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CORIS Baraka: la BID et nous

La pionnière des institutions de la finance islamique au Burkina Faso, Coris Bank International Baraka, était également de la partie aux Assemblées annelles 2023 de la Banque islamique de développement, tenues du 10 au 13 mai, à Djeddah, Royaume d’Arabie Saoudite. A l’occasion, nous avons rencontré sa Directrice Groupe, Adja Soré Sylvie Sally Compaoré. Entre deux communications, lors du forum sur le secteur privé, nous avons pu arracher quelques mots sur les relations entre le Groupe Coris Bank International et la BID.

Quelles sont les motivations de votre participation à ces Assemblées annuelles ?

Adja Soré Sylvie Sally Compaoré (Directrice Groupe finance islamique Coris Bank Baraka): Le Groupe Coris Bank International et la BID entretiennent de bonnes relations depuis la décision stratégique de notre Groupe d’offrir l’alternative de la finance islamique à sa clientèle.

Et c’est grâce à l’assistance de la BID, à travers la Société islamique pour le développement (ICD) du secteur privé,  que nous avons pu mettre en place toutes nos sept Branches islamiques « Coris Baraka », présentes dans nos filiales du Burkina, de la Côte d’Ivoire, Mali, du Sénégal, du Niger, du Bénin et du Togo, qui disposent toutes de l’agrément BCEAO et du ministère de l’Economie de chaque pays et sont dotées de Conseil de conformité interne ou de Comité Charia qui s’assurent que l’activité fonctionne conformément aux principes et règles de la finance islamique. En plus de l’assistance, le Groupe bénéficie, depuis 2015, de lignes de financement pour soutenir le développement de l’activité avec ICD, de lignes de Trade avec ITFC et divers autres partenariats au profit de nos populations.

En bref, je dirai que c’est un partenariat stratégique qui lie nos deux institutions, et   c’est pourquoi, au cours de ces rencontres, vous constaterez notre présence sur plusieurs projets et initiatives de la BID.

Quels sont vos projets actuels ?

De ces projets, nous pouvons citer, par exemple, le projet « We-fi Brave women » pour l’autonomisation des femmes, auquel Coris Bank International est associée, avec la Maison de l’Entreprise, pour la mise en œuvre du programme. Nous avons donc été conviés avec la MEBF pour faire un point aux différents donateurs de l’état de mise en œuvre et de l’impact à mi-parcours.

Le Groupe a également bénéficié de lignes de financement pour les PME pour 55 millions d’euros, soit environ 36 milliards FCFA au profit de Coris Bank Baraka Burkina et de la Côte d’Ivoire. En outre, nous avons également plusieurs projets portant sur l’extension des lignes de financement et de Trade à toutes nos filiales, nous avons eu des échanges sur des projets portant sur des SAK (SUKUk), des partenariats en Equity, c’est-à-dire, des participations dans des projets que porte le Groupe de la BID.

Quels étaient vos objectifs à Djeddah

Au vu de la qualité du partenariat, le Groupe Coris est toujours invité à ce grand rendez-vous, pour preuve, son président, M. Idrissa Nassa, a participé à la 47e Assemblée à Sharm-el Sheick en Egypte, en mai 2022, il a été invité par la BID en tant que panéliste au COP 27 en Egypte, du 06 au 18 novembre 2022,  pour partager sa riche expérience sur le thème «  Permettre aux populations et aux entreprises vulnérables d’accélérer l’adoption et de mettre en œuvre l’agenda climatique dans les pays en développement ». Le Groupe a également bénéficié du prix du « Best client de ICD » Meilleur Client de ICD en 2017. Tout cela pour vous montrer la qualité de nos relations. Notre présence à Djeddah s’inscrit donc dans le cadre du renforcement de notre partenariat, de la consolidation des acquis et de l’exploration d’autres opportunités de développement au profit de nos populations, pour une meilleure résilience en droite ligne avec le thème de cette édition.

Il y a le projet « Brave Women » où nous avons été conviés en plus des autres parties prenantes, dont la Maison de l’Entreprise, pour faire le point de l’état d’avancement du projet aux donateurs. 

Enfin, une des raisons également de la présence à Djeddah est l’élargissement de nos correspondants bancaires, en vue d’une meilleure prise en charge des opérations du Hadj. Le Groupe Coris Bank, dans ses différents marchés, se positionne aujourd’hui comme la banque du Hadj et c’est l’occasion pour nous d’élargir notre champ d’actions.

Qu’est-ce à dire banque du Hadj.

En tant que banque du Hadj, notre mission consiste à accompagner toutes les parties prenantes, les pèlerins, les agences en charge de l’organisation et les organes étatiques de supervision. L’assistance apportée commence depuis le pays d’origine jusqu’en Terre Sainte. C’est le cas de CBI Burkina,   qui met à la disposition des parties prenantes, les commodités nécessaires pour leur assurer un « Hadj autrement ». 

Vous êtes les pionniers de la finance islamique au Faso, comment se comporte le marché ?

  C’est une activité qui se porte très bien. Aujourd’hui, après Coris Baraka au Burkina, le Groupe a déployé l’activité de la finance islamique dans toutes ses filiales en activité comme déjà mentionné et très bientôt, l’activité va s’étendre aux deux Guinées.  Nous sommes très satisfaits des résultats depuis le lancement de notre branche de la finance Islamique. La clientèle adhère à ce mode de financement alternatif qui s’adresse à tout le monde, sans distinction. La finalité est la même : c’est le financement de l’économie. La seule différence, c’est dans la manière de procéder. Il faut surtout éviter de croire que c’est un financement réservé seulement aux musulmans. C’est une solution de financement qui s’adapte plus facilement aux clients et à notre environnement, à travers sa capacité d’adaptabilité, sa responsabilité, le financement de l’économie réelle, les financements classiques.

Une institution de microfinance islamique, la première vient de s’ouvrir à Ouagadougou. N’avez-vous pas peur de la concurrence ?

IFG est la bienvenue, car le marché est large et il y a encore de la place pour d’éventuels nouveaux entrants, nous les félicitons et les souhaitons plein succès, car c’est ensemble que nous allons réussir le challenge du développement de cette activité encore au stade embryonnaire dans notre Zone. Pour ce qui est de la concurrence, je dirais plutôt non, en tant que microfinance, nous ne revendiquons pas la même clientèle, et mieux, IFG est un potentiel client de CBI Baraka. En effet, opérant à l’échelle micro, les microfinances islamiques doivent idéalement s’adosser à des banques islamiques pour assurer leur développement, c’est le cas, par exemple, de Tayser Finance au Sénégal, Takaful Assurance au Mali, qui travaillent très bien avec Coris Bank Baraka.

Interview réalisée par A.T

Encadré

FOCUS « We-Fi »

La BID, en partenariat avec ICD, a mobilisé plus de US$32 millions de la part de donateurs internationaux (qui devront être alloués dans différents pays membres) avec pour projet d’améliorer la résilience des PME détenues ou dirigées par des femmes via une assistance technique (formation ou renforcement de capacités) et financière (dons). Ces fonds proviennent de « l’initiative de financement en faveur des femmes entrepreneurs (We-Fi) » qui fut créée lors de la réunion du G20 à Hambourg, en août 2017, afin de remédier aux contraintes financières et non financières rencontrées par les PME détenues ou dirigées par des femmes dans les pays en développement. Le We-FI est un fonds fiduciaire actuellement géré par la Banque mondiale à Washington et financé par plusieurs pays membres du G20, dont l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, les États-Unis,

Pour l’allocation de la subvention, trois pays ont été retenus par la BID en partenariat avec ICD. Ce sont le Yémen, le Nigeria et le Burkina Faso. Afin de mener à bien ce projet, et au vu du partenariat avec Coris Bank, CBI SA a été retenue comme la banque principale partenaire du projet, avec la BOA et la Banque Atlantique.  Leur mission étant de recevoir les fonds des donateurs internationaux mais aussi dans la sélection des PME détenues/dirigées par les femmes (KYC, ouverture de compte, décaissement des dons, rôle dans le comité d’évaluation des projets, etc.)

Le projet étant à sa phase de décaissement, la BID a souhaité qu’une présentation soit faite au représentant des donateurs, présent à Djeddah, pour les réunions annuelles.

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