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Remise à plat des salaires: Réduire les écarts

La conférence sur la réforme du système des rémunérations s’est tenue du 12 au 14 juin 2018. A la fin des travaux, la conférence a décidé de la mise en place d’un comité technique chargé de faire des propositions de mise en œuvre des recommandations formulées à l’occasion. Il devait faire des propositions dans le sens de trouver une solution au risque d’insoutenabilité des salaires par le budget national, d’une part, et de réduire les écarts entre les salaires, d’autre part. Les propositions qui seront issues du travail de ce comité technique seront validées par le gouvernement en Conseil des ministres, avant leur mise en œuvre à compter du 1er janvier 2019.

Comment les écarts entre les salaires seront-ils réduits ?
La conférence, ayant constaté des écarts entre les salaires, a recommandé de travailler à les réduire. A titre de comparaison des salaires des magistrats, des policiers, des Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP) avec ceux des autres cadres de catégorie A de l’administration publique ; qui ont tous été recrutés avec le niveau d’études universitaires Bac+4 pour intégrer l’administration publique après 2 ans de formation dans une école professionnelle; à leur sortie, la conférence a constaté un trop grand écart entre leurs salaires.
Si le magistrat nouvellement en fonction bénéficie d’un salaire minimum de 887.842 FCFA; le commissaire de police débutant, lui, reçoit comme premier salaire 368.104 FCFA. Ce salaire est presqu’identique à celui reçu par un inspecteur de la GSP (318.620 FCFA), un inspecteur des eaux et forêts (329.120 FCFA) et un greffier de catégorie A (368.120 FCFA). Pendant ce temps, l’inspecteur du trésor, des impôts, l’administrateur civil et les autres cadres de catégorie A de l’administration perçoivent un salaire minimum de 236.325 FCFA. Un salaire dont le montant équivaut à une indemnité d’un magistrat. Ce salaire minimum d’un cadre de catégorie A de l’administration ne vaut même pas celui de l’agent de catégorie B de la police nationale qui est de 256.021 FCFA, d’un agent de catégorie B des eaux et forêts (249.158 FCFA), d’un agent de catégorie B de la GSP (239.111 FCFA) ou d’un greffier (277.111 FCFA). Cet actuel salaire minimum d’un cadre de catégorie A de l’administration est donc en concurrence avec celui de l’agent de catégorie C de la police. En effet, l’assistant de police bénéficie d’un salaire minimum de 210.292 FCFA ; soit une différence de 26.033 FCFA avec celui du cadre de catégorie A de l’administration publique. Un agent de catégorie A de la Fonction publique reçoit presque le même salaire qu’un agent de catégorie C de la GSP (196.312 FCFA), un greffier (214.812 FCFA) ou un agent des eaux et forêts (190.556 FCFA). C’est cette différence de salaires qui amène les uns et les autres à exiger un meilleur traitement.
D’où les nombreuses grèves. En convoquant cette conférence, le président du Faso a voulu trouver une solution au traitement au cas par cas des difficultés rencontrées. Les agents des catégories A, B, C, D sont les plus nombreux de l’administration publique. Ils représentent, selon l’étude diagnostique du système des rémunérations des agents publics de l’Etat qui a servi de support à cette conférence, près de 80% des agents publics. C’est cette majorité qui a les salaires les plus bas. Les propositions des forces vives de la nation, à l’issue de la conférence, prévoient de revoir à la hausse le niveau des salaires de cette grande majorité d’agents. L’objectif est de ramener ces salaires au même niveau que ceux des agents de la police nationale. Plus concrètement, un cadre de catégorie A de la Fonction publique débutera, si ces propositions aboutissent, avec un salaire minimum de 368.104 FCFA. L’agent de catégorie B débutera avec 256.021 FCFA et celui de catégorie C aura un salaire de 210.292 FCFA. En somme, tous les agents nouvellement recrutés auront au moins 100.000 FCFA de plus que les salaires initiaux leurs ainés. Ce n’est pas tout ! Les anciens agents bénéficient d’une révision à la hausse de leurs salaires. Ils seront reclassés en fonction de leurs catégories, de leurs anciennetés, etc. Les augmentations se feront de manière harmonisée et progressive. C’est-à-dire qu’elles seront étalées sur au moins 2 à 3 années.


 

Où trouver l’argent pour financer ces augmentations ?

Selon l’étude diagnostique du système des rémunérations des agents publics de l’Etat, la progression des salaires ces dernières années indique que la masse salariale dans le budget 2020 avoisinerait les 1.000 milliards de FCFA. Des craintes subsistent donc quant à la capacité du Burkina à honorer les salaires à la longue. Le comité technique devrait donc apporter une solution au risque d’insoutenabilité des salaires. Il est constaté à ce jour que la masse salariale ne connait pas une grande augmentation. Il s’agira de réduire certains avantages pour financer la hausse des salaires. Plus concrètement, les agents du ministère de l’Economie et des Finances verront le montant de leurs fonds communs revu à la baisse.
Ne serait-ce pas une remise en cause d’un acquis ?
A cette question, la conférence a répondu par la négative. Ces agents bénéficient déjà d’une prime de rendement annexée au taux de recouvrements. Réduire les fonds communs ne devrait absolument pas poser de problème, puisque ces agents verront également leurs salaires augmenter.

 

Elie KABORE

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Un commentaire

  1. Ce qui est fou est fou. Rien de raisonnable ne peut soutenir la disparité des salaires. Il y avait un monstre froid qui s’était agrippé au pouvoir et qui l’avait confondu à son portefeuille et se faisait extrêmement généreux pour soudoyer les corps qui pouvaient lui faire mouche. Sinon, rien de scientifique ne justifie cette bavure apparemment irréversible.

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