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Conjoncture économique internationale et nationale à fin juillet 2021: des perpectives de normalisation progressive

Au niveau mondial1, un an après le début de la crise sanitaire du corona virus (COVID-19) qui a entrainé un marasme sans précédent, l’activité économique semble amorcer une reprise en 2021. Les échanges mondiaux de marchandises se seraient redressés, portés par la hausse de la demande en biens manufacturés, notamment en équipements et matériels informatiques et électroniques ainsi qu’en fournitures médicales. Les avancées dans les campagnes de vaccination et la poursuite de la mise en œuvre des mesures de soutien budgétaire et monétaire ont permis l’amélioration des perspectives économiques mondiales au cours des premier et deuxième trimestre de 2021. Toutefois, le rythme de la reprise est différencié selon les régions et les pays.

Pour l’année 2021, l’activité économique mondiale devrait se redresser progressivement.
La croissance de l’économie mondiale devrait s’établir à 6,0% en 2021 contre une contraction de 3,2% en 2020. Dans les pays avancés, la croissance devrait se situer à 5,6% tandis que pour les pays émergents et les pays en développement elle se situerait à 6,3%.
L’inflation mondiale connaîtrait des pressions à la hausse, en raison d’une accélération de la demande qui se heurte à des pénuries temporaires d’approvisionnement et des goulets d’étranglement logistiques et la hausse des cours des matières premières sur le marché mondial, en particulier ceux du pétrole et des denrées alimentaires. En moyenne annuelle, la progression des prix se raffermirait pour ressortir à 1,6% en 2021 dans les économies avancées contre 0,7% en 2020. En revanche, dans les économies émergentes et les pays en développement, le taux d’inflation est projeté en baisse à 4,9% en 2021 contre 5,1% en
2020. En perspective pour 2022, l’inflation devrait reculer pour revenir aux taux d’avant la pandémie, une fois que les perturbations occasionnées par la COVID-19 auront pris fin. Elle est projetée à 1,7% pour les pays avancés et à 4,4% pour les pays émergents et en développement.
Sur le marché des changes le cours du dollar US par rapport au FCFA a enregistré une appréciation de
1,9% en juillet 2021, en se situant à 554,9 FCFA. L’appréciation du dollar au cours du mois de juillet 2021 s’expliquerait par le discours encourageant de la FED, de l’orientation positive de l’économie américaine vers ses objectifs soutenue par la performance de celle-ci au deuxième trimestre, toute chose qui conforte les investisseurs face au billet vert.
Concernant les principales matières premières exportées, le cours mondial de l’once d’or a enregistré en juillet 2021, une baisse de 1,6% par rapport au mois précèdent, en s’affichant à 1 805,9 dollars US. En glissement annuel, il est en hausse de 1,9%. La baisse du cours de l’or en juillet 2021 pourrait s’expliquer principalement par la reprise économique mondiale qui rend l’or moins attractif pour les investisseurs. Quant au cours du coton, il a enregistré en juillet 2021 une hausse de 3,4% par rapport au mois de juin en s’affichant à 2 153,9 dollars US la tonne.
Pour ce qui est du pétrole, produit importé, le cours du baril a enregistré en juillet 2021, une hausse de 1,8% par rapport au mois précédent en se situant à 74,4 dollars US. En glissement annuel, le cours du baril est en hausse de 73,8%. Cette évolution du cours du baril de pétrole au mois de juin 2021, pourrait s’expliquer par une hausse de la demande au regard de la forte reprise de l’activité économique mondiale, notamment en Chine et aux USA.

Dans la zone l’UEMOA2, les dernières estimations du PIB trimestriel de l’UEMOA font état d’un raffermissement de la reprise de l’activité économique au premier trimestre 2021, avec une croissance de 3,2%, en rythme annuel, après 1,8% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’ensemble des secteurs d’activité. L’activité économique dans l’Union devrait connaître une reprise vigoureuse en 2021, avec un taux de croissance attendu à 5,6% contre 1,5% en 2020, portée par une bonne exécution des plans de relance élaborés par les Etats de l’Union, la reprise économique mondiale, consécutive à l’atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire. En projection, il serait de 6,6% en 2022.

UNE ACTIVITE ECONOMIQUE NATIONALE DUREMENT MARQUEE PAR LA COVID-19 EN 2020.
Au niveau national, le Burkina Faso a été durement frappé par la pandémie du coronavirus en enregistrant ses premiers cas d’infection sur le territoire le 09 mars 2020.
Cette pandémie entraine d’importantes perturbations économiques, sociales et budgétaires. En effet, le taux de croissance de l’économie, après être ressorti à 5,7% en 2019, chuterait à 1,9% en 2020 sous l’impact des effets du coronavirus, soit une perte de 3,8 points de pourcentage. Cette forte décélération de l’activité économique en 2020 serait essentiellement imputable à la contraction de la valeur ajoutée du secteur tertiaire de 4,2%, en raison des effets de la COVID-19 sur le sous-secteur « hébergement et restauration ».

DES PERSPECTIVES DE REDRESSEMENT DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE NATIONALE
Les perspectives de croissance pour 2021 seraient marquées par le démarrage de la vaccination contre le coronavirus, l’installation quelque peu favorable de la campagne agro-pastorale et une situation sécuritaire plus apaisée. Pour l’ensemble de l’année 2021, le taux de croissance de l’économie est projeté à 7,1% contre 1,9% en 2020. Cette accélération serait tirée principalement par les secteurs secondaire et tertiaire (y compris DTI) avec respectivement des contributions à la croissance de +3,3 points de pourcentage et +2,8 points de pourcentage. Le secteur primaire enregistrerait un léger ralentissement avec une contribution à la croissance de de 1,0 point de pourcentage.
UNE BAISSE DE LA PRODUCTION D’OR EN JUILLET 2021
Dans le secteur des mines, en juillet 2021, la production industrielle d’or fin est évaluée à 5,602 tonnes, en baisse de 10,6% par rapport à juin 2021. En glissement annuel, cette production est en hausse de 11,5%.
A fin juillet 2021, la production totale d’or fin est ressortie à 38,962 tonnes contre 32,874 tonnes à fin juillet 2020, soit une hausse de 18,5%.

UNE HAUSSE DES RECETTES PROPRES ET DES DEPENSES

Au niveau des finances publiques, à fin juillet 2021, les recettes propres du budget de l’Etat ont été mobilisées à hauteur de 1 077,9 milliards de FCFA en hausse de 12,7% par rapport à fin juillet 2020. Cette augmentation est imputable aux recettes fiscales (+151,8 milliards de FCFA, soit 19,1%), les recettes non fiscales s’étant affichées en baisse (-29,7 milliards de FCFA, soit -18,5%).
Quant aux dépenses totales du budget de l’Etat à juillet 2021, elles ont été exécutées à hauteur de 1 560,8 milliards de FCFA, soit une hausse de 20,8% par rapport à fin juillet 2020. Cette progression a été portée par les dépenses courantes (+139,6 milliards de FCFA, soit +14,6%) et les dépenses en capital (+128,8 milliards de FCFA, soit +38,5%).
Evolution des dépenses totales (en milliards de FCFA) Evolution des recettes propres (en milliards de FCFA)

UNE HAUSSE DE L’ENCOURS DE LA DETTE
L’encours de la dette publique est estimé à environ 5 457,6 milliards de FCFA au 30 juin 2021 contre 5 241,8 milliards de FCFA au 31 mars 2021, soit une hausse de 215,8 milliards de FCFA (+4,1%). Il est constitué de 49,4% de dette extérieure et de 50,6% de dette intérieure.

UNE BAISSE DES EXPORTATIONS ET UNE HAUSSE DES IMPORTATIONS
Au niveau des échanges extérieurs, au mois de juillet 2021, les exportations totales se sont affichées en valeur à 206,8 milliards de FCFA contre 276,5 milliards de FCFA un mois plus tôt, correspondant à une baisse de 25,2%. Elles ont été destinées en premier à l’Europe (85,3%), suivie de l’Asie (8,5%) et de l’Afrique (6,1%). Les exportations en Amérique ont représenté 0,1%. En glissement annuel, les exportations totales ont augmenté de 41,6 milliards de FCFA (+25,2%).
Quant aux importations totales, en juillet 2021, elles se sont situées en valeur à 218,1 milliards de FCFA contre 204,0 milliards de FCFA le mois précédent, en hausse de 14,1 milliards de FCFA (+6,9%). Elles proviennent de l’Asie (42,1%), de l’Europe (26,0%), de l’Afrique (23,7%) et enfin du continent américain (8,2%). En glissement annuel, les importations totales sont en hausse de 44,8 milliards de FCFA (+25,9%).

UNE HAUSSE DE LA MASSE MONETAIRE
La masse monétaire s’est inscrite en hausse de 138,9 milliards de FCFA (+2,9%), s’affichant à 4 918,2 milliards de FCFA à fin mai 2021 contre 4 779,2 milliards de FCFA à fin décembre 2020. Cette hausse est attribuable aux dépôts transférables (+143,0 milliards de FCFA, soit +6,2%) et aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire (+34,9 milliards de FCFA, soit +2,0%), la circulation fiduciaire ayant enregistré une diminution (-38,9 milliards de FCFA, soit -5,6%).
En somme, l’analyse de la conjoncture économique au mois de juillet 2021 laisse entrevoir des perspectives d’une normalisation progressive de l’activité économique en 2021 au plan national et international en raison de la mise en place de vaccins par plusieurs laboratoires contre le coronavirus, le démarrage effectif de la vaccination des populations contre le virus dans plusieurs pays avancés, émergents et en développement et la poursuite des politiques budgétaire et monétaire de soutien à l’activité économique. Il est attendu une reprise de la croissance en 2021 de l’économie mondiale qui créerait des conditions favorables à l’économie nationale.
A cet effet, l’Etat devrait :

1. Poursuivre les efforts de maîtrise de la propagation de la pandémie.
• Poursuivre la fourniture de kits de test de la COVID-19 et de prise en charge aux structures de santé publiques et privées.
• Faciliter la réalisation des tests aux voyageurs et la disponibilité rapide des résultats.
• Poursuivre la mise en œuvre des campagnes de communication autour de la vaccination sur la COVID-19.

2. Accentuer la mise en œuvre des actions vigoureuses en vue d’accroitre les recettes propres pour un meilleur équilibre des finances publiques.
• Poursuivre les efforts de recouvrement de l’impôt sur le revenu foncier (IRF) et la taxe de résidence.
• Poursuivre les efforts de déclaration et de recouvrements à travers les moyens électroniques.

3. Renforcer les actions de contrôle des prix des produits de grande consommation et du gaz.
• Evaluer les mesures de contrôle des prix.
• Renforcer les dotations des boutiques témoins.
• Prendre des mesures pour endiguer l’encrage des monopôles de fait sur le marché des produits de première nécessité.

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID)
Direction générale de l’Economie et de la Planification (DGEP)
Direction de la prévision et des analyses macroéconomiques (DPAM)

 

1 FMI : « FMI : « Perspectives économiques régionales Afrique Subsaharienne, avril 2021 », Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA, juin 2021.
2 FMI : « Perspectives économiques régionales Afrique Subsaharienne, avril 2021 », Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA, juin 2021.

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