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Société-Culture

Insécurité alimentaire : Un nouvel outil pour prévenir les crises

Le Burkina Faso, en particulier, et tous les pays du Sahel, en général, vont-ils réussir un jour à sortir de la pauvreté et atteindre la sécurité alimentaire? A ce propos, les réponses sont mitigées. Et là où beaucoup seraient tentés de répondre par la négative, il y a des institutions qui gardent espoir.
C’est d’ailleurs pour cela qu’elles se sont engagées dans ce combat. Il s’agit de la Confédération paysanne du Faso (CPF) qui, en collaboration avec le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) et le Secrétariat du club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE), a organisé à Ouagadougou, un atelier le jeudi 20 juin 2019 pour mettre en place un Comité national de veille citoyenne et parlementaire sur l’application de la charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires (PREGEC) au Burkina Faso.
A travers ce cadre, les organisations paysannes, celles de la société civile et du secteur privé se sont engagées à interpeler les pouvoirs publics et leurs partenaires techniques et financiers sur le respect des engagements pris en la matière par les gouvernants et les institutions internationales. Plus concrètement, cette rencontre va permettre au comité de définir les engagements prioritaires sur lesquels il compte travailler. Aussi, la quarantaine de participants avait la mission d’établir la durée du mandat dudit comité, sa mission, ses objectifs, etc.

Des parlementaires pour interpeler l’Etat au besoin
Si l’on en croit les explications du Secrétaire permanent de la CPF, Issoufou Porgo, il s’agira pour eux de s’assurer que les promesses seront réalisées. «Est-ce que nous-mêmes nous assurons correctement la

Les participants en pleins travaux pour définir le rôle et les missions du comité. (DR)

veille? Est-ce que les stratégies adoptées sont les plus efficaces? Sont-elles mises en œuvre? Répondent-elles vraiment au besoin? Voilà, entre autres, les questions qui pourront nous guider», a-t-il expliqué, ajoutant: «Les pays ayant des contextes différents, qu’est-ce que le gouvernement du Burkina fait par exemple pour adapter les solutions aux besoins du peuple? Parfois aussi, on doit s’assurer que dans le budget annuel de l’Etat, des dispositions financières sont prises pour permettre à certains instruments de marcher. Déjà, il faut connaitre les statistiques. Pourtant, on pourrait se demander si les structures chargées de les collecter existent. Est-ce qu’elles ont les moyens pour fonctionner?».
Des députés ont été conviés à cette rencontre. En effet, selon les indications du modérateur, Issa Martin Bikienga, qui a été ministre de l’Agriculture dans les années 90, personne, en dehors de l’Assemblée nationale, ne peut contraindre un gouvernement à tenir ses promesses. «C’est pourquoi nous avons voulu impliquer des parlementaires pour leur présenter le contenu de la charte ainsi que les engagements de l’Etat. Pendant que les acteurs de la société civile feront la veille, eux, vont observer ce qui n’est pas mis en application et interpeler le gouvernement quand il le faut. Nous pouvons déjà vous dire qu’ils sont intéressés par le sujet», a déclaré l’ingénieur agro-économiste.

La charte de 90 devait permettre de mettre fin à l’aide alimentaire
En rappel, la charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest est un code de bonne conduite qui décline les engagements des acteurs impliqués dans la prévention et la gestion des crises alimentaires. Lesdits engagements portent sur le renforcement des systèmes d’information, des plateformes de dialogue, de coordination et de cohérence des interventions et les instruments de prévention et de réponse. Elle a été officiellement adoptée le 17 novembre 2011 à Conakry en Guinée, lors de la réunion des ministres en charge de l’agriculture des Etats membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), de la Mauritanie et du Tchad. Conduite dans le cadre du RPCA (Réseau de prévention des crises alimentaires) et animée par le Secrétariat exécutif du CILSS (Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel) et le Secrétariat du CSAO, l’adoption de ce document est le résultat d’un processus participatif et inclusif de la révision de la charte de l’aide alimentaire de 1990.
En effet, selon les informations que nous avons eues, cette première convention est née de la volonté de travailler ensemble autour de la sécurité alimentaire, après les crises que la région a connues entre 73 et 74, puis entre 83 et 84. «C’était le chaos. Les partenaires techniques et financiers se sont mobilisés mais l’aide est arrivée trop tard et ce n’était pas coordonné. Raison pour laquelle, les bailleurs ont travaillé ensemble et se sont mis d’accord sur un certain nombre de principes», nous a-t-on expliqué.
Au fil du temps, les uns et les autres se sont rendu compte que la charte était dépassée, les crises étant devenues de plus en plus complexes, sans compter l’urbanisation et l’arrivée de nouveaux acteurs venant d’autres pays, de la société civile et des ONG. D’où ce nouveau protocole qui couvre les quinze pays membres de la CEDEAO plus le Tchad et la Mauritanie.

Z.S


«Il faut se poser des questions sur la gestion de l’aide»

Selon Issa Martin Bikienga, la charte de 90 avait pour but de faire disparaître l’aide alimentaire. Pourtant, elle est toujours présente, même si elle a changé de forme. «Normalement, on ne devrait plus être à ce stade. Ce n’est pas normal», a-t-il lancé, prenant le cas de l’Inde qui, dans le même contexte, a réussi à s’en sortir malgré le nombre impressionnant de ses habitants. Pour le modérateur de l’atelier, il y a lieu de se poser des questions sur la gestion de l’aide.
Répondant à une question sur le contexte sécuritaire, Issoufou Porgo a indiqué qu’il aurait un grand impact sur la production agricole: «De plus en plus, nous avons des déplacés. Dans le Soum, il y a un village qui est pratiquement vidé. Ces populations se retrouvent dans l’incapacité de produire. Certains ont même perdu leur capital productif, des éleveurs ont perdu des troupeaux, les agriculteurs ont perdu leur stock, leur matériel, et l’insécurité fait qu’aller en brousse pour cultiver est un problème dans certaines zones». «Il y a des localités où les terroristes ont clairement menacé, disant qu’ils ne veulent pas voir une femme au champ où ils interdisent l’utilisation des animaux de trait (âne, cheval, chameau). Tout cela aura forcément des conséquences», a-t-il ajouté. Au niveau de la CPF, il y a des membres d’organisations qui se sont déplacés et qui ont même perdu leur capital productif.

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RAF

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