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Paul Kaba Thiéba : L’année de grâce

 

Décembre 2016, dans un contexte de revendications sociales permanentes, de grèves et de morosité économique, une lueur d’espoir pointe à l’horizon. L’engouement autour du Plan national de développement économique et social (PNDES) se dessine enfin. Les partenaires techniques et financiers du Burkina ont répondu à la conférence de Paris. A la fin des deux jours d’intenses négociations, plus de 18.140 milliards de FCFA d’intentions de financement ont été engrangées.
Des promesses arrachées par l’équipe conduite par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Une réussite personnelle pour celui qui affirmait que «même si c’est en enfer, j’irai chercher les 5.000 milliards de FCFA» escomptés. Il est revenu avec un taux de couverture de 330% du PNDES. Belle moisson pour ce «référentiel de développement» qui vise à réduire la pauvreté au Burkina. C’est dire l’ampleur et l’importance de la tâche qui incombait au chef du gouvernement. On a toujours en mémoire le premier contact du PM avec l’Assemblée nationale. Un exercice qui a révélé le technocrate, jeté en pâture dans la faune politique nationale en pleine recomposition. On avait presque reproché au président du Faso le choix de ce cadre de la BCEAO, lui préférant un chef de gouvernement avec plus d’envergure politique.
Maintenant qu’il a montré ses capacités, il lui faut travailler à bien s’entourer et préparer dans un délai des plus courts les dossiers à présenter aux partenaires en vue du décaissement des montants promis. Il l’a dit au cours de la conférence de presse qu’il a organisée le 19 décembre dernier. N’empêche qu’en un an, le chef du gouvernement a réussi un véritable tour de force, en imposant l’image d’un pays sûr pour les investissements. On l’attendait à l’œuvre et son premier vrai défi a été remporté. Imaginons un seul instant que la rencontre de Paris ait été un flop? Tout le mandat du président aurait été alors compromis. Reste au Premier ministre à s’imposer sur le terrain sinueux des revendications sociales, de l’emploi, de la lutte contre la corruption, de la vie chère et surtout de la justice, s’il venait à être reconduit lors du prochain remaniement.
A coup sûr, la rencontre de Paris aura posé les jalons de ses actions futures de développement. Il faut donc transformer l’essai. Et même si le plus dur commence, comme l’affirme le chef du gouvernement, de par la dextérité employée dans la préparation des dossiers et le montant escompté, Paul Kaba Thiéba est pour L’Economiste du Faso l’homme de l’année.

NK


Quelques ambitions du PNDES à l’horizon 2020

• Rédiger et adopter une nouvelle Constitution
• Atteindre un taux de croissance annuelle de PIB réel de 7,3%
• Accroître la proportion de l’emploi formel dans l’emploi total de 5% à 15%
• Augmenter le transfert de ressources aux collectivités de 4,62% à 15%
• Accroître la production céréalière de 4,2 millions de tonnes à 7 millions de tonnes
• Augmenter la proportion des produits locaux transformés, notamment le taux de transformation du coton, de 3 % à au moins 15%
• Accroître les superficies irriguées de 69.298 hectares à 125.000 hectares
• Augmenter la proportion des superficies emblavées bénéficiant d’engrais et de semences de 20% à 50%
• Augmenter la longueur totale des routes bitumées de 3.642 km à 6.492 km
• Amener le taux brut de scolarisation à 103,9%
• Atteindre 30% d’énergies renouvelables dans la production totale
• Assurer un taux de couverture électrique de 85%.

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