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Santé: Investir dans la recherche et le développement

Cheikh Oumar Seydi, Directeur Afrique Fondation Gates, pendant la présentation du rapport. (DR)

En juin 2021, la Chine a célébré une importante victoire. Elle a été certifiée exempte de paludisme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En à peine 70 ans, la Chine est passée de 30 millions de cas par an à zéro. La certification de l’élimination du paludisme dans un pays de plus d’un milliard d’habitants est le résultat d’une politique d’innovation, de persévérance et de collaboration. C’est ce qui rapporte le 5e rapport annuel Goalkeepers de la Fondation Gates, publié le 14 septembre 2021, et centré sur les inégalités et les innovations dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. En ce qui concerne la santé, le rapport cite le cas de la Chine qui a vaincu le paludisme comme une bonne innovation.
Le rapport indique que pour y parvenir, la Chine a investi, à long terme, dans la recherche et le développement, encouragés très tôt par un groupe de scientifiques déterminés, dirigé par le Professeur Tu Youyou. En 1972, le professeur et lauréat du prix Nobel Tu Youyou et son équipe ont découvert une molécule pour le traitement contre le paludisme appelée artémisinine. Ce médicament a été développé à partir d’extractions à l’éther d’une herbe courante dans la médecine traditionnelle chinoise. L’innovation révolutionnaire du Professeur Tu a déclenché une vague de découvertes scientifiques pour soigner et guérir les malades du paludisme non seulement en Chine, mais dans le monde entier. Aujourd’hui, les Traitements combinés à base d’artémisinine (TCA) constituent le traitement standard du paludisme dans le monde entier, conformément aux recommandations de l’OMS.
Mais les TCA ne sont qu’un des éléments qui ont permis à la Chine de réaliser cet exploit. De nombreux facteurs expliquent cette réussite ; le pays a, notamment, mis en œuvre plusieurs solutions sur mesure au niveau local, des systèmes améliorés pour la surveillance et le contrôle des maladies ainsi que différents cadres de collaboration au niveau régional et international. En outre, la Chine est allée encore plus loin avec cette réussite en faisant profiter le reste du monde. Pour contribuer à l’élimination du paludisme dans d’autres pays, des chercheurs et des professionnels de santé chinois ont travaillé avec des partenaires internationaux sur plusieurs éléments clés qui les aideront à réussir. Il s’agit, notamment, d’adapter et de partager les enseignements tirés, de fournir des médicaments et des produits antipaludiques, d’aider les CDC africains à mettre en place des systèmes de santé publique solides sur tout le continent et de mobiliser des fonds.
Une seconde innovation dans le domaine de la santé est la rapidité dans la mise au point des vaccins Covid-19. Selon la Fondation Gates, cette rapidité est le résultat de décennies d’investissements. Généralement, il faut 10 à 15 ans pour mettre au point un nouveau vaccin. Le développement de plusieurs vaccins très efficaces contre la Covid-19, en moins d’un an, constitue donc un exploit sans précédent.
On comprend facilement pourquoi un tel exploit peut être perçu comme un tour de force. Mais en réalité, les vaccins contre la Covid-19 sont le résultat de décennies d’investissements, de stratégies et de partenariats rigoureux qui ont permis de mettre en place les infrastructures, talents et écosystèmes porteurs nécessaires à un déploiement si rapide.
Pendant des années, des scientifiques du monde entier ont mené des travaux de recherche fondamentale. Une chercheuse hongroise, Dr Katalin Karikó, a consacré sa carrière à étudier l’ARN messager, également connu sous le nom d’ARNm. Pendant des années, ses idées plutôt peu conventionnelles ont obtenu peu de soutien et de financement, beaucoup ayant rejeté l’idée que l’ARNm puisse être utilisé pour le développement de vaccins et de produits thérapeutiques. Mais le Dr Karikó a persévéré. Après de nombreuses années de travail acharné, les résultats de ses recherches ont permis de mettre au point deux vaccins à ARNm très efficaces en moins d’un an.
C’est un exploit qui ouvre la voie à un grand nombre de découvertes : plusieurs candidats-vaccins à ARNm sont déjà en cours de développement et pourraient enfin nous permettre de lutter contre certaines des maladies les plus mortelles du monde, telles que le paludisme ou le cancer. Bien sûr, les vaccins à ARNm ne sont pas les seuls exemples de réussite en R&D à avoir été rendus possibles par cette approche.o
Synthèse de Elie KABORE

 

Encadré

L’Afrique à la traine

L’Afrique est confrontée à plusieurs maladies et épidémies. A l’instar du Burkina Faso, dans de nombreux pays, le paludisme constitue toujours le premier motif de consultation, le premier motif d’hospitalisation et la première cause de décès. Des programmes de prévention et de soin sont mis en œuvre avec l’aide des partenaires extérieurs pour limiter les impacts de cette maladie.
L’Afrique est aujourd’hui le continent le plus touché par le paludisme dans le monde, avec 90% des cas et des décès mondiaux liés à cette maladie. Mais les soins se basent sur l’artémisinine développé en Chine. D’autres maladies pénalisent le continent, dont les infections (intestinales et pulmonaires), l’hypertension, le diabète, l’hépatite, les maladies liées aux reins, etc. A ces maladies s’ajoutent les épidémies de choléra, Ebola, etc. Malgré tout, peu d’efforts sont faits en termes de recherche. La grande partie des budgets consacrés à la santé est réservée au fonctionnement et peu pour les investissements et la recherche. Les chercheurs sont obligés de faire recours à des financements extérieurs auprès de partenaires qui financent en fonction de leurs propres intérêts. Peu de médicaments sont fabriqués en Afrique parce que les Etats investissent peu dans la recherche. o

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