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INSD: les principaux chantiers à venir

A son passage au Café de L’Economiste du Faso, le DG de l’INSD avait été interpellé sur les grands projets de l’institut pour l’avenir. Boureima Ouédraogo est revenu sur le Schéma directeur de la statistique (SDS) 2021-2025. Celui-ci a été adopté en Conseil des ministres, le 28 avril. Transmis à l’Assemblée nationale, le SDS a reçu l’onction des députés le 4 mai 2021. (Ph: L’Economiste du Faso)

A son passage au Café de L’Economiste du Faso, le DG de l’INSD avait été interpellé sur les grands projets de l’institut pour l’avenir. Boureima Ouédraogo est revenu sur le Schéma directeur de la statistique (SDS) 2021-2025. Celui-ci a été adopté en Conseil des ministres, le  28 avril. Transmis à l’Assemblée nationale, le SDS a reçu l’onction des députés le 4 mai 2021.

Le SDS vise la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de la statistique. Son objectif est de fournir au pays des « informations statistiques actualisées, nécessaires à l’élaboration et à la conduite des politiques et programmes nationaux de développement ».

En ce qui concerne les chantiers à venir, il s’agit, entre autres, de la poursuite du 5e Recensement général de la population et de l’habitation ; la poursuite du 2e Recensement général de l’agriculture (RGA) ; la réalisation de la 5e enquête démographique et de santé (dont les opérations ont déjà commencé) ; la réalisation de l’enquête sur la disponibilité et la capacité opérationnelle des services de santé.

Recensement général des entreprises en vue

Mais on apprend également qu’un recensement général des entreprises et le renouvellement de l’année de bases des comptes nationaux est au menu des activités à venir pour les cinq prochaines années. Mais pour mener à bien tous ces chantiers, l’INSD a besoin de ressources humaines et techniques importantes. Ces opérations se font grâce, entre autres, à un appui de la Banque mondiale : « Nous allons améliorer la production des ressources humaines à travers la mise en place d’un dispositif de formation du personnel de l’institut. En collaboration avec l’Université de Ouagadougou, l’Etat est en train de mettre en place une filière de formation des cadres supérieurs en statistique qui sera plus tard une école supérieure de statistique. En matière de diffusion, il est prévu la mise en place des capacités permettant de stocker les informations pour les rendre plus disponibles. Nous espérons une augmentation du budget. L’Etat nous accompagne beaucoup et nous saluons ce soutien. Au niveau des partenaires, nous avons un projet avec la Banque mondiale qui est le projet d’harmonisation et d’amélioration de la statistique en Afrique de l’Ouest. Ce projet a mobilisé pour le Burkina, 33 milliards de francs CFA pour renforcer la production statistique au cours des années 2021 à 2025 ».

Un projet d’école supérieure de statistique en débat

Sur le renforcement de l’expertise nationale, le projet d’école supérieure de statistique a fait l’objet de débat à l’Assemblée nationale. Sa pertinence a suscité des questions au niveau de l’hémicycle. Et l’approche proposée par le gouvernement est de continuer à renforcer ce programme existant. Et sur l’école de statistique, « le gouvernement n’a pas besoin d’en créer, parce qu’il existe déjà au sein de l’Université, un institut qui forme des étudiants. Le gouvernement devrait plutôt travailler, en collaboration avec cet institut, afin qu’il prenne en compte le besoin spécifique en ouvrant une filière Statistiques démographes. A cet effet, les discussions sont en cours avec l’Université Joseph Ki-Zerbo pour le cycle supérieur et l’Ecole nationale des régies financières qui forme déjà des techniciens et des assistants en statistiques », a répondu le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement (Minefid), tutelle de l’institut.

Sur la qualité des données produites par l’institut, le gouvernement qui en est le consommateur principal n’a pas de doute sur leur fiabilité. Devant les députés, le Minefid l’a d’ailleurs réaffirmé : « Pour la fiabilité des données statistiques, le Burkina Faso dispose de statistiques de qualité, parce que des réformes ont été faites. Cependant, beaucoup reste à faire et le gouvernement est à pied d’œuvre. Au regard du temps de traitement des données, des variations peuvent exister, mais cela ne remet pas en cause la fiabilité de ces données ».

Le Directeur général de l’INSD a confirmé cela, lors de son passage au Café de L’économiste du Faso. M. Ouédraogo explique que « la coopération est très bonne avec les institutions. Une statistique dépend de plusieurs choses. Elle dépend de la définition, tout ce que vous mettez autour des chiffres, et également de la collecte de l’information. Il peut arriver que pour toutes ces raisons, nous ayons quelques différences de chiffres entre nous et ce que d’autres structures produisent. Il peut arriver aussi que nous n’ayons pas, au niveau national, d’informations fraîches disponibles. Donc au niveau national, nous n’arrivons pas à rendre l’information disponible. Cela amène les institutions internationales comme la Banque mondiale et le FMI à faire des estimations pour compléter les informations manquantes. Mais ces structures collectent toujours leurs premières informations au niveau des structures nationales et en particulier, l’INSD. Elles collectent aussi des informations dans plusieurs pays. Il peut arriver que pour des besoins d’harmonisation, on compare les données. On peut trouver des informations différentes de ce que nous avons. Souvent, ces structures retraitent les données collectées au niveau des pays pour les rendre comparables ».

FW

Encadré

Zoom sur les publications récentes et leurs importances

Les premières publications disponibles au premier trimestre de l’année sont :

– les statistiques sur le commerce extérieur qui montrent le volume des exportations et le volume des importations du Burkina, les types de produits importés ou exportés, la valeur, le volume. Cela permet d’évaluer la santé économique du pays et à un investisseur de savoir dans quel segment de l’économie intervenir. Cela permet également à l’Etat de connaitre les performances d’un certain nombre de secteurs ;

– les comptes nationaux (comptes annuels et comptes trimestriels). Ils permettent de connaitre le PIB du Burkina ;

– les publications sur les Notes de conjoncture économique qui permettent de connaitre l’évolution de l’indice harmonisé de prix à la production, à la consommation, des indicateurs des statistiques de l’agriculture ;

– un journal trimestriel dont le premier numéro est paru en mars dernier qui permet de connaitre l’actualité et un certain nombre de chiffres ;

– sur le plan social, l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages qui indique le niveau de la pauvreté au Burkina. En 2014, la pauvreté est passée de 40,1% à 36,2% de la population en 2018. Dans la même enquête, nous avons d’autres chiffres qui montrent que la pauvreté est de 41,4% de la population. Il y a deux méthodes différentes qui sont utilisées.

 

Encadré 2

Impact de la Covid-19 et de l’insécurité sur la collecte des données

«Ces deux phénomènes ont fortement impacté notre capacité et notre façon de produire. Sur la sécurité, il y a des zones du pays où on ne conseille personne d’aller collecter des données. Pour les besoins d’enquête, nous identifions avec les services compétents les zones où nous pouvons envoyer les enquêteurs. Nous utilisons des techniques appropriées. Par exemple, pour le recensement, nous avons dû recourir à des populations qui vivent sur place. Nous menons des enquêtes où on utilise le téléphone pour la collecte d’informations. Nous réalisons, par exemple, une enquête mensuelle avec le téléphone sur le Coronavirus depuis juin 2020. Nous sommes à notre 10e collecte. Cette enquête permet de connaitre l’impact de la pandémie sur les conditions de vie des ménages. Nous réalisons cette enquête en collaboration avec la Banque mondiale. Nous prévoyons d’utiliser les technologies comme les images satellitaires, et les signaux de la téléphonie mobile.o

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