L’Association des parents d’élèves (APE) est une organisation démocratique regroupant tous les parents d’élèves et responsables des élèves d’un même établissement ou groupe scolaire d’enseignement public ou privé, préscolaire, primaire ou secondaire. Elle joue un rôle important dans le fonctionnement des établissements d’enseignement publics et privés au Burkina. Cela, à travers les différentes cotisations des parents d’élèves qu’elle perçoit. Cependant, la gestion de ces cotisations pose problème. Elle engendre des incompréhensions entre les parents d’élèves et les responsables de ces APE. De plus, le statut juridique de ces associations même pose problème. C’est au regard de ces constats que le Cadre de suivi-citoyen des prestations de services (CSC-PS) a suscité un débat public sur le rôle des APE et la gestion des fonds qu’elle collecte. A cet effet, le CSC-PS a organisé un panel sur ‘’La place des APE dans le fonctionnement des établissements publics d’enseignement du Burkina Faso : état des lieux et perspectives’’. C’était le 18 février 2021 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou.
Dans le dispositif actuel du système éducatif, les APE sont créées dans l’optique de venir en aide à l’Etat dans la résolution des problèmes endogènes liés au fonctionnement des établissements d’enseignement. Elles prennent en charge certains aspects devenus difficiles à gérer par le ministère de l’Education. Le montant des cotisations dans les établissements d’enseignement publics ou privés ne doit pas excéder 5.000 f par enfant. Les fonds collectés sont déposés dans un compte ouvert dans une institution financière avec la co-signature du président et du trésorier. Les fonds issus des cotisations sont répartis en trois parties. 60% sont reversés dans le fonctionnement de l’association et 40% au Conseil de gestion de l’établissement. 5% des 60% sont reversés à la coordination régionale et à l’Union nationale des associations des parents d’élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina (UNAPES-B) comme contribution à leur fonctionnement. Cependant, il est constaté une démission, semble-t-il, de l’Etat dans le fonctionnement des établissements d’enseignement. Selon le président de l’UNAPES-B, Hector Ouédraogo, sans les APE, il n’y a pas de fonctionnement dans les établissements. Cela montre que ces associations jouent un rôle important dans le système éducatif burkinabè. Mais les sommes perçues par ces APE ne sont pas suivies par l’Etat, entrainant souvent des détournements de fonds par certains membres des établissements. Cette situation pose le débat sur le statut juridique même de ces APE.
Au cours des années scolaires 2019-2020 et 2020-2021, la plateforme Veenem du REN-LAC a enregistré des plaintes liées à la perception indue de cotisations APE s’élevant dans certains établissements à 17 500 francs CFA. o
Issouf TAPSOBA (Stagiaire)
Encadré
Quel est le statut juridique des APE
‘’Les APE sont des objets juridiques non identifiés’’, dixit l’Avocat à la Cour, Me Batibié Bénao. Selon lui, la législature burkinabè dit qu’une association doit être créée par une personne physique ou morale. Les personnes morales sont nombreuses et diversifiées. Il s’agit des sociétés commerciales, des syndicats, des associations créées selon la loi, des partis politiques, des Organismes non gouvernementaux (ONG), des coopératives, des Groupements d’intérêt économique (GIE). Les APE ne peuvent pas être classées dans l’une des catégories sus-citées. Donc, elles n’ont pas été créées conformément à la loi sur la liberté d’association.