RH & Compétences

Grève des GRH  : Ils réclament 16,2 millions FCFA d’indemnités par an

Depuis le mois de juin 2019, le Syndicat national des gestionnaires des Ressources humaines de l’administration publique (SYNAGRH) lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail des Gestionnaires des Ressources humaines (GRH). Ils réclament des éléments de motivation.
Pour les agents de catégories P et A, le SYNAGRH revendique 1,25 millions FCFA d’éléments de motivation par mois. Ces éléments sont composés de prime de motivation, d’indemnité d’astreinte, de frais de communication, de frais de carburant et d’indemnités de représentation à servir à ces agents par mois. Ces mêmes éléments doivent être servis aux autres agents de catégories B, C ainsi qu’au personnel d’appui. Toutefois, les montants ont été revus à la baisse.
Les GRH en position de stage de formation, ceux en service dans les représentations diplomatiques, ceux admis à la retraite et les ayants droit des agents décédés ne sont pas oubliés. Ils bénéficient de quelque chose, selon le document que L’Economiste du Faso a pu se procurer.
En plus de la somme de 1,25 millions FCFA par mois, ils exigent 1,2 millions FCFA par an pour les catégories P et A afin qu’ils se procurent des ordinateurs portables, des téléphones portables et des documents juridiques et techniques. En somme, chaque GRH de catégorie P et A recevraient par an, la somme de 16,2 millions FCFA en plus de son salaire.
Ce n’est pas tout ! Un autre point de la revendication concerne les indemnités de responsabilité mensuelle dont les montants varient entre 300.000 FCFA et 75.000 FCFA selon les responsabilités de l’agent. Si la revendication des GRH aboutissait, certains pourraient se retrouver avec des indemnités avoisinant 20 millions FCFA par an, en plus de leur salaire mensuel.
Le SYNAGRH tire sa revendication du protocole d’accords signés avec le gouvernement en 2017. Le point 3.3 qui concerne le renforcement des capacités des Directeurs des Ressources humaines et du ministère en charge de la fonction publique se veut clair. « Les deux parties ont reconnu la nécessité de renforcer les capacités du ministère et des DRH en matière d’infrastructures, d’équipement et de motivation du personnel. Toutefois, ce renforcement de capacité se fera en tenant compte des moyens alloués au ministère », peut-on lire dans le protocole d’accord. Plus loin, il est écrit : « Pour la question de la motivation, le gouvernement convient de la mise en place d’un groupe de travail pour réfléchir sur la question avant fin 2017 ».

Que dit le gouvernement face à ces revendications ?
Pour le gouvernement, les GRH ne sont pas des gestionnaires de finances publiques. Ils ne génèrent pas non plus de recettes et ne peuvent donc pas prétendre à une prime de motivation. Le gouvernement s’appuie sur l’article 92 de la loi de finances 2019 qui institue la prime de motivation. L’article 93 de la même loi stipule que : « Les crédits destinés au paiement de la prime de motivation sont constitués des montants des transactions, amendes, confiscations, pénalités et sanctions de toutes natures mises à la charge des contrevenants à la législation fiscale, douanière et d’une manière générale, aux lois et règlements relatifs à la gestion des finances publiques. Les recettes recouvrées à ce titre au cours d’une année, constituent l’assiette au titre de l’année suivante ».
Dès le début du mouvement, le ministre en charge de l’éducation, Stanislas Ouaro, et son collègue de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, ont participé tour à tour à des négociations avec le SYNAGRH.
Ces négociations n’ont pas permis de trouver un terrain d’entente. Pour le ministre de la Fonction publique, Seni Ouédraogo, le dialogue est rompu entre la partie syndicale et la partie gouvernementale parce que le SYNAGRH ne veut faire aucune concession. Il exige la satisfaction intégrale de la plateforme. Au cours d’une conférence de presse organisée le 4 septembre 2019, le SYNAGRH dément les propos du ministre de la Fonction publique sans pour autant présenter d’autres chiffres.

Elie KABORE


La colère tue des fonctionnaires

En soutien à leur revendication et dans l’objectif d’amener le gouvernement à satisfaire leur plateforme revendicative, les GRH ont entamé un mouvement d’humeur à défaut de l’appeler grève pour échapper aux rigueurs des textes en vigueur. Solliciter pour un avis juridique par le ministre de la Fonction publique, le Conseil d’Etat a déclaré que ce mouvement d’humeur était assimilable à une grève. Cet avis laisse les mains libres pour maintenir un service minimum. Les conséquences de ce mouvement d’humeur frappent directement les fonctionnaires : reclassements et avancements sont bloqués du fait du non-traitement des dossiers, toute chose qui commence à faire grincer des dents. Une colère encore contenue.

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