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Marché du bétail: une morosité sans précédent, selon des marchands

Hausse d’environ 30% du coût du bétail

• Une rareté des animaux consécutive aux déplacements des populations

• Inaccessibilité des zones d’approvisionnement

Le marché de bétail de Tanghin, un point de rencontre de plusieurs races de ruminants et pour toutes les bourses. (DR)

L’espace est vaste de plusieurs centaines de mètres carrés. En période de fêtes, comme ce sera bientôt le cas, la Tabaski, il est l’un des lieux de commerce les plus fréquentés de Ouagadougou. La raison est simple : on trouve là, quasiment toutes les races de bovins, d’ovins et de caprins. Il y en a aussi de presque toutes les tailles, pour ne pas dire pour toutes les bourses. Nous sommes au marché de bétail de Tanghin, l’un des sites aménagés et exclusivement réservés par les autorités municipales à la vente du bétail. Comment se porte ce secteur d’activité? Quelles sont les difficultés ? Nous avons fait le constat à environ trois semaines de l’Aïd El Kebir, la fête du mouton.

« Oui, monsieur ! Voulez-vous un mouton ? Nous avons tout ce que vous désirez. Ne partez pas, je vous le céderai à un bon prix, …» : ces bouts de phrases sont devenus comme un refrain pour Omar Sana, à chaque fois qu’un passant tourne le regard vers son troupeau de moutons en vente, expressément exposé au bord de la chaussée. Si le quadragénaire  a opté pour cette approche d’attraction de la clientèle, c’est parce que celle-ci, depuis un certain temps, ne court plus la rue, selon le commerçant. Généralement, à un mois de la fête de Tabaski, l’affluence commence à monter en flèche, selon le commerçant Seydou Kouanda. Mais c’est loin d’être le cas cette année, selon le commerçant, qui vend sept à 10 têtes en moyenne par jour, nettement moins que l’écoulement qu’il enregistrait à la même période de l’an passé. « Les années antérieures, à l’approche de la Tabaski, des clients rachetaient mes animaux en grande quantité pour les exporter vers la Côte d’Ivoire. Cette année, ces clients se font très rares », confie Seydou Kouanda. La rareté de la clientèle s’explique. En effet, les prix affichés sont peu encourageants pour nombre de clients. Pour s’offrir un mouton digne de ce nom, il faut débourser en moyenne 175.000 à 250.000 FCFA. Pour certaines races de mouton, il faut aller jusqu’à 500 000 FCFA. Le gros bétail n’est pas en reste. En effet, le prix d’un bœuf varie entre 300 000 et plus d’un million FCFA. Tout dépend de la taille et de la race d’origine de l’animal.

Du haut de ses vingt années de commerce du bétail, Seydou Kouanda dit n’avoir jamais observé pareille flambée des prix. (DR)

Même si le tarif de chaque tête de ruminant reste à négocier, la tendance générale de leur coût est à la hausse, par rapport à la même période de l’année passée, confie Moumouni Kofi, un autre marchand de bétail. « Par exemple, un mouton qui s’achetait à 175 000 à la même période de l’année passée se vend maintenant à au moins 225 000 FCFA », soit une hausse de près de 30%, à en croire le commerçant Omar Sana. Des marchands s’accordent à dire que depuis les 20 dernières années, c’est la première fois que les prix du bétail atteignent un tel niveau de flambée.

Mais pourquoi cette hausse inédite des coûts ? Pour les marchands de bétail, la réponse à cette question est simple et sans ambages. Ils pointent tout de suite le contexte sécuritaire du pays, avec surtout l’inaccessibilité de certaines zones d’approvisionnement.

Coïncidence malheureuse, les plus grands marchés d’approvisionnement se retrouvent dans des zones à forts défis sécuritaires.  « Avec le déplacement des populations, le bétail s’y fait de plus en plus rare. Sur un marché, le nombre d’acheteurs est souvent même plus élevé que celui des têtes disponibles. La demande étant donc forte,  les fournisseurs cèdent leurs bétails à des prix exorbitants», témoigne Moumouni Kofi. Ce marchand qui, à une certaine époque, pouvait mobiliser une vingtaine de têtes de moutons en une sortie d’approvisionnement, dit se contenter maintenant d’une dizaine de têtes. Il se pose, par ailleurs, le problème de l’accessibilité de ces marchés. « Pour se rendre dans ces zones et ramener du bétail, nous sommes obligés de passer par les convois. De ce fait, il faut mettre du temps entre l’achat et le transport. Un convoi peut mettre parfois trois semaines pour l’aller-retour, alors qu’avant, il ne suffisait que deux jours pour cela. Et pendant ce temps, il faut nourrir le bétail, ce qui implique des charges supplémentaires et au final, le tarif de chaque tête revient plus élevé », explique le marchand Seydou Kouanda.

Béranger Kabré

 

Encadré

En attendant le pic de la hausse des prix

A l’analyse de certains marchands, le renchérissement des coûts du bétail  n’a pas atteint son pic. Plus le jour de la Tabaski va s’approcher, plus la demande sera davantage forte et les prix pourraient grimper, présage Omar Sana. Il espère l’inverse, mais à la seule condition d’une amélioration du climat sécuritaire, avec une meilleure accessibilité des zones de fourniture. C’est aussi l’espoir de tout un peuple. 

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RAF

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