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INDABA 2023: le Burkina en force au plus grand Forum minier mondial

• Un pavillon visible par sa taille et son contenu

• «Notre secteur minier est impacté par l’insécurité mais pas handicapé»

• « Le potentiel n’a jamais été aussi important »

Le Burkina Faso était présent à INDABA 2023, du 6 au 9 février 2023, à travers une forte délégation. Avec le président de la Chambre des mines, Adama Soro, L’Economiste du Faso revient sur les grandes leçons de cet évènement mondial au Cap, en Afrique du Sud.

L’Economiste du Faso : Qu’est-ce qui l’a poussé à prendre part à cet évènement, alors que la situation sur le terrain n’est pas propice, étant marquée par des attaques terroristes qui ont occasionné la fermeture de mines ?

Adama Soro, président de la Chambre des mines : Mining INDABA, pour ceux qui ne le savent pas, est le plus grand Forum minier mondial sur le territoire africain. Il est extrêmement important de le rappeler. Le monde entier se retrouve durant quatre jours à Cape Town, en Afrique du Sud, pour parler des questions minières. C’est sûr que beaucoup d’investisseurs sont présents, mais pas que, il y a aussi des représentants de gouvernements, d’institutions de financement privées comme publiques, notamment, la Banque mondiale, et surtout les sociétés minières et les fournisseurs miniers. C’est également le lieu de voir les projets miniers et les pays qui exposent.

Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina Faso. (DR)

Pour cette édition 2023, on a vu, notamment, plus de 9.000 participants venus pour la plupart de pays miniers ou en devenir. Ces derniers ont exposé le potentiel géologique et d’investissements au travers de stands pour la plupart, et des pavillons pour certains. Il était donc important que ce rendez-vous auquel le Burkina Faso a pris l’habitude d’être présent y soit encore, surtout en ces moments comme vous l’avez dit, si difficiles sur le plan sécuritaire mais aussi sur le plan économique, avec l’inflation importée, pour porter le message de la résilience. Ce n’est pas parce que les moments sont difficiles, pour les raisons sus-évoquées, que le potentiel minier de notre pays a changé ou disparu. Non, au contraire, le potentiel du Burkina n’a jamais été aussi important, surtout avec la bonne tenue du cours de l’or. Les projets miniers, notamment aurifères, malgré la difficulté qu’on peut avoir sur le plan sécuritaire, demeurent toujours d’intérêt. Il est donc important de faire toujours la promotion de ce secteur, parce que les gisements d’aujourd’hui sont les découvertes d’hier. Si on ne fait pas de recherches, on ne trouvera pas de gisements et on ne pourra pas maintenir le cap. C’est la raison pour laquelle la Chambre des mines et le ministère en charge des mines et des carrières, mais aussi un ensemble d’acteurs intervenant dans la chaîne de valeurs du secteur minier, ont bien voulu participer à cette édition 2023.

Pouvez-vous revenir sur la composition de la délégation burkinabè qui s’est rendue en Afrique du Sud ?

La délégation burkinabè, forte d’une quarantaine de participants, a été conduite par le ministre en charge de l’énergie, des mines et des carrières, avec une forte délégation de l’administration publique. On a eu le privilège que le ministre Simon-Pierre Boussim a fait l’insigne honneur aux acteurs miniers burkinabè de participer à cette édition, malgré son calendrier chargé, nous l’en remercions. Par ailleurs, nous avons innové cette année ; en effet, la Chambre des mines du Burkina, comme je l’ai dit, la principale faîtière des acteurs miniers du pays, a initié, en collaboration avec le Bumigeb et le ministère en charge des mines pour la première fois du genre, un pavillon, qui a regroupé une trentaine d’entreprises minières, de fournisseurs locaux et de banques. Ce pavillon a permis de donner plus d’éclat et de résonance à la participation de notre pays. Je profite au passage remercier les entreprises qui ont bien voulu sponsoriser ce pavillon, mais aussi la journée du Burkina Faso, ce sont, notamment : Endeavour Mining, Tropic Mining, Corica / Sftp, Coris Bank International, Bms-Human Project, Aeci, Burkina Équipements, Bel Emploi, Société Générale Burkina Faso, Mais Aussi Sarama Resources et Iamgold Essakane, auxquelles il faut ajouter la chambre des mines du Burkina et le Bumigeb, deux chefs d’orchestre de l’organisation pratique de cette participation. La seconde innovation cette année, c’est que ce n’était pas que des sociétés minières mais il y avait aussi des fournisseurs locaux, ce qui est une excellente chose.

Cela veut dire donc que le Burkina Faso avait beaucoup à proposer cette année ?

Oui, le Burkina Faso avait beaucoup à proposer. L’innovation, c’est qu’on s’est dit cette fois-ci, avec cette initiative portée par la Chambre des mines, c’est dans les moments difficiles qu’il faut être plus audible. Un stand comme on le faisait les autres années ne suffisait donc pas. Il fallait prendre un pavillon. D’ailleurs, on est content, parce que, contrairement à d’autres pays, notre visibilité dans la sous-région a beaucoup été remarquée et saluée par nos organisations sœurs de la sous-région. Je ne vais pas nommer de pays, mais je peux vous dire que de loin, le pavillon burkinabè était le plus visible de par son emplacement, de par sa taille, de par son organisation, et a attiré beaucoup d’investisseurs. On a vu clairement que l’idée du pavillon était une excellente idée. Une fois de plus, nous disons merci aux sponsors membres de la Chambre des mines ou pas, qui ont fait confiance à notre organisation pour la concrétisation de cette initiative, parce que ce n’est pas donné, je peux vous le dire, avoir un pavillon à INDABA, cela coûte beaucoup d’argent. Donc, c’était notre façon aussi de contribuer à la promotion du pays, à la promotion de notre secteur. Cela est aussi un élan de patriotisme. Je le dis, tous les soldats ne sont pas forcément avec des kalachnikovs. Il y a des soldats économiques et c’est notre rôle aussi de porter plus haut le drapeau burkinabè, à travers de telles initiatives.

L’investissement minier était au cœur de cette édition. Quelles sont les tendances actuelles ?

Comme le montre le thème : « Développer, libérer le potentiel et le futur du secteur minier africain, à travers des initiatives et des investissements ». Aujourd’hui, on peut dire que cette édition a permis, en tout cas quand on regarde les panels, la qualité des conférenciers (on a eu l’insigne honneur d’avoir les présidents Ramaphosa et Tchishekedi), d’avoir de bons échanges et d’envisager des solutions durables mais surtout endogènes pour le développement du secteur.

Cette édition marque le retour à la tradition d’organiser Mining INDABA en début février, après une interruption et des changements de dates au cours des deux dernières années, du fait de la pandémie de Covid-19. Une édition où notre pays s’est fait remarquer de fort belle manière.

Les coûts d’exportation de l’or sont de plus en plus élevés. Le Burkina Faso n’est-il pas plus handicapé aujourd’hui avec l’insécurité ?

Handicapé, je ne sais pas si c’est le mot, mais je dirais plutôt impacté. Je pense qu’aujourd’hui, ce serait faire une mauvaise lecture que de ne pas reconnaitre que notre pays est impacté. Il y a un surcoût qui est généré par l’insécurité, par l’inflation qui est importée malheureusement. Les coûts d’exploitation ont été grevés par ces deux facteurs susmentionnés. Il faut aussi noter certaines situations de difficile cohabitation avec les artisans miniers qui ont engendré des pertes en vies humaines et en dégâts matériels. Il y a aussi malheureusement quelques tensions avec des communautés. Bref, tout cela a vraiment fait grimper les coûts. Oui, nous sommes impactés mais nous ne sommes pas handicapés. Je pense que le pays demeure toujours un pays minier, avec un fort potentiel. o

Entretien réalisé par vidéo conférence depuis Durban, par FW retranscription AD

 

Encadré

Quelles sont les leçons que vous retenez de INDABA 2023 ?

INDABA 2023, comme je l’ai dit, fait suite à la reprise post-Covid. On sent maintenant que les acteurs miniers africains font preuve d’une vraie résilience. La journée du Burkina, qui s’est tenue le 08 février, a été l’occasion de porter davantage la voix de notre pays sur son potentiel et sa résilience apportée par son secteur minier. Le ministre l’a d’ailleurs rappelé dans son mot d’ouverture du pavillon. Il faut saluer cette résilience, elle est due essentiellement à nos sociétés minières, mais surtout à travers nos travailleurs, nos sous-traitants, nos opérateurs et nos contracteurs qui, malgré tout, ont gardé le cap.

On le constate, la Covid-19, l’inflation ont, certes, impacté le secteur mais n’ont pas atténué l’ardeur des investisseurs miniers, ni l’ardeur des travailleurs miniers à relancer le secteur. On a, certes, été impacté mais comme on le dirait dans le jargon militaire : « touché mais pas atteint ». Le secteur est touché, mais le secteur demeure encore avec des capacités de résilience, avec des ressources solides pour avancer. Cela, évidemment, nécessite des mesures d’accompagnement. Je pense que ce sont tous ces points qui, pendant ces quatre jours à Cape Town, à travers le Mining INDABA, ont été débattus. J’allais vous dire que c’était un autre INDABA qui prend une autre saveur différente des éditions passées, parce qu’elle vient à un moment donné où le secteur est fortement impacté. Il était donc important que nous nous retrouvions, acteurs du secteur minier, notamment mondial, pour voir comment repartir du bon pied, pour voir comment redéfinir les conditions pour rebâtir un secteur minier africain plus fort. Je profite le dire, d’autant plus que de plus en plus de pays trouvent la contribution du secteur minier dans le PIB assez importante. Je prends le cas de notre pays, c’est plus de 16% en 2020. On est dans une moyenne de 6 ou 10% pour bon nombre de pays miniers en Afrique. Ce qui montre que le secteur extractif est très important. Il y a aussi les questions liées à l’environnement, au social et à la gouvernance qui  ont été longuement débattues, à travers plusieurs panels.

Notamment, sur les questions de changement climatique, mais surtout d’inclusion, de résilience et de partage équitable au niveau des revenus générés. Comme vous le savez, les trois leviers majeurs du secteur extractif, de façon générale, sont l’attractivité, la compétitivité et le partage équitable de revenus. Ces trois leviers sont interdépendants. Si on joue trop sur un au détriment des deux autres, on crée une gouvernance malsaine au niveau du secteur. Mais comme je l’ai dit, autant il faut partager équitablement les revenus parmi les parties détentrices d’enjeux que sont l’Etat, les investisseurs et la communauté, autant il faut garder le secteur toujours compétitif et attractif. Cela est extrêmement important. Ce sont toutes ces questions qui ont été débattues au cours de ces 4 jours. Une fois de plus, avec une présence très forte et remarquée du Burkina Faso, au travers de son pavillon.

FW

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RAF

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