Le 9 décembre 2019, s’est tenue à Ouagadougou, la cérémonie de la première cotation de l’Emprunt obligataire du Trésor public du Burkina Faso dénommé «TPBF.O9 6,50 % 2019-2027». Pour un montant recherché de 75 milliards FCFA, l’opération a permis de mobiliser 125 milliards FCFA. L’Emprunt obligataire «TPBF.O9 6,50 % 2019-2027» dont le symbole est «TPBF.O9» a été coté ce jour-là à 10.000 FCFA pour un volume de 2.000 titres échangés.
Cette cotation fait de l’Etat burkinabè le 3e émetteur souverain du marché obligataire de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) en termes de régularité, avec un peu plus de 776 milliards de francs CFA mobilisés depuis sa création.
Le maître d’ouvrage de cette prouesse est la Société burkinabè d’intermédiation financière (SBIF). L’emprunt Trésor public du Burkina Faso 6,5% 2018-2019 est le 9e du genre pour le Burkina Faso sur le marché financier de l’UEMOA. 5 ont été arrangés et réalisés avec succès par la SBIF. Le Directeur général de la SBIF, Alexis Lourgo, a, par ailleurs, souligné l’importance d’une telle introduction en bourse, notamment, dans un contexte non seulement embryonnaire de pratique et de culture boursière au sein de l’UEMOA, mais aussi dans un contexte sécuritaire et sociopolitique difficile.
Cette cérémonie de première cotation a vu la présence effective du Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique du Burkina Faso, Célestin Santéré Sanon, qui a réaffirmé l’engagement des autorités du Burkina Faso à accompagner la BRVM et l’ensemble du Marché financier régional dans la mise en œuvre des actions visant à améliorer le financement des économies de notre Union.
Le Directeur général de la BRVM, Dr Edoh Kossi Amenounvé, a, quant à lui, félicité la SGI SBIF, chef de file de l’opération, et les co-chefs de file qui ont conduit l’opération ainsi que toutes les autres SGI, membres du syndicat de placement. Il a également souligné l’importance pour les états de notre Union de recourir au Marché financier régional pour satisfaire leurs besoins de financement à long terme, notamment, ceux en infrastructures identifiées dans les différents Plans nationaux de développement.
En rappel, cet emprunt obligataire par appel public lancé le 12 septembre 2019, par la SBIF, visait à mobiliser un montant indicatif de 75 milliards en faveur du Trésor public pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES). A la clôture de l’opération, le montant total mobilisé s’est élevé à 148.125.000.000, soit un taux de couverture de 197,50%. Cependant, compte tenu de sa stratégie d’endettement, l’Etat burkinabè a retenu 125 milliards sur la somme totale mobilisée.
Les investisseurs sont de divers horizons et de diverses nationalités, notamment, du Burkina, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Niger, de la France. La majorité des souscripteurs sont au Burkina Faso, avec environ 53,21 %, 15,74% résidant au Bénin, 12,25% résidant au Togo, 6,07% au Sénégal et 5,85% en Côte d’Ivoire, 2,98% au Niger.
La capitalisation de la BRVM en hausse
La BRVM est passée de 8 cotations en 2018 à 12 cotations en bourse en 2019. Outre cela, en termes de ressources levées, environ 1.088,229 milliards ont été mobilisés en 2019, contre 809,091 milliards en 2018. Preuve du dynamisme du marché obligataire de l’UEMOA.
En effet, de 2012 à 2019, la capitalisation de ce marché a progressé de 496,79%, passant de 832 milliards à 4.133,338 milliards FCFA à la date du 29 novembre 2019, soit 98% du marché des actions. La BRVM accompagne les pays de l’UEMOA, dont le Burkina Faso, dans la mobilisation accrue des ressources locales, dans le but d’accélérer la croissance pour le développement économique durable. Selon le Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières, Edoh Kossi Amenounvé, «la BRVM entend être, au cours des prochaines années, une bourse innovante au service du financement des économies de l’UEMOA, notamment, les petites et moyennes entreprises». Il a, par ailleurs, rappelé que le programme Elite BRVM Lounge avait déjà enregistré 30 PME pour leur préparation à l’admission à la cote, dont 5 du Burkina. « Les emprunts obligataires sont très importants, car ils sont des sources de financements locales et complémentaires pour les Etats en voie de développement. On demande la participation de la population. C’est un évènement collectif, d’où son importance », a indiqué le Directeur général de la SBIF, Alexis Lourgo.
Ouédraogo Rachid (Collaborateur)
La cotation en bref
La cotation, c’est donner la possibilité aux investisseurs d’acheter ou de vendre les titres. Si un investisseur a besoin de liquidité, il peut vendre ses titres pour ses propres besoins. Ce procédé est appelé la liquidité, et c’est le rôle de la BRVM d’assurer cette liquidité. Chaque fois qu’un actif est négocié, sa cote est mise à jour. Pour le cas de la cotation de l’emprunt obligataire de l’Etat burkinabè, le fixing de départ a été estimé à 20 millions FCFA. L’emprunt obligataire est aussi bénéfique pour les investisseurs, en ce sens que l’Etat burkinabè honore ses engagements à temps. En effet, l’Etat burkinabè rembourse l’intégralité de l’emprunt avec les intérêts dus.