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Entreprises

Royal Air Maroc : Les premiers chiffres sur l’impact du coronavirus

Dans un contexte mondial d’alerte et de psychose alimenté par la crise de coronavirus, les autorités sanitaires recommandent aux voyageurs de reporter leurs déplacements à l’étranger. Du coup, l’activité du transport aérien se trouve confrontée à des annulations massives, des reports et un impact colossal sur la trésorerie.
Bien évidemment, les compagnies aériennes sont les plus exposées. Plusieurs avions, voire des flottes, sont au sol depuis quelques jours.
A elle seule, Lufthansa a décidé d’immobiliser 125 appareils courts et moyen-courrier. La Royal Air Maroc (RAM) n’est pas épargnée. Elle est également contrainte de réduire la voilure en raison de la baisse du trafic induite par l’épidémie Covid-19.
En l’absence d’un plan d’aide de l’Etat, la situation financière de la compagnie risque gros cette année… Analyse exclusive de l’impact par Abdelhamid Addou, PDG de Royal Air Maroc.

L’Economiste: Quel est l’impact du coronavirus sur le transport aérien?
Abdelhamid Addou: La propagation du coronavirus et les limitations de voyages imposées par plusieurs gouvernements dans le monde impacte le transport aérien mondial. Selon IATA, la propagation de l’épidémie Covid-19 pourrait représenter, pour les opérateurs aériens, une perte de chiffre d’affaires de 113 milliards de dollars, soit 20% de chiffres d’affaires du secteur dans le monde, sans compter le manque à gagner sur l’activité cargo, qui n’a pas encore été estimé. Dans ce même contexte, plusieurs compagnies ont annoncé la mise au sol d’un nombre important d’avions. Lufthansa a cloué au sol 150 appareils, Air France a annulé 3.600 vols rien que sur le mois de mars. Plus encore, FlyBe a déposé le bilan et Norvegian a perdu 70% de sa valeur boursière en un mois.

A ce jour, quelles sont les conséquences sur l’activité de la RAM?
Pour Royal Air Maroc, l’impact s’est d’abord traduit par la suspension de la ligne Casablanca-Pékin le 31 janvier. Ensuite, il y a eu la suspension des vols depuis le 8 mars sur Milan et Venise. S’en est suivi juste après l’arrêt total des vols sur l’Italie depuis hier mardi 10 mars. Nous couvrons cinq routes aériennes au départ de Casablanca, en l’occurrence Milan, Venise, Bologne, Turin et Rome, soit 56 vols par semaine. Nous espérons un rapide retour à la normale, une fois cette crise passée, afin de continuer à transporter nos clients en Italie, notamment nos compatriotes marocains y résidant. Mais il y a aussi un impact considérable depuis la suspension (à partir du 27 février) de la Omra ainsi qu’une forte baisse de la demande sur l’Arabie Saoudite. Même sur les pays où les vols ne se sont pas arrêtés, les programmes de vols sont également fortement impactés. En effet, après une croissance forte des ventes depuis janvier (+ 22%), la tendance s’est subitement inversée à partir du 24 février dernier. Du coup, le rythme des réservations pour les mois de mars, avril et mai 2020 continue de baisser jour après jour.

Avez-vous prévu un plan d’austérité ou des mesures de sauvetage?
Absolument, face à cette conjoncture à la baisse drastique de la demande des passagers, la compagnie a lancé un plan d’austérité et de réduction de la voilure afin d’atténuer l’impact du coronavirus sur la trésorerie et les résultats. Ce plan se décline en plusieurs actions qui ont pour objectif de réduire les coûts d’investissement et de fonctionnement (gel des recrutements, gestion des congés, arrêt des achats hors besoins d’exploitation courante…) ainsi qu’une adaptation des capacités offertes pour tenir compte de l’effondrement de la demande.

A combien vous estimez l’impact de la baisse du trafic aérien sur la compagnie?
Depuis le 1er mars jusqu’au 31 mai, la baisse du trafic dépasse les 30%. La situation risque de se compliquer davantage avec les restrictions instaurées par plusieurs pays, notamment l’Italie, l’Arabie Saoudite…

Avez-vous évalué des estimations chiffrées du manque à gagner?
Le manque à gagner en termes de chiffre d’affaires pendant ces trois mois est très conséquent. Il risque même d’empirer en fonction de l’évolution de l’épidémie, notamment en Europe, ou encore sous l’effet des restrictions sur le voyage qui l’accompagnent.

Quel est l’effet des annulations des vols sur Venise et Milan?
La dernière annulation a concerné toutes les destinations vers l’Italie jusqu’au 3 avril. Cela concerne Bologne, Rome et Turin. S’y ajoutent des vols vers Milan et Venise qui avaient été annulés la veille. Il s’agit d’une moyenne de 30.000 passagers par mois.

Sur quoi repose le dispositif de reports et annulations de billets?
RAM a mis en place un dispositif pour le report et l’annulation des billets. Ce dispositif permettra à notre clientèle de reporter son voyage sans frais jusqu’au 31 mai. Il permet aussi le remboursement sans frais moyennant un avoir que le client peut utiliser pour acheter un billet ultérieurement. Pour permettre à nos clients de planifier sereinement leurs déplacements ultérieurs, ce dispositif est valable pour tous les billets qui sont ou seront achetés d’ici le 31 mars, pour un déplacement avant le 31 mai.

Combien d’appareils devront rester au sol?
RAM sera amenée cette semaine à réduire l’utilisation de sa flotte, compte tenu  des réservations des clients.

Comptez-vous faire appel aux assurances pour indemnisation des pertes d’exploitation?
Dans le secteur de l’aviation, il n’existe pas de produit sur le marché qui assure les pertes d’exploitation. En effet, le secteur est caractérisé par une grande sensibilité aux perturbations externes avec des enjeux financiers conséquents.

Avez-vous sollicité l’aide de l’Etat pour limiter l’impact sur les finances de la compagnie?
Devant la gravité de cette situation, il est primordial de traiter cette conjoncture sans précipitation. Il s’agit, en premier lieu, d’assurer la sécurité de nos passagers et de nos employés, en mettant en place des protocoles et procédures adaptés. Il s’agit aussi de rassurer et d’accompagner nos clients quant à leurs voyages à venir. Enfin, nous allons enclencher un plan de réduction des charges. Quant à l’Etat, nous travaillons, de concert avec les instances de gouvernance et la tutelle, afin de dépasser ensemble cette conjoncture défavorable, et en sortir renforcés.

Propos recueillis par Amin RBOUB
Source : L’Economiste.

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