Editorial

Salaires

La lutte pour de meilleures conditions de vie des travailleurs passe d’abord par des augmentations de salaires. Personne n’en doute. C’est l’un des moteurs de la consommation et cette dernière peut doper l’activité de certains secteurs économiques. Cependant, il y a un mais. Car tout dépend de la santé économique. Dans le contexte actuel du Faso, un pays qui sort de crises et dont l’économie attend péniblement de s’en remettre, est-il judicieux de procéder à ces augmentations à la pelle dans le secteur public? Cela parait d’autant plus irrationnel que l’Etat lui-même est à la recherche de nouvelles ressources pour assumer ses nouvelles charges de personnel. Le pire, c’est que, dans le même temps, le gouvernement va continuer à satisfaire les revendications. Il n’a pas le choix, embourbé qu’il est dans des engagements pris pendant la transition.
L’étau des autres syndicats de travailleurs de la fonction publique se resserre sur le gouvernement, chacun voulant sa part de bifteck. Le raisonnement est simple: s’il y a eu de l’argent pour les magistrats, pourquoi n’en aurait- il pas pour les gardes pénitentiaires ou les agents territoriaux? Ils vont maintenir la pression jusqu’au bout. La masse salariale a beau explosé, chaque travailleur préfère regarder son bulletin de salaire que les ratios de la CEDEAO ou de l’UEMOA. Ça, c’est l’affaire du ministère des Finances et des techniciens.
C’est une attitude politique qui comporte de gros risques: quand est-ce qu’on arrête la spirale? La stratégie d’évitement de la confrontation avec les syndicats, à cause du rapport de force en leur faveur, repose en partie sur les bonnes perspectives de financement du PNDES en décembre et le début de sa mise en œuvre en 2017, ainsi que sur les bonnes perspectives de recettes des principales régies que sont la DGI, la douane et le Trésor. Il faut donc croiser les doigts pour que tout marche comme prévu, afin d’éviter qu’une bonne partie du budget ne serve à payer que les salaires. ce sera alors le début des problèmes. C’est pour cette raison qu’il faut vite arrêter cette spirale dangereuse pour l’avenir.
Par Abdoulaye TAO

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