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Perspectives économiques du Faso: une croissance de 6% en 2023

• Elle repose sur 5 hypothèses définies par l’UEMOA

• Délai de la Transition ; lutte contre le terrorisme, etc.

• Sensibiliser sur le besoin de soutenir le pays

Quelles sont les perspectives économiques et financières du Burkina Faso ? La note de cadrage macroéconomique de l’Union annonce une croissance à 6% pour 2023.

Elle serait portée principalement par la production minière et la bonne tenue de l’agriculture dans un contexte de réduction des attaques terroristes. En 2024, la progression de l’activité économique est projetée, d’abord, à 5,4% en 2024, puis 5,7% et 5,4% en 2025 et 2026.

Ces prévisions, pour les experts de l’Uemoa, se réaliseront sur la base de 5 hypothèses.

L’une des premières exigences pour maintenir la croissance de notre économie, selon le document, est « une bonne conduite de la feuille de route de la Transition avec un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais convenus avec les institutions régionales ».

Et sur le processus de mise en œuvre de la Transition en cours, le Burkina a reçu le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo, le 11 janvier dernier.  A l’issue des échanges avec le chef de l’Etat, le président en exercice de la CEDEAO, qui a été rassuré de la bonne conduite de la Transition, a réaffirmé la disponibilité de l’organisation ouest-africaine à soutenir et à accompagner le Burkina Faso dans la lutte engagée contre le terrorisme. La Charte de la Transition, signée le 14 octobre 2022, en son titre 4 sur les dispositions transitoires et finales, stipule en son article 21 que la durée de la Transition est de 21 mois, à compter du 2 octobre 2022.

La seconde hypothèse en jeu, selon l’Uemoa, est la « maîtrise progressive des menaces terroristes, avec un accompagnement et une réinstallation, à moyen terme, des populations déplacées internes au niveau de leurs lieux de résidence habituels ». Il faut dire qu’en plus de la situation sociopolitique marquée par deux coups d’Etat militaires en une année, les attaques terroristes ont aggravé la situation sociale. En guise d’exemple, on peut retenir les écoles fermées (plus de 4.000) ; les formations sanitaires non fonctionnelles ; 2,8 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire ; l’arrêt d’exploitation de certaines sociétés minières….

En plus de cette situation sociale peu reluisante, la conjoncture économique n’augure pas non plus de bonnes perspectives, avec un taux d’inflation atteignant un niveau record de 14%, en moyenne annuelle, à fin novembre 2022, soit le taux le plus élevé de l’Union.

Le renforcement de la production minière

Pour atteindre les 6% de croissance prévue pour 2023, il faut tenir aussi compte de l’hypothèse de « renforcement de la production minière avec la reprise de la production de la mine de Netiana, ainsi que l’entrée en production de la mine de Bomboé et de celle de Batié ».

Après une baisse de 10,3% au premier trimestre, puis une faible hausse de 2,9% au deuxième trimestre, les activités extractives baissent fortement de 14,4% au troisième trimestre. Cette baisse « résulte de la baisse considérable des quantités d’or produites, passant de 15,4 à 13,2 tonnes. Elle est liée à la fermeture de plusieurs sites miniers au cours de l’année, pour cause d’insécurité », précise le rapport sur les comptes nationaux de l’INSD.

Pour compléter le rapport de l’Uemoa, on peut citer la mine de Ouaré, qui a été attaquée le 30 janvier 2022. Suite à l’attaque de Ouaré, Avesoro a décidé de suspendre les activités des 3 permis miniers. Il y a aussi Nordgold qui a suspendu l’exploitation de sa mine de Taparko/Bouroum, en avril 2022.

Une suspension que Nordgold justifiée par les incursions terroristes sur le site et les problèmes d’accès au site. Et enfin, la mine de Riverstone Karma, qui a été attaquée le 9 juin 2022. Deux personnes ont été tuées au cours de l’attaque, à la suite, les responsables de la mine ont suspendu l’exploitation.  A la date du 21 octobre 2022, sur 17 mines, le pays est passé à 8 mines en exploitation. A cela s’ajoute la fermeture de la mine de zinc de Perkoa, suite à l’inondation du 16 avril 2022.

Les perspectives de croissance reposent aussi sur « la poursuite et l’accélération des grands projets d’investissement public : travaux de construction de l’aéroport international de Donsin, construction de nouveaux logements sociaux et de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou ». Dernière hypothèse à prendre en compte, « l’augmentation de la production d’électricité : construction de 11 nouvelles centrales solaires photovoltaïques d’une puissance cumulée de 532,8 MW et des centrales thermiques de 200 MW en PPP ».

ESS

 

Encadré

Risques et recommandations

«Un contexte sécuritaire de plus en plus difficile qui entrave l’activité économique, entrainant des bouleversements institutionnels avec un creusement du déficit budgétaire global et une forte poussée inflationniste ». C’est ainsi que la note macroéconomique de l’Uemoa perçoit l’économie du Burkina Faso. Le document stipule que les prévisions macroéconomiques sont sujettes à d’importants risques qui sont :

– l’enlisement de la crise sécuritaire avec une perte progressive de contrôle du territoire par les autorités ;

– le non-respect de la feuille de route de la Transition, en particulier, le volet relatif au retour à l’ordre constitutionnel qui déboucherait sur des sanctions économiques et financières des institutions régionales à l’encontre du pays ;

– les conséquences du bouleversement constitutionnel dans la mise en œuvre de certains grands projets structurants financés, en partie, par l’extérieur.

Ainsi, les experts de l’Union appellent les autorités à prendre les dispositions en vue de poursuivre :

– les efforts visant à assurer un environnement sécuritaire propice au développement des activités ;

– la mise en œuvre de la feuille de route de la Transition, conformément aux engagements pris vis-à-vis de la population et des partenaires ;

– la sensibilisation envers les partenaires au développement sur le besoin de soutenir le pays dans certains secteurs, au regard des difficultés du moment.

(Source : NOTE DE CADRAGE MACROECONOMIQUE 2022-2026 DE L’UNION : MISE A JOUR

file:///C:/Users/sandr/Downloads/CUEMOA_DPE_DPEE__Note_Cadrage_3%C3%A8me_Edition_2022.pdf)

 

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