La Chine et le Burkina Faso sont en pleine phase de lune de miel. La coopération entre les deux pays a été renouée, après plus de 20 ans de divorce. Actuellement, ils multiplient les efforts pour se séduire mutuellement. Du coté chinois, les experts dépêchés sur le territoire en sont les émissaires.
Et quoi de plus fort pour marquer cette relation gagnant-gagnant que de s’intéresser aux secteurs en pleine évolution. L’un de ces secteurs est l’agriculture.
Au Burkina Faso, l’agriculture occupe plus de 85 % de la population active, contribue à environ 33% au Produit intérieur brut et assure plus de 85 % des recettes d’exportation (SNDR, 2012).
Les céréales constituent la base de l’alimentation des populations et le riz est la quatrième céréale cultivée au Burkina tant sur le plan de la superficie que celui de la production.
La consommation du riz au Burkina Faso est en constante augmentation alors que la production nationale de riz couvre à peine 47% des besoins de la population.
Paradoxalement, le Burkina dispose d’un fort potentiel non encore exploité dans le domaine de la riziculture: environ 500.000 ha de bas-fonds aménageables, dont moins de 10% sont aujourd’hui aménagés et plus de 233.500 ha irrigables, dont moins de 5% sont actuellement mis en valeur.
En plus, les maux qui minent le secteur du riz local sont connus. Il s’agit entre autres du manque d’infrastructures de stockage et de séchage, de matériels de travail et du manque de formation des producteurs, ainsi que du manque de semences de qualité à haute intensité de production.
De ce fait, le secteur du riz se veut prioritaire pour la coopération entre les deux pays.
Booster le riz local
D’une part, le Burkina Faso dispose du potentiel pour booster sa production locale, de l’autre la Chine, pays du riz par excellence, grand producteur, possède des techniques en matière agricole et particulièrement dans le domaine du riz.
Le rapprochement de ces deux pays annonce donc une nouvelle dynamique dans la production locale du riz dans notre pays. Une dynamique poussée par l’amitié qui réunit les deux peuples.
C’est ainsi qu’une délégation du Projet Riz Pluvial (PRP) a conduit une équipe d’experts chinois en août dernier à Koumséogo dans le Ganzourgou et à Bagré dans le Boulgou. La délégation chinoise est allée explorer les possibilités d’intervention pour une intensification de la production de riz au Burkina Faso. Depuis 5 mois, des experts chinois sillonnent le pays afin de s’imprégner auprès des producteurs locaux des méthodes usités pour le riz local. Conclusions: la production de riz au Burkina Faso pourrait encore être améliorée.
Sur les 9 millions d’hectares de terres arables répertoriés, 3,688 millions d’hectares de terres sont cultivés. Sur les 53,12 millions d’hectares de terres non cultivés qui restent, 200.000 hectares peuvent encore être utilisés pour cultiver le riz. Ce qui contribuera à relancer le secteur.
Et cela passera par 3 phases. La première consitera à sélectionner des variétés de riz à haut rendement adaptées à l’utilisation locale. Actuellement, le Burkina Faso produit principalement du riz ordinaire, dont le rendement est d’environ 5 tonnes/hectares, tandis que le rendement en riz super hybride est supérieur à 12 tonnes. L’appui des experts ici serait de tester et de sélectionner des semences hybrides adaptées au climat.
Ensuite, ils pourraient renforcer les infrastructures agricoles. Leurs connaissances en la matière devraient permettre à ce niveau de construire de petits barrages et des puits, d’aménager les bas-fonds, etc. L’objectif étant de promouvoir la construction de terres agricoles à rendement élevé et stable. La troisième phase sera de renforcer la promotion de la technologie de riz à haut rendement, d’obtenir une bonne qualité de semence et d’atteindre un rendement élevé et une efficacité élevée. En attendant que tout cela soit mis en place, les experts chinois se préparent à louer un champ de producteur de riz à Bobo-Bama et à collaborer avec des techniciens et des producteurs locaux pour mener les travaux d’essai et de démonstration sur les semences de riz.
NK
Le riz au Burkina Faso
En 4 phases essentielles :
Début de la production du riz autour des années 1960;
De 1960 à 1990: accompagnement de l’Etat dans le développement de la filière;
1990-2007: libéralisation de la filière, regroupement des différents acteurs du secteur, naissance du CIR-B;
Depuis 2008: retour de l’Etat, nouvelles normes, intérêt du public burkinabè pour le riz local, développement de la production nationale
Les variétés
Selon le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, les principales variétés de semences de riz cultivées au Burkina Faso sont: FKR 19; TS2 et les Nerica (FKR 45N, FKR 60N, FKR 62N). Ces variétés sont sont utilisées en fonction des zones et des types de production.
Quatre variétés sont disponibles: il s’agit du type FKR43 et trois espèces du NERICA (FKR45N, FKR47N et FKR49N) ayant un cycle compris entre 95 et 100 jours avec des rendements en zone favorable de 4 à 5 tonnes à l’hectare
Les lieux de production
Au Burkina Faso, la production du riz est développée essentiellement dans 4 régions qui se répartissent plus de 70% de la production nationale. Il s’agit des régions du Centre-Est avec 22%, des Hauts-Bassins avec 20,3%, des Cascades avec 18,26% et de la Boucle du Mouhoun avec 9,6%.
Les localités sont Bagré, Banzon, la vallée du Sourou, la vallée du Kou, Karfiguéla et Mongtedo.o
Source : Comité inter-professionnel de riz du Burkina