Editorial

Balle à terre

Des agents de santé ont été agressés par deux fois dans l’exercice de leur fonction, sur leurs lieux de travail, par des accompagnants de malades. En cause, la qualité de la prise en charge de personnes en détresse, qui malheureusement ont succombé à leurs blessures. On peut comprendre la colère et le désarroi qui habite chacun face à la perte d’un proche dans de telles conditions. Pour autant, doit-on admettre de tels actes de violence?
La proximité des deux faits oblige à une vraie introspection collective afin d’éviter de transformer le pays en un véritable far-west où chacun règle ses comptes à son adversaire sans passer par les voies officielles de recours.
La question qui vient tout de suite à l’esprit est de savoir quelles sont ces voies de recours et ont-elles jamais fonctionné ? Il y a là un véritable travail d’information et de communication à faire auprès des usagers pour qu’ils sachent où porter plainte dans certains cas.
Mais ce n’est pas tout, l’hôpital n’appartient pas qu’à ceux qui y travaillent. Les syndicats sont bien seuls dans leurs revendications d’équipements et d’infrastructures modernes et fonctionnels pour nos centres de santé. C’est un préalable important à la prise en charge des patients.
Après, il est plus aisé pour les ordres professionnels de juger de la faute professionnelle ou de la négligence d’un agent de santé, de tirer les oreilles à certaines brebis galeuses pour leurs manquements.
Les urgentistes qui ont eu maille à partir avec les usagers ne sont qu’un maillon de la chaine de prise en charge dans nos hôpitaux. Ils travaillent avec les moyens mis à leur disposition, et Dieu seul sait dans quelles conditions. Et cela doit interpeler la puissance publique, parce que personne n’est à l’abri d’un accident ou d’une urgence médicale.

Abdoulaye TAO

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