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Les PDI et la Justice: la criminalité en tête

• Avec un taux de 47%

• La cause : leurs conditions instables

• Selon une étude de l’ONG HILL et HCR

Sur les 5 problèmes de justice les plus récurrents que rencontrent les personnes déplacées internes (PDI) des régions du Nord et du Centre-Nord,  la criminalité occupe le maillot jaune du podium. Hier, elles menaient une vie paisible dans leur localité et aujourd’hui forcées à être des réfugiées dans leur propre pays. Conséquence, elles se retrouvent à être confrontées à d’autres aléas de la vie. L’ONG HILL et le HCR Burkina Faso ont documenté les besoins et satisfactions en matière de justice des PDI et des communautés d’accueil dans les régions du Nord et du Centre-Nord (2017-2021). Les résultats de cette étude, publiée en décembre 2022, font une classification des catégories des problèmes de justice que rencontrent les PDI.

Violences domestiques, litiges fonciers, familiaux et les FDS

Le document révèle que les conditions instables créées suite au déplacement amènent les PDI à s’adonner à des vices.  De celles-ci, la criminalité est au perchoir, avec 47 % des PDI des deux régions sus-citées.  La criminalité comprend des problèmes tels que le brigandage, le cambriolage, les dommages matériels, le vol, la destruction volontaire de biens, l’agression, l’homicide, les attaques, les délits sexuels, les crimes liés à la drogue, la cybercriminalité, le travail forcé, le rapt et l’extorsion. « La prévalence élevée de la criminalité parmi les PDI est probablement liée aux conditions instables créées par le conflit et étroitement liée au déplacement qu’elles ont subi », martèle l’étude. Autre : parmi les PDI, les hommes sont plus susceptibles de commettre des actes criminels que les femmes, soit 54 % contre 39 %. La criminalité est suivie des violences domestiques qui touchent 22% des PDI. « La violence domestique, telle que la violence psychologique, a été fréquemment signalée par les deux populations », note-t-elle. 12% des PDI sont impactées par les problèmes fonciers. Ces litiges fonciers concernent l’utilisation des terrains, les titres ou la vente illégale de terrains sans le consentement des commissaires fonciers sont répandus dans les localités sous-développées et non planifiées autour de Kaya. Les litiges familiaux occupent la 4e place avec 11%. Les PDI sont également confrontés à leur « ange gardien » que sont les Forces de défense et de sécurité (FDS), soit 10%.

Les communautés d’accueil impactées par la criminalité

A l’image des PDI, les communautés d’accueil sont aussi confrontées à des problèmes avec la Justice. En tête, la criminalité est la plus courante. Dans les régions du Nord et du Centre-Nord, la criminalité vient en tête avec 19%. Elle est suivie des problèmes familiaux (18%), des problèmes liés au voisinage (16%), des problèmes fonciers (15%) et des violences domestiques (13%). o

Synthèse de Ambéternifa Crépin SOMDA

 

Encadré

Les PDI au Nord et au Centre-Nord manquent de documents légaux

Contraintes de se déplacer, les PDI sont confrontées au manque de cartes d’identité et d’autres formes de documents légaux et officiels. Selon les experts, les PDI adultes doivent retourner sur leur lieu d’origine pour obtenir un certificat de naissance. L’absence de pièces d’identité limite l’accès aux services publics, notamment, aux services de justice. Les PDI perçoivent leurs problèmes comme étant plus graves que ceux des membres des communautés d’accueil. Les PDI ont jugé leurs problèmes en moyenne plus graves que ceux des membres des communautés d’accueil. 

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