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Youga et Taparko: des mines en danger

Bassolma Bazié, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, doit travailler à ce que les travailleurs de Youga et de Taparko ne connaissent pas le même sort que ceux de Poura et d’Inata. (DR)

Des sociétés minières rencontrent des difficultés pour dérouler leurs activités dans plusieurs zones impactées par l’insécurité. La Société des Mines de Taparko (SOMITA) et la société des mines de Ouaré de la société Avesoro souffrent le martyre. Ces deux mines présentent des spécificités, en ce sens qu’elles ont épuisé leur réserve sur les sites initiaux et comptent sur les minerais de sites satellites pour prolonger la durée de vie de leur mine.

Une attaque terroriste ralentit l’expansion de Youga vers Ouaré
Avesoro exploite la mine de Youga et compte sur le minerai de Nétiana et surtout de Ouaré pour faire fonctionner l’usine de Youga.
Après avoir essuyé deux attaques terroristes en janvier 2022 sur le site de Ouaré, Avesoro a demandé la suspension des conventions minières de ces 3 sociétés opérant au Burkina Faso pour raison d’insécurité. La Direction générale d’Avesoro a réaffirmé sa volonté de rester au Burkina Faso. Mais elle attend du gouvernement la sécurisation du site de Ouaré pour la reprise des activités. Elle compte également sur l’exploitation souterraine de Nétiana, son troisième permis, pour prolonger sa présence au Faso.
Pendant ce temps, les 700 employés vivent dans l’incertitude totale. Ils ont été informés par la Direction générale d’Avesoro d’un plan de gestion qui consiste au maintien d’une poignée d’employés, d’une équipe de sécurité sur le site de la mine, le paiement de 35% des salaires et la mise du personnel en chômage technique de trois mois renouvelables une fois. « Cette période nous permettra de prendre, de façon conjointe avec l’Etat, des dispositions pour faire face au défi sécuritaire et de sauver le projet minier de Ouaré qui porte désormais celui de Youga », selon une note de la Direction générale d’Avesoro. Mais le personnel, qui miroite de gros sous après le calcul de leurs droits, refuse le chômage technique. Ils ont manifesté pour réclamer leurs droits, notamment, les dommages et intérêts.
Pour Avesoro, ses activités ont pris un coup parce que le gouvernement n’a pas été très réactif dans le traitement des demandes de permis de Ouaré et de Nétiana pour l’exploitation en mine souterraine.
Société des Mines de Taparko espère reprendre l’exploitation : pourquoi licencier ?
SOMITA exploite Taparko dont les réserves sont épuisées. Mais elle a découvert d’autres minerais, ce qui a prolongé sa durée de vie. Elle compte sur les minerais de Bouroum et de Bissiga, situés à une quarantaine de kilomètres de Taparko, pour faire fonctionner l’usine de Taparko afin de pérenniser les activités. SOMITA est en train de boucler des études techniques pour passer en exploitation souterraine sur le périmètre de Taparko.
SOMITA compte sur ces activités pour son maintien et son expansion. Mais des incidents de sécurité ont été rapportés. Il a été constaté des incursions sur le périmètre de la mine. Des alertes d’attaques ont aussi été rapportées sur le trajet Bouroum-Taparko. Taparko se trouve sur l’axe Kaya-Dori. Plusieurs incidents terroristes ont été enregistrés non loin du site. Des engins explosifs ont été repérés sur l’axe. Un car a même été victime d’un de ces engins. En plus des deux passagers qui ont perdu la vie, une douzaine de gendarmes venus en soutien a été tuée.
SOMITA a aussi décidé de suspendre ses activités pour des raisons d’insécurité.
Pour ne pas exposer ses employés, la mine a évacué son personnel par les airs.
SOMITA a réaffirmé sa volonté de rester au Burkina Faso tout en respectant la légalité et en recherchant des solutions pour la satisfaction des travailleurs. Elle a demandé l’avis de l’Inspection du travail et a proposé de suspendre les contrats de travail en attendant une solution, mais espère plus une sécurisation rapide de la zone pour permettre la reprise des activités. Tout comme ceux de Youya, le personnel de Taparko refuse les propositions de la société. En réalité, les travailleurs ont calculé les droits de licenciement qui représentent de grosses sommes et donnent de la voie. Mais la gestion des crises précédentes doit faire réfléchir. Depuis la fermeture de la mine de Poura en 1999, le personnel réclame toujours ses droits. Les ex-travailleurs d’Inata ont eu gain de cause en appel, mais leurs droits ne sont pas payés. Lorsqu’une mine ferme, elle ne dispose plus d’or pour vendre et ne génère pas d’argent qui puisse prendre en charge des droits. La seule solution est la sauvegarde des emplois.
La fermeture des mines est un mauvais signal adressé aux investisseurs. Le licenciement des travailleurs donne une très mauvaise image du pays. Toutes ces deux situations donnent l’impression que le pays est infréquentable et la lutte contre le terrorisme est perdue d’avance. o
Elie KABORE

 

Encadré

L’implication du gouvernement est très attendue

L’implication du gouvernement est très attendue dans la gestion de la crise que vivent les mines de Youga et Taparko.
Les plus hautes autorités doivent rassurer les investisseurs et améliorer l’image du pays. Youga et Taparko attendent ces rassurances de sécurisation de leurs sites pour permettre la reprise des activités. Elles ont déjà investi plusieurs sommes d’argent qu’elles veulent rentabiliser.
L’arrêt des activités a déjà un impact important sur le budget de l’Etat, les travailleurs et les fournisseurs de biens et services. Le ministère en charge des finances est attendu sur la question.
Le ministère en charge des mines se doit d’organiser une opération « casier vide » pour accélérer le traitement des dossiers de l’ensemble des sociétés minières afin de contribuer à rassurer les investisseurs.
Quant au ministère en charge du travail, sa contribution se résume à la gestion des carrières des travailleurs.

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RAF

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