C’est oublié, la contreperformance de cette année qui a failli brouiller cotonculteurs et sociétés cotonnières sur la qualité des intrants. La production nationale tournerait autour de 613.000 tonnes, y compris les 1.300 tonnes de coton biologique équitable. La baisse est confirmée, mais la surprise vient de la qualité de la fibre de cette «mauvaise» campagne. En effet, selon les rapports de la campagne de commercialisation 2017/2018, «la qualité du coton graine est bonne dans toutes les 3 sociétés cotonnières (99,52% ; classée 1er choix).
Quant à la fibre de coton conventionnel, sa qualité s’est fortement améliorée en termes de longueur, avec des proportions longues de soie atteignant 93,36%, contre 31,27% en 2015/2016 ; époque pendant laquelle 65,24% des fibres produites étaient de la variété CGM.
La soie courte quant à elle ressort à 0,33%. Ces résultats révèlent que les principaux problèmes qui ont conduit à la suspension provisoire de la culture du CGM sont quasiment résolus ; et confirment, si besoin en était encore, «la justesse du choix fait par les acteurs de la filière coton».
Les choses semblent rentrer dans l’ordre. L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a donné le top de départ de la campagne 2018/2019 le 27 avril dernier. Cette sortie médiatique intervient après que le gouvernement a pris la décision de soutenir exceptionnellement la filière après la contreperformance de la campagne précédente en y injectant 14 milliards de FCFA. L’interprofession annonce un objectif de 836.000 tonnes, soit +37% par rapport aux productions réalisées en 2017/2018. L’amélioration du rendement moyen de champ à 1.000 kg/ha permettra, selon elle, d’atteindre cet objectif. Cette projection s’appuie également sur les intentions de surfaces à emblaver par les producteurs. Pour motiver les producteurs en tenant compte des cours du coton sur le marché international, l’AICB a annoncé le prix d’achat du kilogramme de coton à 250 FCFA pour le 1er choix, soit une hausse de 5 FCFA par rapport à campagne précédente, et à 225 FCFA pour le 2e choix.
L’AICB a également communiqué les prix de cession des intrants pour la campagne 2018/2019. Ces prix n’ont pas bougé (Voir tableau). L’AIBC a expliqué que ceux-ci ont été obtenus grâce à une subvention de l’ordre de 16,288 milliards de FCFA dont 9,614 milliards de FCFA fournis par l’Etat et le reste, soit 6,674 milliards de FCFA, apporté par les sociétés cotonnières.
FW