La deuxième édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tient à Ouagadougou du 28 au 30 septembre 2017 sous le thème «quelles stratégies pour une meilleure intégration du secteur minier aux économies des pays africains?» Cette deuxième édition se tient à un moment où le secteur minier ne manque pas d’actualité.
La dizaine de mines industrielles en exploitation, avec une production estimée à 38,125 tonnes d’or et 155.679 tonnes de zinc, a contribué à hauteur de 189,983 milliards de F CFA au budget national sous forme d’impôts et de taxes.
Cette contribution est en hausse par rapport à l’année 2015 où 36,35 tonnes d’or et 126.940 tonnes de zinc produites ont généré 168 milliards de F CFA de recettes. La hausse de la production d’or et la légère remontée du cours de l’or en 2016 ont donc eu un impact sur la génération de recettes fiscales au profit du budget national.
La hausse de la production a aussi eu un impact sur les recettes d’exportation. De 908,5 milliards de F CFA en 2015, les recettes d’exportation du secteur minier sont passées à 1.022,8 milliards de F CFA, augmentant par l’occasion la contribution à la formation du produit intérieur brut de 8,3% en 2016, contre 6,8% en 2015.
La production d’or en 2017 ne devrait pas connaitre une grande variation par rapport à celle de 2016. Contrairement à l’année 2016 où Roxgold et Karma sont rentrés en production, cette année n’a pas enregistré d’entrée en production de nouvelles mines industrielles. Mais plusieurs mines dont Youga, Bissa-Gold, Taparko ont procédé à des extensions.
La production d’or entre 2016 et 2017 aurait pu rester stable si la Société des mines de Belahouro, exploitant le site d’Inata, n’avait pas suspendu ses activités dès le premier trimestre de l’année 2017. L’espoir repose donc sur Houndé Gold de la société Endeavour, dont les travaux de construction sont sur le point de s’achever, et Semafo-Boungou qui a lancé sa construction cette année.
Le Burkina compte aussi sur le fait que les projets de certaines sociétés minières sont très avancés. C’est le cas d’Orezone Bomboré SA, de la société des mines de Sanbrado, de Konkéra, de Gryphon, de Kiaka, etc.
En 2017, le permis d’exploitation du calcaire de Tin Dioulof a été attribué à la société Sahelian Mining SA (Diamond Cement), suivant le décret 2017-103 du 13 mars 2017.
Plusieurs autres acteurs interviennent dans l’exploitation de l’or au Burkina. Il s’agit des mines semi-mécanisées qui regroupent des exploitants dont les capacités de production sont moindres par rapport aux mines industrielles.
En dessous de ces acteurs, on retrouve les exploitants artisanaux. Malheureusement, ce sous-secteur est dominé par l’exploitation anarchique. On dénombre aujourd’hui pas moins de 1,2 million d’exploitants artisanaux d’or.
Enfin, les comptoirs d’achat chargés de collecter l’or produit par les exploitants artisanaux constituent aussi un secteur émaillé de fraudes à grande échelle. Prétextant de la cherté des taxes à payer à l’exportation, de nombreux acteurs de ce secteur s’adonnent à des fraudes, faisant perdre au budget national des recettes.
L’enquête parlementaire sur les mines publiée en octobre 2016 évalue ce manque à gagner à 30 milliards de F CFA par an. Suite aux recommandations de cette enquête, la nouvelle loi portant commercialisation de l’or a baissé le montant de la taxe à l’exportation de 450.000 F CFA à 200.000 F CFA le kilogramme.
Elie KABORE
Arrêt des activités à la mine d’Inata
La mine d’Inata a obtenu son permis le 25 mai 2007 (Décret N°2007-339/PRES/PM/MCE/MFB/MEDEV/MECV). La date d’expiration dudit permis est fixée au 25 mai 2027.
Cette société minière est enregistrée sous le numéro IFU 00011610 K. Selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), la mine d’Inata a une production annuelle moyenne de 2,5 tonnes d’or, générant des recettes d’exportation moyennes annuelles de 50 milliards de F CFA.
La mine comptait 778 employés en fin 2015 dont 724 nationaux et 54 non nationaux.
Mais depuis le début de l’année, les activités de la mine sont à l’arrêt et le personnel mis au chômage technique.
Cette situation résulte de plusieurs facteurs dont la situation économique difficile de la société, les grèves des travailleurs, la saisie de l’or destiné à l’exportation suite à une décision de justice visant à indemniser des travailleurs licenciés, etc.
Une situation malheureuse aussi bien pour le budget national et de la commune qui l’abrite que pour les nombreux employés et les fournisseurs de biens et services qui avaient des contrats de prestations avec la mine.