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Disponibilité de l’engrais: « Les dispositions sont prises… », Passam-Manégré Zida, DG CAIMA

• Des prévisions d’environ 200.000 tonnes cette année

• 40% des quantités auprès des fournisseurs nationaux

• Des engrais bio, l’une de ses missions principales

La Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA) a pour mission d’assurer, au niveau national, la disponibilité et l’accessibilité pour les producteurs agricoles d’intrants et de matériels adaptés aux spécificités des spéculations et des zones agro-écologiques du pays. Cette centrale, qui entre dans sa troisième année d’existence, cherche encore ses marques. Face à L’Economiste du Faso, son Directeur général, Passam-Manégré Zida, a d’ailleurs soutenu que son organisation mettait tout en œuvre pour rendre disponibles les engrais auprès des producteurs. Interview.

L’Economiste du Faso : La CAIMA a vu le jour en 2020, et cela fait déjà trois années d’existence, les différents acteurs se retrouvent-ils à travers ce que vous avez déjà posé comme acte, relativement aux objectifs de la structure ?

« Les prix sont fluctuants, du coup, les fournisseurs, généralement, sont défaillants. ».
(Ph: Yvan SAMA)

Passam-Manégré Zida : En trois ans, nous sommes en train d’achever notre deuxième campagne agricole. Dans la structuration donc de la CAIMA, tous les acteurs du monde agricole sont concernés. Nous avons deux types d’acteurs principaux : le public et le privé.

Le public est représenté dans le Conseil d’administration par six (6) ministères que sont les ministères de la Santé, du Commerce, des Finances, des Ressources animales, de la Recherche scientifique et de l’Agriculture. Le secteur privé est représenté par sept (07) sous-collèges. Par sous-collège, il faut voir des acteurs qui sont dans le même domaine d’activité. Il y a le sous- collège des producteurs agricoles, le sous-collège des producteurs semenciers, le sous-collège des distributeurs d’intrants et d’équipements agricoles, le sous-collège des producteurs spécifiques, le sous-collège des banques et établissements financiers, le sous-collège des importateurs d’intrants et le sous-collège des fabricants d’équipements agricoles.

Dans sa structuration, tous les acteurs sont concernés et doivent y trouver leur compte. Mais vous comprenez bien que pour une structure qui est à ses débuts comme la CAIMA, il y a des acteurs qui, pour l’instant, veulent regarder faire et rejoindre après. Nous avons des acteurs importants qui ne sont pas, pour l’instant, membres de la CAIMA. Nous pouvons citer, par exemple, les sociétés cotonnières. Elles disent qu’elles vont observer pour voir l’évolution des choses.

De façon globale, quels sont les besoins nationaux en matière d’engrais ?

En matière d’engrais, la consommation actuelle nationale avoisine les 200.000 tonnes, pour un besoin d’environ 1 million de tonnes. Vous savez que tous ceux qui veulent l’engrais ne peuvent pas l’acquérir. Beaucoup de producteurs, compte tenu de l’état de nos sols, ont besoin d’engrais pour pouvoir produire. Malheureusement, on ne distribue qu’environ 200.000 tonnes pour les cultures céréalières.

Quelle est la part de la CAIMA sur ces 200.000 tonnes ?

Il faut rappeler que nous avons été nommé le 7 juillet 2021 ; donc déjà en pleine saison agricole. Néanmoins, au cours de notre première campagne agricole (Ndlr : 2021-2022), nous avons pu acquérir 13.000 tonnes que nous avons mises à la disposition du monde agricole, malgré le contexte international difficile lié à la pandémie de Covid-19. Au cours de la campagne qui est en cours, c’est environ 50.000 tonnes d’engrais solide que nous avons pu mettre à leur disposition. Engrais solide s’entend les engrais minéraux que sont le NPK et l’urée. Il y a également des engrais organo-minéraux que nous avons pu mettre à la disposition des producteurs. Nous avons aussi acquis des engrais liquides et de la fumure organique.

Quelles sont vos prévisions pour la campagne 2023-2024 ?

Pour cette campagne, nous avons une prévision d’environ 100.000 tonnes. Nous voulons aussi constituer un stock de sécurité d’environ 100.000 tonnes. Ce qui fait une prévision de 200.000 tonnes.

Quels sont les mécanismes que vous avez mis en place pour atteindre ce résultat ?

Pour atteindre ce résultat, nous avons mis en place deux mécanismes. Nous avons fait publier un avis à manifestation d’intérêt pour constituer notre base de données fournisseurs. Cette année, nous chercherons auprès des fournisseurs nationaux, 40% des quantités que nous voulons acquérir et irons chercher auprès des firmes à l’international, les 60% restants. Nous savons que pour pouvoir faire des économies d’échelle et jouer sur les prix de vente aux producteurs, il faut que nous puissions aller nous-mêmes vers les firmes pour faire ces acquisitions. Nous ne voulons pas aussi oublier les acteurs au niveau national. C’est ce qui justifie ces quotas.

Les producteurs peuvent-ils être rassurés que pour la saison agricole à venir, il y aura de l’engrais pour la campagne mais aussi pour le stock de sécurité ?

Nous sommes en train de prendre les dispositions pour pouvoir mettre à la disposition des producteurs, les stocks que nous avons annoncés. Mais comme vous le savez, l’expérience des deux campagnes nous a montré que le monde des engrais est très compliqué. Les prix sont fluctuants, du coup, les fournisseurs, généralement, sont défaillants. On peut signer une dizaine de contrats et peut-être aucun d’entre eux à la fin ne peut livrer les engrais. Il y a donc des choses qui ne sont pas à notre portée.

A votre installation, il y avait déjà la Covid-19 et ensuite, la guerre russo-ukrainienne. Au regard de toutes ces complexités qui causent le problème de pérennité de la fourniture de l’engrais, que prévoyez-vous à long terme pour ne plus être soumis à ces aléas ?

Effectivement, la CAIMA a pour leitmotiv de promouvoir la production nationale en engrais. Si vous regardez un peu dans nos acquisitions et dans nos prévisions d’acquisition, l’engrais organique occupe une très bonne place. La CAIMA compte aider ces structures à bien s’organiser et livrer les engrais organiques à nos producteurs. Elle est prête et si vous regardez dans le Conseil d’administration, les producteurs d’engrais organiques y sont. Nous prenons donc toutes nos dispositions pour pouvoir encourager ces productions et la mise à disposition de ces engrais organiques aux producteurs. Par ailleurs, nous avons, au plan national, des unités de mélangeur d’engrais. Par exemple, nous avons la SIPAM à Bobo. L’Etat a également mis en place la Société d’exploitation de phosphate du Burkina. Il y a un mélangeur installé à Koupéla. La CAIMA pourra donc aider ces structures dans l’acquisition des matières premières pour mélanger les engrais chimiques et mettre à la disposition des producteurs.

La tendance dans le monde actuel est à la production bio, alors que les initiatives dont vous parlez ne le sont pas forcément. Quelles sont les dispositions que vous prenez dans ce sens pour encourager la production bio ?

La CAIMA a fait des acquisitions très importantes en engrais bio. Nous avons la fumure organique, de l’engrais organo-minérale. Nous avons de l’engrais liquide dans nos stocks qui est purement bio. Nous avons fait des acquisitions au plan national et au plan international. Dans notre plan d’approvisionnement, nous avons prévu d’acquérir beaucoup d’engrais bio. La CAIMA fait des engrais bio l’une de ses missions principales.

La CAIMA n’est pas seulement dans l’engrais, elle fait également dans le matériel agricole. En termes de matériel agricole, qu’avez-vous fait jusque-là en la matière ?

En termes de matériel agricole, nous avons, de façon prudente, fait des acquisitions mais pour l’instant, nous avons focalisé nos acquisitions au niveau des intrants. Nous n’avons pas laissé tomber les équipements agricoles, puisque nous avons fait des acquisitions de 5.000 semoirs, nous avons acquis 50 batteuses multifonctions et nous espérons cette année acquérir des motoculteurs et d’autres équipements. Nous avons reçu le Directeur général de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Burkina et nous avons échangé sur quel type de partenariat nous allons entretenir pour faire des acquisitions des équipements agricoles au niveau national pour cette campagne agricole.

En février, le gouvernement a pris une mesure concernant l’importation des pesticides contre les jassides,  la CAIMA a-t-elle été sollicitée dans ce projet.

La CAIMA a fait partie des équipes qui ont travaillé pour que le gouvernement puisse analyser les dossiers concernant la jasside. Nous avons fait partie des équipes techniques de travail. Nous sommes disposés à travailler pour mettre à la disposition des producteurs des pesticides dans ce sens. Nous avons pu même acquérir des pesticides bio certifiés par le SINS pour lutter contre les ravageurs. La jasside aussi va pouvoir nous intéresser en temps opportun.

Avez-vous l’impression que tous les acteurs concernés par la question des intrants agricoles et du matériel agricole ont compris les missions de la CAIMA ?

Nous sommes une jeune structure. Une structure à la limite atypique. Nous demandons donc aux différents acteurs de comprendre parfois les ratés au sein de la structure.

Nous sommes en train de chercher nos marques et nous disons que si la CAIMA arrive à traverser ces moments difficiles, elle pourra être un instrument très utile pour les producteurs agricoles au Burkina Faso. Nous demandons que tous les acteurs puissent se tenir main dans la main pour aider la CAIMA à atteindre ses objectifs. Cela va booster la production agricole de notre pays.

Moumouni SIMPORE

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