Société-Culture

Machines à sous : Le nouveau phénomène des quartiers périphériques

Un peu partout dans la ville de Ouagadougou et particulièrement dans les zones périphériques, on peut observer parfois, quelques petits attroupements dont le centre d’intérêt est le plus souvent, une petite machine à sous. Elles font l’objet d’attraction auprès de nombreux jeunes, qui s’y adonnent à cœur joie. Si certains y vont pour le plaisir, d’autres par contre espèrent se faire de l’argent «facile» en misant juste quelques francs. Ce phénomène prend de l’ampleur et n’est pas sans conséquences.
Tout porte à croire qu’un réseau est en place, importe de l’étranger ces machines pour ensuite les disposer dans certains quartiers, notamment périphériques.
Les machines sont confiées à des riverains qui se chargent de gérer et de surveiller «la poule aux œufs d’or». Pour jouer, il faut juste y introduire une pièce de 100 FCFA et lancer sa combinaison. Ils sont nombreux, ces jeunes qui, à longueur de journée, perpétuent ce geste en dépit du fait que cette situation les ruines et leur vide les poches.
Les accros, jeunes, chômeurs, débrouillards ou petits commerçants, qui fondent l’espoir de tirer le gros lot un de ces jours, plongent ainsi dans un cercle vicieux qui les conduit inéluctablement vers la dépendance et plus de pauvreté. Les vrais gagnants, ce sont les gérants de ces boîtes à sous. Issaka Sawadogo, gérant de machines à sous, affirme que: «C’est un business très juteux, car on peut engranger jusqu’à 100.000 FCFA par jour selon l’affluence dans la zone».
Selon Paul Ouédraogo, jeune chômeur, le peu d’argent qu’il obtient à travers de petites activités, il le dépense dans la machine à sous. Il confesse jouer sur cette machine pour se faire de l’argent, car il assimile cela à une activité qui peut être rémunératrice ; cependant, il se dit conscient des pertes qu’il engrange mais a du mal à décrocher, ce qui s’assimile à une addiction. Il affirme perdre autant qu’il gagne : « Je gagne souvent la somme de 5000 FCFA mais je perds les 3 /4 sur place en visant plus gros »
Dans les normes, pour exercer une telle activité, les promoteurs de ces machines doivent se conformer aux lois en vigueur, c’est-à-dire qu’ils devront obtenir les accréditations nécessaires.
La pratique des jeux de hasard est conditionnée par l’obtention d’une autorisation expresse du ministre chargé des finances .Une fiche technique pouvant être retirée sans conditions dans les locaux de la DGTCP. Les contrevenants aux dispositions de la règlementation sur les jeux de hasard encourent des sanctions. Cette activité est encadrée par le décret portant organisation des jeux de hasard du 08 mai 2008. Toute la question est de savoir à quelle législation les machines à sous qui pullulent actuellement les quartiers périphériques sont effectivement soumises. Certaines déclarent payer des taxes, sans toute forme de précision.

Rachid Ouédraogo (Stagiaire)


Un casino virtuel qui fait des heureux et des victimes

A l’instar des machines à sous qui s’installent peu à peu au Burkina, l’application 1XBET est une plateforme numérique qui a comme terminal une application mobile, cette plateforme est un casino numérique qui offre une pléthore de jeux de paris particulièrement dans le domaine sportif. Ce casino numérique se développe également de plus en plus au sein de la jeunesse, qui se laisse embarquer. L’objet d’attraction de la jeunesse burkinabè dans cette application, est sans doute le jeu de paris sur les scores de matchs de football, une véritable aubaine pour les passionnés de ce sport. Pour Assami Sawadogo : «Avec cette application, je peux me faire de l’argent par le biais du football». La monnaie de transaction de ces paris est le BET coins ou money numérique convertible en FCFA.
Cependant, les entreprises numériques réalisent des affaires importantes avec des revenus qui échappent à toute imposition, du fait de la non-maîtrise desdits revenus par les administrations fiscales. Un rapport des députés de l’Union européenne favorable à une taxe sur les GAFA (GOOGLE, APPLE, FACEBOOK, AMAZONE) estime les pertes en recettes fiscales annuelles à 5,4 milliards d’euros. Certaines entreprises numériques qui n’ont aucune représentation au Burkina Faso ne sont pas régies par les lois burkinabè.

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