Finances-Banques

Bourse : Les journalistes face à l’information financière

Lors de la 14e édition des Journées de la Bourse, les 12 et 13 novembre, à Ouagadougou, sous l’égide de la Bourse régionale des valeurs immobilières (BRVM) de l’UEMOA, les journalistes ont été conviés à un atelier sur le thème de l’importance de la communication boursière. Jugée tantôt sensible tantôt secrète, l’information boursière peine à entrer dans les habitudes des hommes de médias, d’autant plus que la fonction «communication financière» au sein des entreprises burkinabè n’existe pas à part entière.

Mais, qu’est-ce que la communication financière ?
Pour répondre à cette question, la BRVM a dépêché au sein des journalistes burkinabè son chargé de communication financière, Corinne Ormon. Pour elle, il s’agit d’une stratégie optimale avec des avantages concurrentiels. «Elle crée la confiance, fidélise les actionnaires, motive et convainc de nouvelles cibles», a-t-elle expliqué lors de la présentation.
Et de poursuivre que même s’il s’agit d’un exercice nouveau pour la plupart des entreprises inscrites en bourse, il reste incontournable pour atteindre les différentes cibles et partenaires.
La bourse, il est vrai, est un concept assez nouveau au Burkina Faso où seulement 3 sociétés sont cotées à la BRVM. Il s’agit de l’ONATEL-BF, de Coris Bank et de Bank of Africa (BOA) Burkina. Il est donc normal que le concept de communication financière soit lui aussi peu connu ; surtout de la presse.
En matière de communication boursière, il y a des contraintes réglementaires à respecter. Selon le deuxième communicateur, Gilbert O. Sinaré, directeur général de la SOFIGIB Nexa, ces contraintes visent d’abord à préserver l’équilibre du marché boursier et à s’assurer que l’information boursière soit d’abord validée par les commissaires aux comptes et surtout diffusée par un canal régulier et officiel.

Au lancement de la 14e édition des Journées de la Bourse, le Premier ministre était entouré de l’ancien Premier ministre Tertius Zongo (à gauche), keynote speaker de la rencontre, et du Dr Adoh Kossi Amenounvé (à droite), directeur général de la BRVM.

Pour ce faire, les comptes, les résultats et les publications financières des sociétés cotées doivent être audités par des commissaires aux comptes. C’est l’une des exigences du Conseil régional qui a aussi institué les agences de notations afin d’assurer une meilleure qualité de la communication financière.
L’information capitale a un fort impact. Si elle n’est pas vérifiée et véridique, elle peut faire couler une société en quelques heures. C’est pour ce faire que les journalistes ont été conviés et impliqués en ces 24es Journées de la Bourse au Burkina. Mais, qu’est-ce qu’une bonne information boursière ? Comment comprendre la bourse et à qui s’adresser ? Ce sont, entre autres, les questions qui ont été posées au 3e communicateur ; le directeur de publication de L’Economiste du Faso ; Abdoulaye Tao. «On observe la multiplication de réunions et conférences de presse au moment de l’annonce des résultats ailleurs. Ce qui n’est pas le cas chez nous au Burkina», a déploré Abdoulaye Tao au début de sa communication.
Les raisons ? Une presse économique et financière embryonnaire, la culture du secret, peu de culture boursière (pour les ménages et peu d’entreprises cotées) et aussi et surtout l’absence de la fonction de communication financière qui réduit l’accès à cette information aux journalistes.
A la fin de cet atelier d’échanges, les journalistes ont demandé à la BRVM plus de rencontres, d’échanges et aussi de formations sur l’information boursière.
Des conclusions de cette formation, il ressort que l’objectif des Journées de la BRVM, à savoir lever les barrières de la méconnaissance de la bourse, reste toujours d’actualité. Dédiées aux acteurs du marché financier, au monde des affaires et au public burkinabè, ses Journées se sont articulées autour de plusieurs sessions.
Des sessions qui ont tourné autour du thème retenu pour cette 14e édition : «L’innovation et le développement des marchés financiers». Notons que c’est la 2e fois que ce tient ce genre de rendez-vous du marché financier régional au Burkina Faso. Pour cette année 2018, c’est le Premier ministre Paul Kaba Thiéba qui a présidé la cérémonie de lancement. Pour lui, ces journées BRVM visent à «démystifier la bourse». Le chef du gouvernement est ensuite revenu sur le nombre de sociétés cotées au Burkina ; au nombre de 3 ; pour une capitalisation estimée à plus de 600 milliards de FCFA. Une situation encourageante pour Paul Kaba Thiéba qui souhaite par ailleurs que beaucoup d’entreprises en fassent autant.

NK


 

Plusieurs thèmes seront développés au cours de la 14e édition des Journées BRVM

Il s’agit des   «Enjeux de la régulation pour le développement des marchés des capitaux en Afrique » ; du «Financement du développement en Afrique : quelle contribution au renforcement de la croissance économique du continent»; du «Financement des PME à travers les marchés des capitaux»; de l’«Introduction en bourse des entreprises : comment réussir son parcours ?»;   de l’« Investir en bourse ; définir sa stratégie gagnante et comment se faire accompagner ». L’édition 2018 a connu, lors de la première Journée, entre autres, une conférence d’affaires pour les PME, des rencontres B to B, trois ateliers thématiques qui ont abordé l’introduction en bourse des entreprises, l’importance de la communication financière et la stratégie gagnante lorsqu’on investit en bourse. Au moins, 300 personnes dont des autorités politiques et institutionnelles, des dirigeants de banques, de sociétés d’assurances, des dirigeants et cadres d’entreprises, des membres d’organisations socio-professionnelles, des particuliers y ont pris part.

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