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Politiques publiques et inégalités : Le Burkina au 126e rang

Le Nigeria, l’Ouzbékistan et Haïti figurent parmi les États dont les politiques publiques alimentent les inégalités sociales, selon le rapport sur l’Indice de l’engagement à la réduction des inégalités 2018, publié conjointement le 9 octobre 2018 par OXFAM et Development Finance International (DFI). Dans un communiqué rendu public le 9 octobre, OXFAM informe que «cet indice classe 157 pays sur la base de leurs politiques en matière de dépenses sociales (santé, éducation et protection sociale), de fiscalité et du droit du travail ; 3 domaines que ces organisations estiment essentiels pour réduire les inégalités». Le rapport relève que certains pays prennent des mesures positives pour combler le fossé entre les riches et les pauvres. Dans l’ensemble, tous les pays, y compris les «bons élèves», peuvent mieux faire, note le rapport. Qu’en est-il du classement du Burkina Faso dans ce rapport ?

Le rang du Burkina  Faso dans ce classement n’est pas reluisant. Il se situe au 126e rang dans le classement général des 157 pays évalués. Lorsqu’on examine les 3 domaines concernés par l’indice, on se rend compte qu’en matière de dépenses sociales (santé, éducation et protection sociale), le Burkina se trouve au 87e rang. En matière de politiques fiscales, il est à la 141e place sur les 157 pays concernés par l’indice. Enfin, il se classe au 104e rang concernant le droit du travail et le salaire minimum. Le Burkina pêche par sa politique fiscale. Dans le classement général, sur 157 pays évalués, le Danemark arrive en tête du classement. Ce pays présente les politiques fiscales parmi les plus progressives au monde et l’une des meilleures politiques de marché du travail, surtout celles en matière de protection des femmes sur les lieux de travail.

Le Danemark est suivi de l’Allemagne, de la Finlande, de l’Autriche, de la Norvège, etc. Le Nigeria occupe la dernière position du classement des 157 pays, parce que les dépenses sociales de ce pays restent faibles. Au Nigeria, un enfant sur 10 meurt avant l’âge de 5 ans et 60 % de filles en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisées. Dans ce pays, le nombre de violations du droit du travail augmente d’année en année. Mais, avant le Nigeria, on retrouve l’Ouzbékistan à la 156e place, Haïti 155e place et le Tchad au 154e rang. Examinant les politiques fiscales des 157 pays, on se rend compte que les résultats sont mitigés. Intéressons-nous aux aspects qui concernent le Burkina dans le rapport. Concernant la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), si des pays comme le Brésil, la Roumanie et Trinidad ont réduit leurs taux l’année dernière, d’autres (Colombie et Sri Lanka) l’ont augmenté. De plus, des pays comme le Burkina Faso et le Sénégal ont renforcé les exonérations de TVA en faveur des pauvres. Dans l’ensemble, les taux moyens de la TVA sont de l’ordre de 15,5 %, alors qu’il est de 18% au Burkina Faso. Les taux moyens de l’impôt sur les sociétés se situent entre 24,65 % et 24,48 % dans le monde. Le Burkina, avec un taux de 27,5%, figure parmi les pays qui ont augmenté leurs taux (applicables au secteur minier) ; avec la Corée du Sud et Taïwan. Plus de la moitié des pays ont augmenté leurs salaires minimums plus rapidement que leurs Produits intérieurs bruts (PIB) par habitant, souligne le rapport. Les hausses les plus fortes concernent le Burkina Faso, le Mali, l’Indonésie, Madagascar, etc.
L’indice a été publié en prélude à la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à Bali (Indonésie), tenue la semaine passée. Une édition région Afrique de l’Ouest sera publiée en décembre 2018 en marge du sommet des chefs d´Etat de la CEDEAO qui se tiendra à Abuja au Nigeria. Des lancements de l’indice interviendront ensuite dans certains pays d´Afrique de l´Ouest dont le Burkina Faso. Cette deuxième édition de l’indice inclut de nouveaux indicateurs sur l’évasion fiscale, les violences faites aux femmes et le recours à des sources de données plus récentes. Ce nouvel indicateur sur les violences faites aux femmes révèle que, malgré les importantes avancées réalisées ces derniers mois par les associations de défense des droits des femmes notamment, moins de la moitié des pays dispose de lois appropriées sur le viol et le harcèlement sexuel.

Elie KABORE

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