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Le Burkina Faso aux 5e REMTP : « Nous avons rassuré les investisseurs »

• «Le Trésor public a toujours respecté ses engagements»

• Les efforts de mobilisation de ressources internes ont été présentés

Le Burkina Faso était présent à la 5e édition des rencontres du marché des titres publics, organisée par Umoa-Titres à Dakar, au Sénégal, du 24 au 26 janvier 2024. Plus de 200 participants ont pris part à cette édition, jalonnée de panels, de présentations Focus pays et de Master class. Le Burkina Faso a pris une part active à ces trois jours d’échanges. Avec la Directrice adjointe de la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (DGTCP), Aminata Ouédraogo/Semdé, chef de la délégation, retour sur les grandes questions abordées .

L’Economiste du Faso: Au terme de la 5e édition, que retient la délégation que vous conduisez

Après deux années d’interruption pour cause de Covid-19, nous sommes ravis de nous retrouver en présentiel cette année à Dakar. Je voudrais profiter de votre micro pour remercier Umoa-Titres pour l’organisation de cette 5e édition. C’est d’abord une rencontre de renforcement des capacités des acteurs. Nous avons eu droit à plusieurs présentations de haut niveau. Nous avons appris beaucoup de choses sur le marché financier régional et international, et surtout les évolutions en cours sur le marché des titres publics.

Pour nous Trésor public, nous avons découvert de nouveaux produits qui sont ou seront sur le marché financier et que nous pourrons exploiter pour renforcer nos émissions de titres.

Au-delà du volet formation, les REMTP sont une occasion qui favorise les contacts entre acteurs, entre émetteurs et investisseurs.  C’est une opportunité pour nous d’informer les investisseurs par rapport à nos besoins de financement et aussi de les rassurer sur l’utilisation que nous faisons de leurs ressources.

Le thème cette année était « Diversité des investisseurs et efficience du marché des titres publics ». Qu’en avez-vous tiré comme bénéfices.

La question de la diversification est d’actualité. Des études ont montré que les banques participent à plus de 80% aux émissions des Etats au niveau de UMOA- Titres. C’est comme si nous mettions tous nos œufs dans un seul panier. Il nous fallait donc réfléchir sur la diversification des investisseurs. Il y a eu des idées tendant à faire venir des investisseurs étrangers sur notre marché, mais surtout à aller chercher de potentiels investisseurs au sein de nos pays qui sont actuellement exclus du système. Un titre coûte un million FCFA. Il s’agit de voir comment revoir cela pour que le secteur informel, les ménages et les commerçants puissent venir investir sur les émissions des Etats. Il nous faut réfléchir à comment mobiliser cette épargne-là pour renforcer le financement des Etats via le marché des titres publics.

Démocratiser l’accès au marché des titres publics est donc une nécessité, mais qui se charge de cette mission ?

La réflexion doit être menée par tous les acteurs (Etats, Umoa-Titres, les banques ; sociétés d’assurance, SGI, etc.).  On est tous concerné. Les Etats doivent peut-être revisiter leur règlementation, mais je pense que Umoa-Titres reste au cœur de cette problématique pour piloter la réflexion et la mise en œuvre des décisions qui viendraient à en sortir. Les SGI sont également indispensables dans le cadre de l’approfondissement du marché. Elles sont souvent plus proches des populations et des ménages. L’enjeu est collectif et c’est ensemble que nous allons dynamiser le marché à un moment où la question de la liquidité du marché se pose.

A travers les Focus pays, vous avez présenté la situation du Burkina aux investisseurs, quel est le principal message que vous leur avez adressé, vu la situation du pays ? Peut-on espérer une bonne année ?

Notre pays est présent sur le marché financier depuis sa création par les autorités de l’Union. Et jusque-là, le Burkina a toujours respecté tous ses engagements à bonne date. La question de l’insécurité et celle de la politique interne font que certains investisseurs sont réservés. Notre présence a permis de présenter une situation objective des finances publiques, notamment, des efforts faits en matière de mobilisation interne des ressources, malgré cette situation difficile. Nous avons rassuré les investisseurs sur nos capacités et leur avons dit que la situation actuelle était conjoncturelle. Le message que nous leur avons adressé est que les engagements qu’ils prendront sur le Burkina seront respectés. Au-delà de la pépinière, nous avons eu une rencontre de travail avec les investisseurs qui s’intéressent à nos émissions de titres pour répondre à leurs questions et lever les inquiétudes. Je pense que nous avons été bien compris.

Entretien réalisé par AT

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