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Consommation: bientôt de l’huile de soja

• Un projet conduit par la SN Citec

• Une alternative au manque de graines de coton

• Le prix de vente sera décisif

Selon l’annuaire des statistiques agro-sylvopastorales 2021, la production de soja sur le territoire national a connu une hausse en dix ans.. (DR)

«D’ici fin mai, l’usine va s’arrêter par manque de matières premières ». Cette prévision émane du responsable commercial, représentant la société SN Citec à Ouagadougou, Yacouba Warma. Il l’a affirmé, lors de son passage au Café de L’Economiste du Faso, en mi-mars 2022. L’on retient de son entretien avec la Rédaction que la société d’huilerie fait face aux conséquences d’une baisse drastique de la production cotonnière, dont les graines sont la principale matière première entrant dans la production de l’huile.

« La SN Citec transforme essentiellement de la graine de coton qui est cultivée par les producteurs. Aujourd’hui, à cause de l’insécurité, beaucoup de cotonculteurs ont fui les champs pour la ville. Du coup, il y a une baisse drastique de la production cotonnière qui impacte en même temps notre activité », a expliqué M. Warma. A titre d’exemple, pour cette année, la SOFITEX s’est engagée à approvisionner la SN Citec pour 40.000 tonnes de coton graine et la campagne de collecte est en cours. Cela ne représente que 1/3 de la capacité de production de la SN Citec.

Il faut donc une alternative à cette matière première si l’usine veut continuer de tourner. D’où l’idée de prospecter au niveau du soja.

Plus de 100.000 tonnes de soja produites en 2021

La superficie emblavée de soja a aussi connu une hausse. Elle est passée de 22.198 hectares en 2012, à 98.204 hectares en 2021. (DR)

Selon les sources que L’Economiste du Faso a pu toucher, la société est déjà en prospection de fournisseurs de soja, d’arachide et de sésame. La piste du soja a déjà porté des fruits. Il nous revient que Hadja Maïmouna Velegda  des Etablissements Velegda aurait été  approchée pour l’ acquisition de soja, afin d’en extraire de l’huile. « Les choses sont bien avancées et un contrat doit être signé pour matérialiser cette nouvelle collaboration locale », ajoute notre source introduite dans le secteur de l’agriculture.

Selon l’annuaire des statistiques agro-sylvopastorales 2021, la production de soja sur le territoire national a connu une hausse en dix ans. Elle est passée de 24.347 tonnes en 2012, à 106.675 tonnes en 2021. La superficie emblavée de soja a aussi connu une hausse. Elle est passée de 22.198 hectares en 2012, à 98.204 hectares en 2021.  Selon les statistiques, la région du Centre-Est et celle des Hauts-Bassins sont les premières en matière de superficie cultivée et de production de soja au Burkina Faso. Malheureusement, il s’agit d’une filière qui n’est pas encore bien organisée, ce qui rend difficile la collecte du soja. « C’est pour cela que la SN Citec s’est approchée de Hadja Velegda, qui dispose non seulement du réseau de producteurs, mais de la logistique pour l’enlèvement du produit vers le centre de production d’huile de la SN Citec », ajoute une autre source travaillant dans le secteur de l’huile.

Et d’ajouter que les tests sur la teneur en huile du soja ont été concluants et bientôt, de l’huile de soja sera disponible sur le marché pour la consommation des Burkinabè. Notons que l’usine de la SN Citec a une capacité de traitement de 400 tonnes par jour. Le manque de graines de coton pour faire tourner l’usine a impacté sur les chiffres de la société. « Pour ce qui est du chiffre d’affaires de l’huilerie, naturellement, ça va impacter, il faut s’attendre pratiquement à 60% de recettes en moins que les années antérieures », déclare Yacouba Warma.

NK

Encadré

Le prix de vente sera décisif

En décembre 2022, l’Indice FAO des prix des huiles végétales a gagné 2,3%, après sept mois consécutifs de baisse. Cette augmentation est due à la hausse des prix internationaux de l’huile de palme et de l’huile de soja, qui a plus que compensé le recul des cours de l’huile de colza et de l’huile de tournesol. Les valeurs mondiales de l’huile de soja ont légèrement progressé, principalement sous l’effet d’une demande persistante et solide de la part du secteur du biogazole, en particulier, aux États-Unis. On l’aura compris, l’huile de soja raffinée fait partie des produits alimentaires dont les prix sont surveillés par la FAO.

En 2019, le litre produit localement au Burkina Faso s’échangeait déjà un peu plus cher que l’huile issue des graines de coton. Avec cette inflation généralisée, les prix du soja sur le marché local, la SN Citec devra jongler, afin de proposer un produit accessible à la population.

Au-delà de l’huile, au Burkina Faso, le soja transformé donne des produits dont la consommation est en train de prendre de l’ampleur. On peut citer en plus de l’huile raffinée, le lait, le tofu, le soumbala de soja, la farine, les brochettes, les aliments pour enfants en bas âge, les biscuits, le pain, le gâteau, etc. Les mets à base de soja sont des aliments pas trop chers et accessibles aux populations. La population attend sans nul doute la même chose pour l’huile qui sera produite de la société d’huilerie.

Filet

Culture du soja : les étapes pour un bon rendement

Utiliser les semences améliorées : l’usage des semences certifiées garantit au moins 45% du rendement.

Bien choisir la parcelle : un terrain plat, léger, bien drainant ; du sorgho, du mil, du maïs ou du coton.

Préparation du sol : il serait intéressant d’apporter de la fumure organique puis faire un bon labour en billon ou à plat.

Bien faire le semis : le semis doit se faire après une pluie utile. Les poquets doivent avoir une profondeur de 3 à 4 cm ; mettre 2 graines par poquet ; le re-semis se fait juste après la levée, pas plus de 6 jours après le semis ; les dates de semis doivent être choisies de façon que la maturité coïncide avec les arrêts des pluies pour permettre un meilleur séchage.

Entretiens culturaux : faire le premier sarclage entre le 10e et le 15e jour après le semis ; faire un léger buttage trois semaines après le premier sarclage ; faire le désherbage au besoin, pour accompagner la maturation et faciliter la récolte.

Protection de la culture : utiliser les variétés recommandées résistantes aux maladies du soja et aux nématodes. Concernant les insectes, les principaux parasites sont les chenilles défoliatrices et les punaises de gousse. Quand leurs populations deviennent importantes, utiliser un insecticide : 2,5 litres par hectare.

Récolte : la récolte a lieu à la maturité. Un champ de soja arrivé à maturité est caractérisé par un jaunissement et la chute des feuilles. Les gousses prennent une couleur brun marron ; elles font du bruit quand on les secoue ; il faut donc récolter le soja à la main en coupant les tiges au ras du sol. Il n’est pas conseillé d’arracher les plants, car les racines fertilisent le sol.

Séchage des gousses : il faut sécher les plants coupés avec leurs gousses sur une aire de séchage bien propre ou sur bâche ; la fin du séchage est marquée par un taux d’humidité au tour de 14% (les graines remuent et sonnent bien à l’intérieur des gousses).

Etapes finales : il faut faire le battage (le battage se fait sur une aire propre pour faciliter la récupération des graines), le vannage (le vannage permet de séparer les débris des graines), le séchage des graines et le stockage dans des sacs disposés dans un endroit aéré.

Valoriser les résidus de récolte : il est possible de récupérer les fanes de soja et autres résidus qui serviront de nourriture aux ruminants et de fumure organique.

Production de variété de soja CSIR-Favour

Source : Institut de recherche agricole pour le développement (Centre-Nord)

 

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