du Burkina Faso
– Présenter les bonnes et mauvaises pratiques dans l’utilisation de l’énergie
– Présenter les opportunités existantes
– Faire le lien entre le coût de l’énergie et la compétitivité de l’économie
– Proposer des options de production et de consommation optimales pour un approvisionnement suffisant et à moindre coût en énergies.


Economie et développement : La DGEP reprend son cycle de conférences

Proposer des solutions durables en matière de production, d’approvisionnement et d’utilisation d’énergies à moindre coût, c’est le leitmotiv de la première conférence publique de l’année 2016 sur l’économie et le développement. Et c’est le thème « Energies et transformation structurelle de l’économie nationale : enjeux, défis et perspective » qui a retenu l’attention pour cette conférence, tenue le 17 septembre 2016 à Ouagadougou.
Convaincu que l’énergie est à la base de tout développement, le directeur général de l’économie et de la planification, Fidèle Bama, a indiqué que le coût élevé de l’énergie constitue un handicap au développement économique du Burkina Faso. « Si vous avez des entreprises qui paient l’énergie à un coût élevé, cela va impacter les résultats financiers de ces entreprises, elles seront moins compétitives. Elles ne pourront ni créer de l’emploi ni de la richesse».
Ce sont, entre autres, ces raisons qui ont milité en faveur de l’organisation de cette conférence », a-t-il souligné. La ministre en charge de l’Economie, Rosine Coulibaly, pour sa part, a fait noter que la réussite du nouveau référentiel (PNDES) nécessite un approvisionnement suffisant en énergies.
Cette première conférence de l’année 2016 a été l’occasion pour les étudiants, les acteurs de l’administration publique, les privés, les experts du monde universitaire de faire l’état des lieux de l’offre actuelle en énergies. Ils ont également échangé largement avec les experts issus du monde de l’énergie sur les canaux d’approvisionnement ainsi que le système de production d’énergies adapté au Burkina Faso.

 

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