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Défis du prochain mandat: Réconciliation, déplacés internes, terrorisme, mouvements sociaux

Les attentes des Burkinabè pour le deuxième mandat du Président Roch Marc Christian Kaboré sont nombreuses. (Ph: archives)

Réélu au sortir de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, la prestation de serment du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, ce jour 28 décembre 2020 intervient à un moment où les attentes des Burkinabè sont très nombreuses. Les hésitations qu’il  a laissé entrevoir pendant le premier mandat ne seront plus tolérées. Un mandat qui a été aussi marqué par un manque de fermeté du gouvernement face aux problèmes d’incivisme et de défiance de l’autorité de l’Etat. Il n’a rien à perdre au cours de ce dernier mandat et a les coudées franches, en principe,  pour assumer son rôle d’homme d’Etat.

Durant la campagne électorale, le président-candidat a indiqué partout où il est passé que le terrorisme et les grèves dans l’administration publique avaient perturbé son premier mandat.

Le remède le plus efficace pour calmer les revendications syndicales est arrivé à un consensus sur les questions divergentes. Le monde syndical est outré par la mauvaise qualité de la gouvernance dans le pays. Il s’offusque de l’injustice sociale et fiscale que le gouvernement impose aux Burkinabè. En effet, ce n’est plus un secret pour personne qu’au Burkina Faso, ce sont les faibles revenus qui paient plus les impôts. Les gros investisseurs bénéficient d’avantages fiscaux dont les retombées sur l’économie nationale  sont toujours très visibles. Les revendications syndicales, à ce niveau, visaient à permettre aux Burkinabè de profiter des ressources internes et pouvoir se prendre en charge avec de bons revenus.

Sur la question du terrorisme, tous les spécialistes s’accordent à dire que la solution n’est pas seulement militaire. La mise en œuvre de la réconciliation entre communautés, familles, personnes, associée à des programmes de développement local peut concourir à apaiser l’expansion du terrorisme. Le premier mandat du président du Faso a péché sur le plan de l’industrialisation et dans la gouvernance du secteur minier. Pourtant, ces deux domaines sont sources de valeurs ajoutées pour un pays. Le lien entre les deux domaines reste à être consolidé. La politique nationale d’industrialisation ignore le secteur minier et la stratégie nationale de promotion du contenu local (plus d’emplois et d’achats locaux) dans le secteur minier ne prend pas suffisamment en compte les spécificités des acteurs du secteur privé, notamment, des petites et moyennes entreprises nationales. Le prochain mandat devrait aller vers l’industrialisation globale du pays, afin de créer plus d’emplois et de promouvoir la production nationale. Une véritable industrialisation dans les filières bétail, viande, lait pourrait connaitre un développement, rien qu’à travers les acteurs du secteur minier, gros consommateurs de viande et de lait.

La réforme dans le secteur minier passe par un renforcement des capacités du ministère des Mines et des Carrières. Sur le plan des Ressources humaines, il ne s’agit pas de recruter des ingénieurs miniers et des techniciens supérieurs dans le domaine des mines et des carrières. Le ministère doit regorger d’une diversité de compétences allant des fiscalistes, des environnementalistes, des économistes, des juristes, des planificateurs, etc. Ces compétences auront un rôle purement administratif : mettre en œuvre la politique minière et les dispositions du Code minier.

Sur le plan des ressources financières, le dénuement total actuel des services techniques du ministère en charge des mines est inquiétant. La Commission nationale des mines, la Direction générale des mines et de la géologie, la Direction des affaires juridiques et du contentieux, etc. ne disposent ni de photocopieuse, ni de scanner pour numériser les dossiers et les archiver. Au manque d’équipements s’ajoute l’inadéquation des bâtiments servant de bureaux et le manque de matériel roulant pour se rendre sur les sites miniers. Ces exemples prouvent que l’utilisation du fonds d’équipement du ministère (au moins d’un milliard FCFA par an depuis 2018) mérite une attention particulière. C’est dans ce contexte que le ministère a entrepris de se décentraliser avec la création de Directions régionales et la nomination des Directeurs régionaux. Avec quelles ressources ces nouvelles Directions vont-elles fonctionner, puisque le niveau national est à la peine ? Un « plan Marshall » serait la bienvenue pour le développement de ce département qui peut tirer vers le haut d’autres secteurs. On pourrait citer les insuffisances dans le management du ministère, décrié par non seulement des agents, mais aussi par les acteurs de la société civile. Ces manquements sont de plus en plus dénoncés par les acteurs privés, notamment, des sociétés minières. 

Un signal fort est attendu dans le discours d’investiture du nouveau président du Faso, dans la composition de son gouvernement et les premiers actes qu’il va poser dès les jours suivant sa prestation de serment.o

Elie KABORE

 

Encadré

Défis immédiats : réconciliation, déplacés internes, mouvements sociaux

Parmi les principales réformes attendues, un département ministériel exclusivement dédié à la réconciliation et à la cohésion sociale. Il aura pour objet de descendre au niveau communautaire, en collaboration avec les autres départements ministériels au niveau central et déconcentré, pour régler les problèmes qui divisent les Burkinabè. La réconciliation ne doit plus être un simple élément de langage. Elle doit connaitre une opérationnalisation concrète. Ce département pourrait s’occuper de l’organisation de ce forum pour préparer le retour des Burkinabè qui ont quitté le pays pour diverses raisons. Le terrorisme a engendré un déplacement massif de populations. On évalue à plus de 1,2 millions de personnes déplacées. Des écoles sont fermées, privant des enfants de l’éducation ; la fermeture des centres de santé prive les malades de soins ; les déplacés manquent d’eau, d’hygiène, etc. La gestion de cette catastrophe humanitaire doit être une priorité du prochain mandat. La deuxième réforme attendue serait d’ériger le programme humanitaire logé au sein du ministère de l’Action sociale en département ministériel plein pour lui donner plus d’ancrage institutionnel. o

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