La chambre du commerce de Casablanca et la Chambre du commerce du Burkina ont signé le 16 mars dernier à Casablanca une convention qui permettra d’intensifier les relations d’affaires entre les deux pays. La balance commerciale entre ces deux pays étant déséquilibrée, les responsables de la chambre du commerce du Burkina Faso ont jugé nécessaire de conquérir le marché marocain en lui présentant tout le potentiel du pays. Le premier responsable de la Chambre, Mahamadi Savadogo, revient sur le contenu de la convention qui lie les deux institutions.
En quoi consiste la convention signée entre les deux chambres de commerce ?
Mahamadi Savadogo (Président de la CCI-BF): Le Maroc est en avance dans bien des domaines en matière économique. Ici, il existe plusieurs chambres de commerce. Mais, nous avons signé le 16 mars dernier un accord de partenariat avec la Chambre de commerce de la ville de Casablanca. Cette convention consiste en des échanges réguliers entre les deux institutions, l’organisation de formations, des missions commerciales, des B to B, des fora et des ateliers. Le volet formation et l’assistance stipulé dans la convention est très important pour notre pays, car les Marocains sont très en avance dans le domaine commercial et économique. Nous aurons donc l’avantage d’apprendre à leurs côtés afin de booster nous-aussi notre balance commerciale à travers l’Afrique et le monde. Le Burkina Faso regorge d’énormes potentialités qui ne sont malheureusement pas connues des autres pays. Nous essayons de corriger cette lacune à travers ce genre de conventions qui est bénéfique pour notre chambre de commerce et nos hommes d’affaires.
Quel est à ce jour le niveau des échanges entre le Maroc et le Burkina Faso ?
La balance commerciale entre ces deux pays est très déséquilibrée. Pour l’année 2016, nous avons importé du Maroc à peu près des marchandises d’une valeur estimée à plus d’une soixantaine de millions de dollars, contre 300.000 Euros d’exportation de nos produits vers le Maroc. Les Marocains importent chez nous les fruits tels que les mangues. Pourtant, nous avons un énorme potentiel. Je pourrai citer l’or, le coton, le sésame, le karité qui sont des produits qui les intéressent. Les hommes d’affaires marocains ne savaient pas que nous avions tous ces produits. Il a fallu cette rencontre et cette mise en relation afin de permettre aux marocain d’apprendre davantage sur le Burkina. Cette convention sera donc un point essentiel qui dynamisera les échanges commerciaux entre ces deux pays. Nous espérons de meilleurs chiffres pour l’année prochaine et plus de collaboration entre les hommes d’affaires. Les opérateurs économiques qui ont participé à la signature de la convention étaient ravis d’apprendre que le Burkina regorge de pleins de potentialités. Il y aura incessamment une mission qui viendra du Maroc afin que nous puissions rééquilibrer la balance commerciale entre ces deux pays. A notre niveau, nous procédons à une mise en relation des hommes d’affaires de ces deux pays à travers les informations, mais aussi les formations.
Quels ont été les acquis de la participation de la Chambre du commerce au 5e Forum international Afrique développement ?
La signature de la convention fait partie des acquis du forum. La chambre du commerce a été invitée à participer au 5e forum par la banque Attijariwafa. Bien évidement, nous avons répondu présent, car ce forum regroupe des hommes d’affaires venus du monde entier, et il est un forum économique important en Afrique. La Chambre du commerce a donc accompagné des hommes d’affaires du Burkina.
Nous avons tiré beaucoup de profit lors de cette rencontre. Cela nous a permis de nous inspirer de l’expérience de la banque qui est partie de rien et qui fait aujourd’hui la fierté du continent. Cela nous a aussi permis de savoir que derrière ce groupe, il existe une réelle volonté politique d’accompagner les entrepreneurs marocains à travers l’Afrique et le monde. Les Marocains sont aujourd’hui dans des domaines clés comme les banques, les assurances, les Btp, le transport, et ils sont pratiquement les premiers en Afrique subsaharienne.
Tout ceci est né d’une volonté politique, car ils ont été soutenus. A notre niveau, nous allons aussi pousser cette volonté et soutenir nos hommes d’affaires afin d’être aussi un pays de destination et un pays exportateur d’un certain nombre de services.
Germaine Birba
Des rapports au beau fixe
Le Burkina Faso et le Maroc entretiennent des relations d’affaires depuis de longues années. Toutefois, ces dernières années, les hommes d’affaires marocains ont fait du Burkina Faso une destination prisée. Ils y ont implanté leurs affaires dans le domaine des télécommunications, les banques, les médias, etc. La signature de la convention entre la chambre du commerce du Burkina et celle du Maroc est une opportunité pour booster davantage le commerce entre ces deux pays.