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Fonds d’appui à la presse privée: «En 5 ans, nous avons plus de 2 milliards FCFA », dixit Ag Ibrahim Mohamed

« Nous souhaitons que la subvention reçue par les médias soit profitable au renforcement des capacités de leur personnel », selon le Directeur général du FAPP, Ag Ibrahim Mohamed. (Ph. DR)

La presse privée au Burkina Faso joue et continue de jouer un rôle majeur dans l’éveil des consciences et surtout dans le processus de démocratisation. Pour l’accompagner à mieux jouer sa partition, l’Etat burkinabè a mis en place le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP). Lequel Fonds participe aussi à amoindrir certaines charges (financières, économiques, mévente, cotisations sociales…). Le FAPP, créée sous la Transition en novembre 2015, accorde depuis 2017, 400 millions FCFA par an à plus d’une centaine d’organes de presse privée burkinabè. Pour être plus efficient, le FAPP a décidé de se doter d’une nouvelle nomenclature de production des pièces justificatives. Qu’est- ce qui justifie cette option et quelles sont les perspectives de l’institution ? Qui mieux que le nouveau Directeur général du FAPP, Ag Ibrahim Mohamed, communicateur de profil, nommé en Conseil des ministres le 22 juillet 2021, pour situer les lecteurs. Lisez plutôt !

L’Economiste du Faso : Depuis quelques jours, le FAPP a entrepris une série de sessions de formation des bénéficiaires de la subvention de l’État exercice 2021 sur la nouvelle nomenclature de production des pièces justificatives, est-ce à dire que l’ancienne nomenclature comportait des insuffisances ?

Ag Ibrahim Mohamed : Je remercie tout d’abord le journal L’Economiste du Faso qui est l’un des rares de la place à traiter des questions d’économie dans notre pays et qui s’intéresse à l’actualité du FAPP où je viens d’établir mes pénates. Je salue le professionnalisme de votre Rédaction. Laissez-moi, d’entrée, de préciser que le Fonds d’appui à la presse privée a pour objet de consolider et de structurer l’appui de l’Etat au développement de la presse privée, afin d’assurer à celle-ci des conditions favorables à sa mission de service public. Nous avons procédé, en août, à une série de formations à Tenkodogo, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou sur la production des pièces justificatives de l’utilisation de la subvention de l’Etat à la presse privée. Ce n’est pas une nouvelle nomenclature, c’est une exigence du nouvel arrêté conjoint N°2021-003/MCRP/MINEFID du 05 mars 2021 portant gestion, administration, répartition et justification de la subvention de l’Etat à la presse privée. Seulement, le constat a montré que les bénéficiaires peinent à pouvoir justifier la subvention reçue alors que c’est l’argent du contribuable, à comprendre qu’est-ce qui est éligible ou pas dans leur dépense, à enregistrer les contrats de prestation avec leurs fournisseurs aux Impôts à partir d’un certain montant, bref, à respecter l’orthodoxie de la commande publique. Le MINEFID est très regardant sur la justification des dépenses des médias privés bénéficiaires de la subvention et il faut justifier l’exercice en cours pour bénéficier du prochain déblocage. C’est dans ce sens que nous avons priorisé et pour la première fois, ces formations qui sont une recommandation de l’Unité de vérification du ministère en charge de la communication mais aussi une réponse à un besoin exprimé par les médias privés. L’objectif est d’aider les bénéficiaires, une fois la subvention en main, à pouvoir l’utiliser non seulement à bon escient, mais aussi et surtout en se conformant aux dispositions en vigueur en matière de dépense publique. Cette subvention doit être justifiée au plus tard le 31 décembre de l’année en cours. Je suis au début de ma mission et c’est un honneur pour moi d’avoir pu faire aboutir ces principales activités du FAPP.

Concrètement, comment l’octroi de la subvention  FAPP s’opère-t-il ?

Conformément à son rôle régalien d’accompagnement de la presse privée, l’Etat burkinabè met à la disposition des entreprises de presse privée une enveloppe de 400. 000 000 FCFA chaque année et depuis 2017, au titre de la subvention de l’Etat à la presse privée. Un appel à candidatures est lancé et la réception des dossiers se déroule un mois après l’appel. Il y a des conditions à remplir pour être retenu. Le média, par exemple, doit avoir au moins un an d’existence et avoir fonctionné normalement durant l’année concernée par l’appel à candidatures. Le média doit avoir au moins 2 journalistes déclarés et à jour de leur cotisation à la CNSS. La Commission de répartition est composée de 15 membres, en majorité des faîtières de la presse. Les dossiers sont examinés par cette Commission dont les travaux fournissent la liste des bénéficiaires en fonction des critères définis.

Quels peuvent être les avantages d’un tel Fonds pour les « ouvriers de la plume », c’est-à-dire, les journalistes ?

Les attributions du FAPP ne se limitent pas seulement à la subvention des entreprises de presse privée. Le FAPP est aussi chargé de faciliter le crédit dans une banque de la place au profit des entreprises de presse, de financer  de la formation ; des études et conseils ; des projets d’intérêt collectif des entreprises de presse privées et des organisations professionnelles des médias. Nous souhaitons que la subvention reçue par les médias soit profitable au renforcement des capacités de leur personnel. C’est dans le volet formation du FAPP que les journalistes trouveront aussi leur compte. Nous avons des projets de partenariat avec l’ISTIC pour que les journalistes et techniciens de médias puissent bénéficier de bourses de formation à courte durée.

Il semble qu’il y a des bénéficiaires des ressources du Fonds qui n’investissent pas dans le développement de leurs entreprises de presse. Qu’en est-il réellement?

Je ne suis pas encore au courant de ces pratiques qui, si elles s’avèrent, n’honorent pas un métier aussi noble que celui de la presse qui a pour vocation de dénoncer le faux et de moraliser la société. Le FAPP ne doit pas aussi être une opportunité pour des citoyens en manque d’idées de créer une presse sur smartphone ou dans une sacoche et vouloir bénéficier de la subvention.o

Interview réalisée par Ambèternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Volet crédit: quel bilan ?

«Je profite de votre question pour vous annoncer que le FAPP, dans le cadre de l’exécution de son programme d’activités, a publié mercredi 1er septembre, son appel à projets 2021. Cet appel est le 3e depuis l’opérationnalisation du volet crédit du FAPP. A ce jour, ce sont 13 entreprises de presse privées qui ont pu bénéficier du soutien du FAPP pour la réalisation de leur projet, soit un coût total de 358 598 973 FCFA. Nous remarquons également que l’engouement pour le crédit n’est pas à la hauteur de nos attentes. Les appels à projets 2019 et 2020 ont relevé que les promoteurs manifestaient peu d’intérêt pour le crédit, comparativement à la subvention de l’Etat à la presse privée. En effet, en 2019, le nombre d’entreprises candidates est passé à 6 pour l’appel à projets de 2020. Les bénéficiaires de l’appel à projets 2019 étaient au nombre de 9 sur 19 candidats pour un montant de 303 598 973 FCFA.  L’appel à projets 2020 a retenu les projets de 4 entreprises sur 6 candidates pour un montant de 55 000 000 FCFA. Je voudrais solliciter l’accompagnement des médias dans la diffusion de l’information sur le lancement de cet appel à projets 2021 afin de susciter de nombreuses candidatures. Un chronogramme de l’activité a été élaboré.  Il prévoit la réception des demandes de financement pendant la période du 30 septembre au 29 octobre 2021. Le comité de financement tiendra sa session le 22 novembre 2021. Les résultats seront publiés le 26 novembre 2021. Le crédit est ouvert aux entreprises de presse privées individuelles ou aux organisations professionnelles de médias. Plusieurs entreprises peuvent également se constituer en groupement pour présenter un projet.  Le taux d’intérêt est de 4% HT».o

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RAF

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