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Industrie locale : Les Burkinabè réfractaires à consommer les produits

Depuis quelques années, les Burkinabè ont recommencé à arborer avec fierté la tenue Faso Danfani. Les premières autorités du pays en donnent l’exemple chaque jour. Le président du Faso actuel et ses ministres en portent sans complexe, suscitant l’admiration de leurs concitoyens.
Ce regain du port de Faso Danfani dont le promoteur attitré n’est autre que le père de la Révolution burkinabè, le Président Thomas Sankara, qui en avait fait une exigence à l’endroit des travailleurs (1983-1987), a amené le gouvernement à le labelliser afin de le protéger de la contrefaçon.
Mieux, ce regain a généré de milliers d’emplois, freinant ainsi le chômage des jeunes et des femmes à travers la création des petites unités industrielles de production et de transformation du coton. Cet enthousiasme du Faso Danfani par les consommateurs burkinabè a été étendu au pagne dénommé «Kokodonda».
Malheureusement, ce patriotisme n’embrasse pas d’autres produits issus de l’industrie locale, tels que l’huile, le sucre et les pneumatiques. Or, ces trois produits sont prisés par les consommateurs, selon une étude de marché menée en 2019 par le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA), qui affirme que la demande est plus forte que l’offre. Une situation qui oblige les distributeurs et importateurs à aller sur les marchés européens, asiatiques et africains pour combler le gap.
Les chiffres dans ce sens sont ahurissants. En effet, il ressort que sur un besoin annuel de sucre estimé à 120.000 tonnes, la SN-SOSUCO ne produit à peine que 32.000 tonnes; ce qui laisse un gap de 90.000 tonnes. Pour l’huile, sur une consommation estimée à 100.000 tonnes, les industries locales couvrent à peine la moitié; d’où un manque de 50.000 tonnes à rechercher. Pire, le stock disponible dans ces trois unités industrielles a du mal à être consommé. Pour l’enlèvement de la production disponible, le gouvernement burkinabè a dû recourir à l’adoption, le 1er septembre 2018, d’un décret portant révision de la liste des produits soumis à autorisation spéciale d’importation et d’exportation (ASI et ASE). Face à cette réalité du terrain, il est légitime de se demander si les consommateurs burkinabè ne sont pas réfractaires aux produits issus des unités industrielles nationales.

8 milliards FCFA injectés dans les produits invendus en 2019
En effet, si le même patriotisme évoqué était mis sur les trois produits suscités, ces industriels n’auraient point de stocks ni de mévente. Mieux, la santé financière de ces sociétés s’emporterait. Selon le ministre, cette mesure exceptionnelle a permis, en 2019, aux distributeurs et importateurs de procéder à l’enlèvement des produits invendus. C’est ainsi qu’au compte de la société Sap Olympic, l’Union des vendeurs de pièces détachées, cycles et cyclomoteurs (UVPD-2C) a, à la date du 30 septembre 2020, enlevé un stock d’une valeur de 890.997.500 FCFA représentant 71% du stock.
Pour le compte de la SN-SOSUCO, les importateurs ont permis d’écouler le reste du stock invendu à la date du 31 décembre 2019, soit 2 300 tonnes de sucre sur les 31.000 tonnes de sucre produites. Pour l’enlèvement des produits d’huile en mévente, les membres du Réseau des importateurs et distributeurs d’huiles alimentaires du Burkina Faso (RIDHA-BF) ont signé un mémorandum en 2018, avec le ministère du Commerce et la SN CITEC. Au nom de ce mémorandum, les membres du RIDHA-BF ont payé auprès de la SN CITEC, 291.000 bidons d’huile de 20 litres, 2.000 paquets de 4 bouteilles de 5 litres et 40 tonnes d’huile en vrac pour un chiffre d’affaires de 4 milliards FCFA, ce qui a permis d’écouler la totalité du stock. Cette suspension de l’ASI qui a atteint ses objectifs à 100% a redonné un souffle nouveau aux trois unités industrielles et surtout a permis de maintenir de milliers d’emplois, selon un communiqué du Groupement professionnel des industriels (GPI) rendu public le lundi 20 janvier 2020.

Revoir la qualité, le prix et l’accessibilité des produits locaux
S’il est vrai que le consommateur est libre de ses choix d’achat et de consommation, il y a que le GPI devra revoir la qualité des produits qui sont mis sur le marché de consommation. Car, pour être compétitif, surtout dans un espace régional, il faudrait convaincre le consommateur burkinabè avec la qualité afin que celui-ci ne soit pas tenté d’aller voir ailleurs. Ensuite, les prix sont souvent évoqués par certains consommateurs comme étant «chers». Il faut des prix incitatifs qui tiennent compte de la bourse des Burkinabè; enfin, le consommateur doit pouvoir trouver le produit partout sur l’ensemble du territoire national. Toutes ces actions doivent être fortement soutenues par l’Etat, à travers la lutte contre la fraude et la contrefaçon des produits importés.

Ambèternifa Crépin SOMDA


Plus de 30 milliards FCFA dans l’achat des produits locaux en 2017 et 2018

Le gouvernement consent des efforts dans la promotion et la consommation des produits locaux. Il a incité les structures étatiques, à travers un arrêté du 31 janvier 2017 portant achat des produits alimentaires locaux N°2017-002/PM/CAB/, à acheter uniquement des produits locaux. Le 3 mai 2019, le MCIA a révélé que ses structures avaient investi 30.827.712.684 FCFA milliards FCFA en 2017 et 2018. Ce montant a servi à l’achat de dix produits locaux suivants : le riz, le niébé, la pomme de terre, l’oignon, la tomate, le sucre, l’huile alimentaire, le haricot vert, le lait et la viande.


Etre compétitif sur le marché local avant de penser à l’international

Le Directeur général du développement industriel, sis au ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (MCIA), Sylvanus Traoré, soulignait, en 2018, que « le Burkina Faso doit chercher à être compétitif sur le marché local avant de penser à l’international».  Aussi, dit-il, que le pays doit chercher à faire du protectionnisme de son marché local, s’inspirer de l’exemple des pays asiatiques et encourager la consommation des produits locaux.

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RAF

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