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Vie chère: 23,9 % des salaires mensuels inférieurs au SMIG

Au Burkina Faso, les hommes perçoivent un revenu mensuel plus élevé que les femmes. Il est estimé à 89.500 FCFA pour les hommes, contre un revenu de 57.176 FCFA pour les femmes. Pour le rapport final de l’enquête régionale intégrée sur l’emploi et le secteur informel 2018, publié par l’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD) en juillet 2019, qui donne l’information, le niveau de revenu dépend du niveau d’instruction. Il est estimé à 60.500 FCFA pour les personnes sans niveau, 74.500 FCFA pour les personnes de niveau primaire, 105.300 FCFA pour les personnes de niveau secondaire et 206.600 FCFA pour les personnes de niveau supérieur.

Les cadres supérieurs avec 246.800 FCFA ont le revenu mensuel le plus élevé. Ils sont suivis des cadres moyens ou agents de maîtrise (177.100 FCFA), des employés ou ouvriers qualifiés (122.200 FCFA).

Revenus mensuels, bas salaires et SMIG

Les bas salaires sont des salaires qui sont inférieurs à deux tiers du revenu médian qui est de 20.000 FCFA/mois. Au Burkina Faso, 25,3% des travailleurs, percevant un revenu de leur emploi, ont un revenu inférieur à 2/3 du revenu médian. Le taux de bas salaire est élevé parmi les travailleurs du secteur informel qui font le ménage (75,9%) et les aides familiaux et les apprentis (75,7%).

On note que 23,9 % des travailleurs ont un revenu mensuel inférieur au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) fixé à 32.218 FCFA /mois. A l’image du taux de bas salaire, ce sont surtout les travailleurs du secteur institutionnel qui font le ménage (72,7%) et les aides familiaux/apprentis qui ont le plus bas salaire.

Les femmes perçoivent des bas revenus et des revenus mensuels inférieurs au SMIG, comparativement aux hommes. C’est dire que la loi sur l’emploi instituant le SMIG n’est pas respectée.

Le secteur des services est le plus attractif en termes de rémunération, car présentant des taux de bas salaires de 20,4% et de taux de revenus inférieurs au SMIG les plus bas (18,3%), comparativement au commerce et à l’industrie.

Pour le rapport, les hommes ont des années d’études plus élevées que les femmes. Les travailleurs du niveau supérieur font de longues études, soit un nombre d’années de 18. Ils sont suivis de ceux du secondaire avec 11,8 ans d’études. Ceux ayant un niveau primaire font 6,6 ans d’études.

Les résultats révèlent une dominance des emplois occupés dans le secteur des exploitations agricoles au niveau des régions du Sud-Ouest et des Cascades et une dominance du secteur privé informel non agricole dans les autres régions.

Quel que soit le milieu de résidence, le secteur privé informel emploie plus de personnes. En effet, sept femmes sur dix se retrouvent dans cette catégorie. Il en est de même chez les hommes où le même secteur emploie six hommes sur dix. Il représente 81,6% des emplois à Ouagadougou, 76,2% dans les autres villes urbaines et 61,4% dans le milieu rural sont dans le secteur privé informel.o

Synthèse de Elie KABORE

 

Encadré

Le taux de chômage des personnes âgées de plus de 15 ans est de 4,7%

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) des personnes âgées de 15 ans ou plus est de 4,7%. Le chômage étant un phénomène saisonnier, son niveau est plus élevé pendant la période sèche (mars-juin 2018). Le taux de chômage diffère selon le sexe des chômeurs et l’âge.

Il est plus élevé chez les jeunes de 15-24 ans et décroît selon le groupe d’âges. Les personnes de niveau d’éducation supérieur sont plus exposées au chômage (12,4%) ainsi que les personnes du milieu urbain (7,4%). Dans la capitale, ce taux est encore plus élevé et atteint 9,5%.

Si la région du Centre enregistre le taux le plus élevé (8,6%), celles de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord et du Nord avec, respectivement 5,1%, 5,5% et 5,8%, ont également un taux de chômage supérieur au taux national.

 

Encadré

Un salarié sur quinze cotise à un régime de pension

Concernant le taux de syndicalisation, on note qu’une personne sur deux est syndiquée dans les entreprises où il y a un syndicat. Ce taux est plus faible chez les jeunes personnes de 15-24 ans (26,2%) et les personnes âgées de plus de 65 ans (22,2%).

Les régions du Sud-Ouest (34,3%), du Centre-Sud (36,3%), de l’Est (36,5%) et du Centre-Est (29,0%) ont les faibles taux de syndicalisation dans les entreprises disposant d’un syndicat. A contrario, ce taux est plus élevé dans les régions du Sahel (76,0%), du Nord (66,1%), des Hauts-Bassins (63,9%) et de la Boucle du Mouhoun (63,1%). 

L’enquête montre qu’une faible proportion des salariés (6,8%) cotise à un régime de pension. Cette faible participation à un régime de pension est sans doute expliquée par l’importance des emplois informels. En effet, les salariés de l’administration publique et parapublique sont d’office déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) où ils bénéficient d’une pension de retraite. Aussi, une grande majorité des employés du secteur privé formel sont également déclarés dans ces institutions.

La proportion des salariés qui cotisent à un régime de pension pour les groupes d’âges de 15-24 (0,6%) ans, de 25-34 ans (6,0%) et de 65 ans et plus (5,2%) est plus faible, comparativement aux autres groupes. En outre, ce taux est plus faible dans le milieu rural où seulement 3,3% des travailleurs sont affiliés à un régime de pension de retraite. La région du Centre abrite la plus forte proportion de salariés déclarés à un régime de pension de retraite (10,1%). o

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