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Campagne agricole de saison sèche 2024: une production de 1,3 million de tonnes attendue

• Pour le maïs, le riz, les pommes de terre et le blé

• 1,25 million de tonnes pour les cultures maraîchères

• Sur une superficie de 195.000 hectares, toute spéculation confondue

« Nous achetons des fertilisants organiques aussi bien que des fertilisants minéraux que nous mettons à la disposition des producteurs à des prix très subventionnés ». (Ph: Yvan Sama)

La « campagne agricole de saison sèche ». C’est le terme pour parler de culture de contre-saison. Elle s’étale de fin octobre à début mai. A deux mois de la fin de cette campagne, L’Economiste du Faso a approché la Direction générale des productions végétales (DGPV), logée au sein du ministère de l’Agriculture. Son patron, Prosper Zemba, a accepté de faire le point 2024 de cette campagne sèche. Culture hors sol, production de blé, maïs, riz et légumineuses, gestion de l’eau et disponibilité des intrants, M. Zemba s’est prononcé sur les questions de la Rédaction.  Lisez.

L’Economiste du Faso : Parlez-nous de la campagne sèche. Sur quelle période se déroule-t-elle ? Quelle est la superficie totale consacrée à la campagne sèche ? Quelle est la répartition des terres par région du pays ?

Prosper Zemba, Directeur général des productions végétales (DGPV) : Quand on parle de campagne sèche, il s’agit de la production agricole durant la saison sèche, c’est-à-dire, hors saison pluvieuse. Elle couvre la période allant de fin octobre à début mai. Elle est aussi appelée campagne de contre-saison, mais « campagne agricole de saison sèche » est le terme le mieux indiqué. Pour la campagne agricole de saison sèche écoulée, selon les données reçues des Directions régionales en charge de l’agriculture, la superficie totale est estimée à plus de 195.000 ha, toute spéculation confondue (céréales, fruits, tubercules et racines, cultures maraîchères).

La répartition des terres est ainsi faite : Boucle du Mouhoun 6,52% ; Cascades 4,10% ; Centre 2,33% ; Centre-Est 5,48% ; Centre-Nord 3,10% ; Centre-Ouest 3,85% ; Centre-Sud 3,97% ; Est 2,43% ; Hauts-Bassins 61,62% ; Nord 3,52% ; Plateau central 2,26% ; Sahel 0,21% ; Sud-Ouest 0,69%. Cependant, cette situation cache certaines réalités, car elle intègre les cultures pérennes fruitières (manguier, anacardier, agrumes, etc.).

« Nous avons des cadres de concertation pour une gestion concertée de l’eau, parce que l’eau n’est pas seulement à usage agricole, d’autres acteurs utilisent l’eau pour leurs activités ». (Ph: Yvan Sama)

La campagne sèche fait appel à l’eau dont les retenues ne relèvent pas toujours du département de l’Agriculture. Comment se fait la coordination pour faciliter le travail des producteurs ?

La campagne sèche fait effectivement appel à l’irrigation et l’eau provient des points d’eau (forages, puits) et des plans d’eaux (barrages, boulis, rivières, etc.). Cette eau provient de certaines sources dont la gestion ne relève pas du seul ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques (MARAH). Pour une bonne coordination pour la gestion de l’eau avec le ministère en charge de l’eau, il est mis en place pour chaque plan d’eau, des structures de gestion au nombre desquelles nous pouvons citer : les comités d’irrigants, les comités locaux de l’eau, les agences de l’eau et les autorités des bassins de l’eau. Ces instances animent des cadres de concertation pour une gestion concertée de l’eau, parce que l’eau n’est pas seulement à usage agricole. D’autres acteurs utilisent l’eau pour leurs activités. Ces cadres permettent donc d’éviter les conflits, d’une part, et d’autre part, le choix des cultures adéquates pour atteindre les objectifs de production tout en réduisant le gaspillage de l’eau.

En matière d’innovations dans le secteur, on voit de plus en plus des expériences prometteuses de la production sous serre ou hors sol. Ces innovations sont-elles dans la production à grande échelle encouragée par l’Etat ?

La production hors sol et sous serre fait partie des innovations technologiques agricoles promues par l’Etat à travers le MARAH. Elle est adaptée à certaines circonstances, notamment, lorsque le sol n’est pas approprié pour l’agriculture ou lorsqu’il y a déficit de terre cultivable ou parfois quand les conditions climatiques ne sont pas favorables. Cette technique permet de produire dans des contenants et sur des surfaces qui sont hors du sol naturel, souvent dans des environnements contrôlés ou semi-contrôlés. Son développement est encore primaire au Burkina Faso, certes, mais un programme de formation des agents et des producteurs est en cours de mise en œuvre. Des serres ont été installées un peu partout dans les régions et une initiative dénommée « un ménage, un jardin potager » a été lancée dans le but d’avoir des légumes frais et en abondance.

En matière de productions végétales, l’engrais reste un élément catalyseur. Il y a de plus en plus de l’engouement des producteurs pour l’engrais organique au détriment des engrais chimiques. Quelle est la politique de votre Direction en la matière ?

Sur la base des connaissances techniques, nous savons que la matière organique va avec la matière minérale : un engrais organique permet de nourrir le sol et un engrais chimique permet de nourrir la plante. Pour une production optimale, nous conseillons une application de la fumure organique qui va permettre d’améliorer les capacités du sol et les fertilisants minéraux qui vont venir dans un sol déjà en bon état profiter à la plante et le reste sera conservé pour des cultures à venir. C’est pour cela que dans nos acquisitions, nous achetons des fertilisants organiques aussi bien que des fertilisants minéraux que nous mettons à la disposition des producteurs à des prix très subventionnés.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques a pris un engagement formel de bannir les retards dans la mise à disposition des engrais aux producteurs. Pour ce faire, le ministère de l’Agriculture a entrepris l’acquisition de quantités importantes d’engrais dont les livraisons ont débuté. Afin de répondre aux besoins en fertilisants des producteurs à temps, nous avons aussi entrepris la constitution d’un stock de sécurité de fertilisants tout en appuyant la production nationale d’engrais comme l’usine de mélange d’engrais de Koupéla.

Quelles sont les spéculations qui ont été cultivées cette année sur les superficies dégagées ?

Cette année, les spéculations majeures produites sur les superficies dégagées sont principalement le riz, le maïs, le blé, la pomme de terre et les cultures maraîchères qui constituent la plus grande partie de cette campagne. La production fruitière aussi est très abondante. Dans des bassins comme l’Ouest, le Centre-Sud et le Centre-Ouest, il y a beaucoup de productions de fruits, notamment, des tangelos, des mangues, des pamplemousses, des citrons, des oranges.

Quel est le mécanisme mis en place par l’Etat pour soutenir les producteurs en termes d’intrants ?

Pour la mise à disposition d’intrants aux producteurs, le mécanisme de distribution des intrants pour la campagne sèche 2023-2024 a été utilisé. Les agents d’agriculture établissent les listes des bénéficiaires qui payent par voie électronique et l’enlèvement se fait au niveau des magasins dédiés à l’opération. Certains partenaires ont été mis à contribution comme l’UNPSB, l’ANSEB, l’AGRODIA, etc. L’encadrement des producteurs est assuré par le réseau d’appui-conseil du MARAH au niveau des différentes localités.

Quelle est la production totale attendue ? Quelle est la production attendue par spéculation ?

La production totale attendue cette année est estimée à 1.300.000 tonnes, dont 20.000 tonnes pour le maïs ; 15.000 tonnes pour le riz ; 12.500 tonnes pour la pomme de terre ; 225 tonnes pour le blé et 1.250.000 tonnes pour les cultures maraîchères.

Après la production, il faut l’écoulement. Quel est votre rôle dans l’écoulement des produits ?

La Direction générale des productions végétales (DGPV) accompagne la Direction générale de la promotion de l’économie rurale (DGPER) dans les réflexions pour la définition de stratégies de commercialisation des produits agricoles, car c’est à cette Direction qu’est dévolue la commercialisation et la transformation des produits.

Les cultures maraîchères sont très périssables et les producteurs sont souvent contraints de vendre à des prix peu rémunérateurs à des acheteurs au risque de voir leurs productions détruites. Aujourd’hui, avec les unités de transformation de la tomate de l’APEC, on aura moins de problème avec cette spéculation. Nous avons eu des rencontres avec les responsables de l’APEC sur la stratégie pour mobiliser l’ensemble des producteurs de tomates, afin de satisfaire leurs besoins en quantité et en qualité, selon la variété qui est bonne pour la transformation en pâte de tomate.

C’est une agriculture contractuelle entre cette structure et les producteurs pour pouvoir alimenter les usines en matière première.

Concernant la politique bord champs pratiquée par les négociants non burkinabè, cela nous appelle à une meilleure organisation, afin que les producteurs puissent écouler leurs productions sur des marchés dédiés à la commercialisation des légumes. Si c’est sur ces lieux que l’offre vient rencontrer la demande, il y aura un équilibre et le producteur pourrait avoir un prix rémunérateur.o

Interview réalisée par Moumouni SIMPORE

Filet

Ecoulement et transformation des produits

Quid de la production échelonnée

« Nous achetons des fertilisants organiques aussi bien que des fertilisants minéraux que nous mettons à la disposition des producteurs à des prix très subventionnés ». (Ph: Yvan Sama)

Pour faciliter l’écoulement et surtout la transformation, certaines personnes pensent à la spécialisation des régions et la production échelonnée. On le voit déjà plus ou moins avec le Nord et le Centre-Nord dans la production de la pomme de terre.  Comment voyez-vous de telles propositions ?

« Par spécialisation régionale, il faut entendre qu’une région puisse produire une spéculation pour laquelle l’environnement est mieux adapté et les producteurs maîtrisent mieux les pratiques culturales de cette production et rentabilisent mieux leurs productions. Elle est de fait au Burkina Faso. Des régions comme le Nord, le Centre-Nord sont des zones de production de tomates, oignons, pommes de terre. L’Ouest est réputée pour la culture fruitière, le riz, le maïs et le coton. Cette spécialisation est nécessaire, parce qu’elle permet aux producteurs de produire ce qu’ils maîtrisent dans les conditions les meilleures pour une meilleure rentabilité.

Ainsi, les régions pourront être complémentaires dans la satisfaction des besoins alimentaires des Burkinabè. C’est pourquoi, des orientations sont données, lors de la répartition des intrants, par région en tenant compte des conditions de production mais aussi des besoins des producteurs et des consommateurs des produits agricoles (ménages, unités de conservation/stockage, unités de transformation, etc.).

La production échelonnée est souhaitée mais elle est difficile à faire adopter par les producteurs. D’abord, quand vous avez des plans d’eau qui tarissent au mois de mars au plus tard, c’est une course contre la montre pour chaque acteur, afin de rentabiliser sa production de campagne sèche. Ensuite, le climat chaud et sec du Burkina à partir du mois de mars n’est pas favorable pour la production optimum de plusieurs spéculations maraîchères. Les fortes chaleurs de cette période font chuter les fleurs, donc une très grande baisse de la production. C’est cette contrainte climatique qui impose une anticipation de la production à partir d’octobre-novembre par la mise en place des pépinières pour pouvoir repiquer très tôt. Ainsi, à partir de fin décembre-début janvier, il y a les premières récoltes jusqu’en mars où on observe un pic. A partir du mois d’avril, la production autour des points d’eau et des plants d’eau se réduit fortement.

L’échelonnement de la production peut améliorer la disponibilité en légumes sur le marché. Mais il faudra améliorer la disponibilité en eau, adopter d’autres techniques de production, et développer la production des légumes en saison pluvieuse », a expliqué Prosper Zemba, DGPV.o

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