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Marché financier: une opération au goût d’échec

• 10 milliards FCFA levés sur les 30 recherchés

• Soit un taux de couverture de 35,87%.

• Les investisseurs burkinabè sauvent la mise

Le Burkina ira-t-il au bout de l’opération ? C’est la question que nous nous sommes posée à l’annonce d’une émission sur le marché financier par le pays, le 15 mars dernier. Après deux reports d’emprunt, cette fois-ci a été la bonne. L’opération a été menée de bout en bout.

Le pays recherchait 30 milliards FCFA, à travers une émission de Bons et Obligations assimilables du Trésor de maturité initiale 182 jours et 3 ans. Si aucun report n’est à signaler, cette opération laisse un goût d’échec dans la bouche.

Cet argent que le Burkina recherchait via le marché financier régional devait assurer la couverture des besoins de financement du budget de l’Etat. En gros, les 30 milliards FCFA seraient utilisés dans les dépenses courantes du pays.

L’émission de Bons et d’Obligations assimilables du Trésor du 15mars représentait la deuxième intervention du pays sur la maturité 182 jours et la première intervention sur la maturité 3 ans en 2023.

Les investisseurs boudent-ils

Le premier sentiment d’échec de cette sortie vient du nombre de participants à l’émission. Ils étaient 3 investisseurs à se positionner pour nous prêter de l’argent. De plus, le montant global des soumissions ressort à 4,560 millions FCFA. C’est aussi la somme retenue pour les Bons assimilables du Trésor (BAT). Ce type d’émissions offre plusieurs avantages. Les Bons assimilables du Trésor offrent un placement à court terme répondant à des impératifs de gestion de trésorerie alliant sécurité et qualité, avec une rémunération connue et payée d’avance à l’investisseur, lors de l’acquisition des titres, etc.

En ce qui concerne les Obligations assimilables du Trésor (OAT), c’est souvent l’opération préférée par les investisseurs, là aussi, l’engouement est faible. 5 participants se sont présentés et ont proposé au pays la somme de 6,200 milliards FCFA, une somme que le Burkina a retenue.

Ainsi, sur les 30 milliards FCFA recherchés au départ, le pays a pu engranger 10, 760 millions FCFA, soit un taux de couverture de 35,87%. En termes de comparaison, sur son émission du 15 février dernier, où il recherchait aussi 30 milliards FCFA, le Burkina s’était retrouvé avec un taux de couverture de 99,77% (soient 29,931milliards FCFA obtenus sur le marché régional).

Le second point à noter est l’absence d’investisseurs étrangers sur cette émission du Burkina Faso. La signature Burkina Faso a-t-elle perdu de sa qualité ? Dans le compte rendu de l’opération, mis en ligne sur le site de Umoa-Titres, les propositions  émanent du Burkina Faso pour les deux types d’émissions. Et même là, les investisseurs n’ont pas pu proposer au pays le montant souhaité. Quand on sait que ce sont souvent les banques les premières à investir dans les émissions d’un pays, l’on est en droit de se poser des questions sur cette timidité.

Des besoins de liquidités ?

En début janvier 2023, le Burkina a levé 173 milliards sur le marché régional de l’Umoa, par appel public à l’épargne. Le pays était à la recherche de 150 milliards FCFA. A la clôture de l’opération, le ministre de l’Economie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, affirmait que le taux de couverture de 115,33% « traduit un réel engouement des investisseurs ». A la suite de cette levée de fonds, voilà que les émissions simultanées du 15 février viennent renflouer les caisses du Trésor. Et depuis, plus rien. Après deux reports, le pays retourne vers le marché financier, sans grands résultats. Entretemps, le pays a réquisitionné 500 kg d’or auprès de deux sociétés minières. Une mesure exceptionnelle qui pose des questions sur les besoins en liquidités du pays. D’autant plus que la prochaine tombée du pays est prévue pour mars 2023.

Cela signifie que dans ce mois de mars, le Burkina Faso va devoir payer une partie de sa dette qu’elle emprunte sur le marché financier. 25,33 milliards FCFA. C’est la somme due au titre de service de la dette.

Le service de la dette est le montant payé pour une période donnée par un emprunteur pour rémunérer les prêteurs (i.e. payer les intérêts) et rembourser la part du principal venant à échéance. Rien que pour ce premier trimestre de l’année, le montant des tombées dues par le Burkina s’élève à 118 milliards FCFA, sur une prévision d’emprunt de 120 milliards FCFA. Selon le calendrier des émissions publié par UMOA-Titres, cette année, le Burkina entend emprunter 630 milliards FCFA sur le marché financier. Les tombées totales pour cette année s’élèvent, pour leur part, à 437 milliards, soit une mobilisation nette de 193 milliards FCFA. Toujours selon ce calendrier, le 29 mars prochain, le pays sera de nouveau sur le marché financier. A la recherche de 30 milliards FCFA. o

NK

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